Chapitre 11 🔥

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Théodora

J'aurais voulu dire autre chose, mais je commençai à voir flou et j'étais de nouveau nauséeuse. Je me mis à grelotter, secouée par des frissons incontrôlables. Prise de vertige, je vacillai. Adrian remarqua mon attitude et s'en inquiéta :

— Franck ! Protège Théo ! dit-il d'une voix froide et maîtrisée.

Il se téléporta tout à coup aux côtés d'Alexandrine et envoya un coup de poing dans l'arme si rapide qu'elle vola loin d'elle.

Franck hocha la tête au moment où horrifiée, je vis quatre gardes approcher depuis le champ derrière lui. C'était eux qui m'avaient blessée ? Pourquoi n'avions-nous pas entendu de balle ?

Une seconde douleur me traversa la hanche, m'arrachant un cri, une fraction de seconde avant que Franck ne déploie son bouclier lumineux.

— Merde ! s'exclama Franck, alors que je sentais le liquide poisseux se répandre sous mon pantalon le long de ma cuisse.

Mes yeux, brouillés, croisèrent deux pupilles dorées parmi les gardes.

— Un conseiller, soufflai-je à Franck.

Mes jambes vacillèrent et je tombai à genoux dans l'herbe. Ma hanche pulsait douloureusement. Sans m'en rendre compte, je m'étais mise à pleurer. Encore ! Décidément, tu es une vraie chouineuse ma parole... Je regardai avec horreur autour de moi, mes oreilles bourdonnant comme le portail d'Adrian.

Baz, de nouveau libre, était planqué derrière le rocher avec Julie. Tous deux tiraient avec leurs Beretta sur les quatre gardes. Tireur hors pair, Baz en avait déjà abattu deux d'une balle dans la tête. Mais le plus dangereux était le conseiller : il tirait, mais sans arme. Ça ressemblait à un don, et j'étais persuadée que c'était ce qui m'avait touchée à deux reprises. Baz semblait très concentré sur lui, épiant probablement ses projets mentaux et se planquait in extremis en poussant au préalable Julie, quand celui-ci lançait des balles invisibles.

La petite souris était dissimulée derrière eux et dès que Baz était blessé dans l'épaule ou la jambe parce qu'il ne s'était pas caché assez vite, il le soignait instantanément. Johan avait l'air sincèrement impressionné par le self-contrôle de Baz et sa résistance à la douleur.

Mes yeux se rivèrent à ce qui se passait un peu plus loin : Adrian était en pleine bataille avec Alexandrine. Téléporteur contre téléporteur, j'avais du mal à les suivre du regard. Tantôt un nuage noir, tantôt du sang projeté, les deux bougeaient à ne vitesse démentielle sans jamais se toucher.

Je fus prise de nouveau de haut-le-cœur et me remis à vomir du sang, pliée en deux vers le sol. Est-ce que je vais crever comme ça ? Remarque, ce n'est pas si douloureux, une fois l'impact passé. Ma hanche elle aussi, ne me faisait plus souffrir. J'avais juste à attendre de m'endormir à cause de la perte de sang... Je grelottai et claquai des dents. C'était pas bon signe.

Franck s'assit à mes côtés, puis m'attrapa pour m'allonger au sol contre lui. La chaleur qui irradiait de son corps était agréable, moi qui avais si froid maintenant. Il baissa ma capuche et caressa mes cheveux tendrement. Je fermai les yeux, apaisée.

— Tu as juste à tenir un peu Théo, murmura-t-il. Juste un peu. Laisse-les lutter pour toi, et ensuite la petite souris fera des merveilles. Tu n'as pas le droit de nous abandonner. Tu t'es tant battu pour nous tous, alors ne jette pas l'éponge.

Je hochai doucement la tête, mais mon corps était si lourd.

— Tu m'as entendu ? cria-t-il, me secouant violemment.

J'ouvris les yeux de surprise, clignant des paupières plusieurs fois. Je rivai mes prunelles aux siennes, d'un violet si clair qu'elles semblaient parsemées de filaments blancs. Il avait raison, j'avais failli m'endormir là !

LES AFFRANCHIS - T2 : L'équilibre. 🔞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant