Stéphanie
J'allai devenir folle. Entre mes hormones en folie, son corps si attirant et ses regards brûlants, j'avais l'impression de perdre un peu plus chaque jour la raison. Pourtant, quoi que je fasse, Franck ne me laissait pas l'approcher. J'étais si à fleur de peau que j'en venais parfois à lorgner Eryn, alors que je n'avais jamais été attirée par une fille ! Mais il n'y avait pas qu'elle. Il y avait aussi Johan, et ses coups d'œil lubriques. Je m'étais même surprise à rêver de lui une nuit.
J'avais lu dans les archives des informations au sujet de la période des jeunes révélées, j'étais à fleur de peau à cause de ça et j'en avais conscience. Mais entre la théorie et la pratique... Ce n'était pas du tout la même chose !
Et puis cet immeuble était une tentation de tous les jours, et la seule à laquelle je voulais succomber m'était inaccessible ! Nous avions passé des heures ensemble et ce beau brun était un mystère impossible à résoudre. Il m'avait parlé de sa passion pour le crochetage de serrure, qu'il pratiquait depuis l'enfance avec ses copains d'école tel un espion ou un agent en infiltration. Il m'avait fait la démonstration de ses talents de hacker sur l'ordinateur à plusieurs écrans installé dans le salon de Julie et Johan. Il s'était amusé à aller hacker le serveur de mon ancien lycée et avait récupéré toutes les appréciations de mes bulletins trimestriels, que nous avions pris un plaisir à relire. Il faut dire que je n'étais pas très sage comme élève malgré mes très bonnes notes.
J'avais pu découvrir un trait de sa personnalité étonnant : plus Franck était fatigué et plus il avait de l'humour. Lui qui ne buvait quasiment jamais d'alcool, on pourrait croire qu'il avait abusé de la boisson quand il était épuisé tant il devenait intenable.
Mais cette fin de matinée, j'étais hors de moi. Nous étions sur le toit de l'immeuble et je reboutonnai mon chemisier, les joues en feu. Je le fusillai du regard, perplexe. Il soupira :
— Je suis désolée Stéphanie.
Je secouai la tête, dépitée. Après avoir fermé le dernier bouton, je récupérai mon téléphone posé juste à côté et me dirigeai d'un pas assuré vers la porte menant à l'intérieur de l'immeuble.
— Où tu vas ? m'interrogea-t-il, la voix brisée d'émotion.
Je fis volte-face, furibonde.
— Tu sais quoi Franck ? J'en ai ma claque ! Je veux bien avoir de la patience, mais tu ne dis rien ! Tu ne me touches pas, tu me baises encore moins alors que moi, je crève littéralement à cause de mes hormones ! Et toi tu fais quoi ? Quedal ! J'ai essayé de te parler et à chaque fois tu te fermes comme une huitre. Alors je me casse, je vais aller dans ma chambre et avec mes doigts faire ce que tu n'es pas foutu d'assurer, une fois de plus !
Il me fixa, sans prononcer un seul mot. Ses yeux reflétaient une douleur sourde, et pourtant pas un son ne franchit la barrière de ses lèvres. J'avais conscience d'agir comme une égoïste, mais je n'éprouvais aucun sentiment de culpabilité à cet instant. Ma rage, ma frustration et ma colère face à son mutisme malgré mon insistance avaient pris le dessus sur tout le reste.
Je tournai les talons avant de dire des mots qui dépasseraient ma pensée et m'engouffrai dans l'escalier. Je descendis jusqu'à mon étage, prête à passer la porte de mon appartement pour soulager ce besoin viscéral qui me vrillait le corps. Mais ma main se figea sur la poignée lorsque j'entendis ricaner. Je tournai la tête et tombai sur un regard doré perçant. Baz était nonchalamment appuyé contre le mur du couloir, une jambe repliée et un pied callé contre, les mains dans les poches de son jean délavé. Son tee-shirt noir moulait son torse musclé mais légèrement amaigrit. Il m'observait, joueur. J'avançai vers lui, étonnée de le voir après tant de jours d'absence.
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LES AFFRANCHIS - T2 : L'équilibre. 🔞
ParanormalLes affranchis : Tome 2/3 Les affranchis sont plus soudés que jamais. En pleine préparation de la rébellion, l'un des piliers est enlevé. Baz risque la mort et Théo, qui tient bien trop à lui, ne le laissera jamais face au danger. Alors tous s'organ...