Chapitre 19 🔥

30 2 0
                                    


Stéphanie

J'essuyai mon front baigné de sueur. Finalement, éteindre cette climatisation pour aérer l'appartement n'était peut-être pas une si bonne idée : il faisait encore chaud pour cette heure tardive du soir !

— Eryn, je me sers une Leffe fraiche, je t'en prend une ? criai-je à la sorcière qui était occupée dans l'une des chambres.

— Oui je veux bien merci ! me répondit-elle.

Je me dirigeai vers le frigo et sortis deux blondes en bouteille, que je décapsulai. Je rejoignis ma nouvelle connaissance qui était occupée à refaire le lit. Je lui tendis une des bières :

— Merci ! s'exclama la jolie sorcière dont les cheveux violets collaient à son front à cause de la sueur.

— On va remettre la clim, on est en nage. Suggérai-je en m'asseyant au bord du lit.

— Non, laisse comme ça, je ne préfère pas, répondit Eryn en ouvrant en grand la fenêtre pour faire courant d'air. On a transpiré c'est trop tard. Sinon on va tomber malade !

— Au pire on demandera à leur guérisseur de nous soigner, il est plutôt beau gosse non ?

— C'est clair ! gloussa Eryn, tout en buvant une longue rasade de bière.

Je souris, puis sifflai au moins la moitié de ma boisson d'un coup. L'air avalé sortit dans un rot sonore.

— Pardon ! m'esclaffai-je.

Nous éclatâmes de rire. Ça faisait du bien, ça détendait l'atmosphère. Après le départ du groupe pour ce rendez-vous sombre et mystérieux, nous étions allées en vitesse acheter quelques vêtements de rechange et du nécessaire de toilette dans les boutiques des rues avoisinantes, accompagnées par un des gars de la sécurité mandaté par Adrian. Puis nous nous étions lancées dans le rangement de l'appartement de Baz. Nous étions bien trop nerveuses toutes les deux pour rester inactives, et trop nouvelles pour savoir exactement où se trouvaient les salles d'entraînement et tout le matériel qui allait avec. Alors pour se rendre utiles, quoi de mieux qu'un peu de rangement, surtout qu'il y a avait de quoi faire !

Nous avions commencé par la salle de bain et les murs du couloir, après y avoir découvert de nombreuses traces de sang. Pauvre Baz ! Je n'en revenais toujours pas : notre rencontre avait été si brève et pourtant je me sentais déjà incroyablement attachée à ce groupe. Je me souvenais encore des regards de travers d'Audrey qui me jalousait. J'en avais ri. Serait-ce la dernière chose que je verrais d'elle ? Serait-ce le seul échange que nous aurons ensemble ? Non, ce n'est pas juste ! Cette fille avait l'air géniale. Et pour être autant aimée par un être si exceptionnel que Baz, elle devait même être merveilleuse !

J'avais compris, au milieu de toute cette agitation, qu'avec Paolo, ils formaient un triangle amoureux, même si je n'avais pas eu le loisir de croiser longtemps ce bel italien. J'avais pu apercevoir son tempérament de feu face à Eryn, qu'il avait immédiatement reconnue, et sa détresse, à l'annonce de la disparition d'Audrey. J'avais eu également une avant-première de son pouvoir, lorsqu'il s'était inséré en moi, pour m'apaiser, alors que j'étais sur le point de craquer à cause de toute leur agressivité à mon arrivée. Les larmes étaient au bord de mes yeux, j'avais envie de hurler, de fuir ou de les frapper. Et tout à coup, il s'était enlacé à son âme, et j'avais ressenti quelque chose d'exceptionnel : jamais je n'avais eu l'impression d'être aussi proche de quelqu'un qu'en cet instant.

— Eryn, tu connais Paolo non ? murmurai-je, fixant l'étiquette de ma bouteille en la faisant tourner dans mes mains.

Eryn vint s'assoir à mes côtés et regarda, elle aussi, ma bière, songeuse :

LES AFFRANCHIS - T2 : L'équilibre. 🔞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant