LES AFFRANCHIS - T2 : L'équilibre. 🔞

Chapitre 27🔥

Théodora

Adrian nous transporta dans un petit chalet au nord de l'Islande, dans une zone reculée et déserte. La chambre dotée d'une immense baie vitrée donnait sur un lac et au loin de vastes montagnes, qui d'après Lorenzo, étaient un volcan en activité. Au centre de la pièce trônait un large lit queen size, dont aucun des côtés ne touchait de mur.

Soucieux de m'aider à reprendre mes esprits, Adrian ouvrit grand la fenêtre, laissant entrer l'air frais de cette nuit qui tombait enfin. Le crépuscule apportait une lumière tamisée à la pièce, et Lorenzo alluma quelques bougies pour garder une meilleure visibilité.

Intriguée sur ces deux flacons qu'Adrian était allé chercher, pensant pouvoir continuer nos jeux dans le sauna, je menais mon enquête. J'attrapai l'un d'eux, noir, et arquai mon sourcil lorsque j'avais lu lubrifiant. Les intentions d'Adrian étaient on ne peut plus claires et j'esquissai un sourire coquin qui alluma des flammes dansantes dans ses yeux. Mais il ne me laissa pas le temps de prendre le second flacon, blanc celui-ci, le saisissant avant moi et s'éloignant avec.

— Qu'est-ce que c'est ? lui demandai-je, m'installant paresseusement dans un fauteuil confortable juste devant la baie vitrée ouverte.

Adrian, posant une grande serviette de bain sur le lit, me jeta un regard amusé, avant de retourner à ses occupations en me répondant le plus naturellement possible :

— De l'huile de massage à l'arnica. Il me semble que tu connais ?

J'éclatai de rire. Lorenzo, occupé à nous préparer une théière et des tasses sur un plateau, leva le visage, intrigué :

— C'est-à-dire ? questionna-t-il, suspicieux.

Je pris le temps alors de raconter à Lorenzo le massage avec Adrian, sans omettre aucun détail, ce qui, petit à petit, assombrit le regard lubrique de Lorenzo.

— Aller, à la douche ! s'exclama-t-il, un air coquin sur le visage.

— Qui ça ? demandai-je.

— Tous les trois, murmura Adrian, en se dirigeant vers la salle de bain sans un regard pour nous.

Un frisson parcourut mon corps et je le rejoignis rapidement, suivie par Lorenzo, dont je sentais le souffle chaud dans mon dos.

J'aurais voulu arrêter le temps. Le suspendre, l'étirer indéfiniment pour que ces instants se répètent à l'infini. Après tant de tensions entre eux, après ces engueulades futiles et inutiles, après ces blessures, leur disparition, nos deuils, nos peines... Cette douche n'était que douceur, amour et plaisir. Les deux frères étaient de nouveau comme dans cette chambre d'hôpital : en parfaite symbiose, leurs regards posés sur moi, brûlants de désir. Et moi, je me sentais à ma place, en leur présence, comme si notre triangle ne pouvait être complet sans l'un de nous.

Durant de longues minutes, sans aller plus loin, sans faire l'amour, sans déraper malgré leur désir brûlant, ils savonnèrent mon corps, mes cheveux de leurs quatre mains qui étaient partout. Je soupirai, gémissaient d'un plaisir tout autre que sexuel. C'était un pur bonheur, que rarement j'avais connu dans ma vie. Mes yeux alternaient entre le regard ténébreux d'Adrian et celui rieur de Lorenzo, comme si je voulais m'imprégner pour toujours de ces images. Après qu'ils m'eurent rincée comme une petite poupée, Adrian murmura :

— Va te sécher Théodora, on arrive.

Yes sir ! songeai-je avec humour. Je sortis de la douche, m'enveloppant dans une grande serviette éponge et moelleuse. Alors que je me démêlais les cheveux avec un petit peigne à disposition, je tournai la tête et restai bouche bée devant le tableau qui se dressait face à moi : mes deux espagnols côte à côte, nus, le corps tapissé de mousse, occupés à se savonner sans me quitter du regard. Mon épiderme se recouvrit de frissons à cette image, et c'est avec un sourire béa que je les observai finir de se doucher et de se rincer l'un après l'autre. Lorenzo se mordillait la lèvre tout en souriant et Adrian dévorait du regard, tous deux bien conscients que ce qu'ils faisaient me mettait dans tous mes états.