CHAPITRE 25
Stéphanie
Je fixai le portail bourdonnant, me posant mille et une questions. J'étais aussi excitée qu'inquiète de ce qui se trouverait derrière. Soucieuse de conquérir le cœur de celui qui venait palpiter le mien depuis mon arrivée, j'avais mis la gomme : maquillage waterproof pour la baignade, combinaison-short pailletée et décolletée, chaussures compensées pour rehausser mon petit mètre soixante-deux et la touche finale : le micro-maillot de bain serbe qui allait me transformer en tomate à coup sûr.
— On ne va pas y passer la nuit... grommela Adrian, son bras perpendiculaire à son corps immense et massif, son regard sombre malgré la couleur or de ses iris.
Sérieux, mais comment elle peut trouver hot un type pareil Théodora ? La seule chose que m'inspirait Adrian, c'était de la crainte et un vent polaire à vous glacer jusqu'à l'os. Et avoir utilisé une fois sur lui ma capacité de double vue — je l'avais appelée ainsi — m'avait suffi : plus jamais je ne souhaitais voir ce géant irradier de cette fumée noire sous peine de faire des cauchemars des nuits entières !
Ne voulant pas me démonter face à lui, je le fusillai du regard et il leva un sourcil, pinçant les lèvres, ses iris s'éclairant d'une lueur malsaine. Oh ! Merde il fait vraiment flipper ! Je dus probablement écarquiller les yeux malgré moi, car ses lèvres tressautèrent : il devait sans doute réprimer un sourire victorieux face à l'horreur que je lui inspirais. Foutu psychopathe de ténébreux !
Je fonçai à travers le portail, ne souhaitant pas poursuivre cet affrontement dans lequel je risquai d'y laisser des plumes. Comme toujours, en un claquement de doigts, j'étais ailleurs. Le groupe était là, planté au milieu d'un grand parking. Tous affichaient un immense sourire. Mon souffle se coupa alors que j'observai l'étendue d'eau face à nous. Je fixai les vagues, agitées de cette mer grise. Le ciel, étrange, affichait des nuances de différents bleus. Il était parsemé à certains endroits de grandes bandes de nuages, et le soleil, très bas malgré l'heure extrêmement tardive, me choqua. Pourquoi faisait-il jour à une heure pareille ? Où étions-nous ?
Je frissonnai légèrement, la température ressemblait à un petit début de printemps. J'enfilai le gilet que m'avait conseillé Lorenzo. Sur le coup, je n'avais pas trop compris, pensant à une climatisation peut-être un peu forte. Mais en sentant ce vent froid sur ma peau, je jetai un coup d'œil au bel espagnol, qui enlaçait sa ténébreuse, songeant qu'il faudra que je le remercie d'avoir été aussi prévenant avec moi.
— Où sommes-nous ? interrogea Eryn après avoir passé le portail à ma suite.
Elle glissa sa main dans la mienne d'une manière si naturelle que ça ne me choqua même pas.
— Welcome to Iceland ! s'exclama Lorenzo, un immense sourire illuminant son visage et ses grands yeux violets.
— Sérieux ? questionna Franck, qui venait d'arriver derrière nous, à la suite d'Eryn.
Sa voix chaude me fit frissonner, mais je me retins de me retourner. Joue l'indifférence Stéphanie, fais-le un peu mariner ! J'avais pris une décision avant de venir : j'avais cédé bien trop vite à ses avances, happée dans ce tourbillon de sensations exacerbées probablement par mes hormones en feu. Je n'avais pas cette habitude d'être aussi facilement offerte. Alors on allait reprendre un peu les choses comme il faut : Franck allait devoir me prouver qu'il voulait se battre pour m'attraper. Je souris à cette idée, et sans me tourner une seule fois dans sa direction, je m'avançai vers les rochers bordant l'océan, entraînant Eryn avec moi. Nous montâmes dessus, observant le panorama. Il était à couper le souffle.
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LES AFFRANCHIS - T2 : L'équilibre. 🔞
ParanormalLes affranchis : Tome 2/3 Les affranchis sont plus soudés que jamais. En pleine préparation de la rébellion, l'un des piliers est enlevé. Baz risque la mort et Théo, qui tient bien trop à lui, ne le laissera jamais face au danger. Alors tous s'organ...