Chapitre 26🔥

29 2 0
                                    

Théodora

La tête commençait à me tourner. Il faut dire que j'avais déjà bu trop de bière, et avec si peu d'heures de sommeil à mon compteur, l'alcool avait des effets multipliés par dix dans mon organisme. Lorenzo, calé dans cet espace taillé dans les rochers, ses longues jambes entortillées dans les miennes, me dévorait des yeux, un sourire creusant ses fossettes d'une manière si craquante que j'en tombais chaque seconde un peu plus amoureuse.

Je trépignai d'impatience : il n'avait pas encore vu le tatouage. J'avais délibérément laissé mes cheveux en cascade dans mon dos, cachant le dessin sous mes boucles brunes fournies. Je voulais qu'il le découvre dans un moment intime, pourquoi pas lorsqu'il serait contre moi ? Ou en moi...

— Vous venez au sauna avec nous ? nous lança Julie d'une voix forte.

Je la fixai du regard, rehaussant un sourcil. Sa plastique de rêve était moulée dans un maillot une pièce asymétrique, dévoilant des parties très — trop — échancrées de son anatomie. Elle était accompagnée de Johan qui ricanait à mon air revêche face à la Barbie blonde.

— Après notre petit accrochage, tu veux encore de moi à tes côtés ? susurrai-je, rebelle.

Elle sourit, ses yeux brillants d'une lueur de défi.

— Bien sûr ! Ce n'est pas parce que je marque mon territoire que je ne t'aime pas Théodora. Enfin... aimer est un bien grand mot. Tolérer plutôt.

Je hochai la tête, dubitative. Il n'y a pas que le territoire qui a été marqué vu ta joue rouge la dernière fois...

— OK, grognai-je. Allons voir ce sauna. Lorenzo ?

Je me tournai vers lui, l'interrogeant du regard. Il se leva, l'eau ruisselant d'une manière bien trop provocante sur son torse brun musclé et tatoué.

— J'en suis, confirma-t-il en passant devant moi et rejoignant le couple.

Allons-y ! songeai-je en soupirant malgré moi. Je suivis le trio, traversant devant un bassin rond et glacé, dans lequel Johan et Julie s'immergèrent en riant. Lorenzo m'interrogea du regard et je secouai négativement la tête :

— Même pas en rêve ! Je suis bien trop frileuse !

Il éclata de rire, passant un bras sur mes épaules nues frissonnantes sous le vent frais islandais et m'accompagna à l'intérieur du bâtiment où une employée nous accueilli avec politesse et discrétion. J'entendis Lorenzo lui demander dans un parfait anglais que personne ne nous dérange dans le complexe et la jeune fille opina du chef avant de retourner se poster à l'entrée.

Le sauna me coupa le souffle, littéralement. Je restai un instant sidérée dans l'encadrement de la porte, avant d'entrer lentement, les yeux émerveillés. De grands bancs en bois, spacieux, formaient des sortes de gradins orientés en direction d'une immense baie vitrée qui donnait directement sur l'océan. La vue était merveilleuse, avec un ciel multipliant les teintes irréelles sur ce coucher de soleil si tardif. Il était plus de vingt-deux heures trente et il n'était toujours pas couché ! Admirant cet univers hors du temps et de l'espace, je m'installai sur un des gradins en bois, silencieuse. Lorenzo s'allongea à mes côtés et cala sa tête sur mes cuisses, fixant la vue d'un air émerveillé, un sourire de gosse ne quittant pas son visage.

Du coin de l'œil, je vis Julie et Johan s'installer à l'opposé de la salle, sur l'un des plus hauts bancs en bois, enlacés l'un contre l'autre. La chaleur était intense, mais vraiment très agréable. J'observai les nuages se mouvoir dans ce ciel presque apocalyptique, l'océan à nos pieds était agité, quelques oiseaux flottaient à sa surface. Je n'aurai su dire si c'était des sortes de mouettes ou de canard, je n'y connaissais rien ! De l'autre côté de cette étendue d'eau, la parcelle de terre à l'horizon était parsemée de divers reliefs qui donnaient une touche finale à ce tableau magique. La nature ici était une œuvre d'art.

LES AFFRANCHIS - T2 : L'équilibre. 🔞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant