Sang-mêlé Tome 1

chap 17

   Amaelys et Légo avaient investi toute la journée à transformer les rêves de Légo en une réalité tangible pour leur campement.

Ils avaient ri, construit et discuté passionnément de leur projet, s'investissant corps et âme dans leur entreprise. Le camp avait progressé de manière significative, avec le sol de leur future cabane prenant forme sous leurs mains habiles.

Malgré quelques obstacles, comme les multiples tentatives de Légo pour fabriquer une hache rudimentaire qui se brisait à maintes reprises, Amaelys, observatrice et ingénieuse, avait réussi à créer une hache plus efficace, accélérant ainsi le processus de construction.

Assis près du feu, les deux amis étaient épuisés mais satisfaits, la fatigue se faisant sentir après une journée de labeur intense. Ils avaient hâte de s'étendre sur le sol nouvellement aménagé, un symbole de leur dévouement et de leur persévérance.

— Vu ton talent pour fabriquer des outils, demain sera deux fois plus productif, déclara Légo avec un sourire complice. Mais il faudra travailler ton maniement de la hache, sinon tu risques de te blesser. Même si, avouons-le, c'était assez drôle à voir, ajouta-t-il en pensant aux tentatives maladroites d'Amaelys avec l'arme nouvellement forgée.

Elle le taquina avec affection.

— Eh ! Ne te moque pas ! Nous formons une bonne équipe, toi pour manipuler la hache et moi pour la fabriquer. Ça semble parfaitement équilibré, non ?

Les deux amis partagèrent un rire sincère, savourant leur compagnie mutuelle. La lueur vacillante du feu de camp dansait doucement autour d'eux. L'air était empli de l'odeur apaisante du bois brûlant, créant une atmosphère chaleureuse malgré le froid nocturne qui s'installait peu à peu.

Puis, un bâillement retentit, signe que la fatigue commençait à se faire sentir après une journée bien remplie. Amaelys se frotta les yeux et jeta un regard complice à Légo.

— Je crois qu'il est temps d'aller se reposer, murmura-t-il avec un sourire.

Amaelys hocha la tête, un léger sourire aux lèvres.

— Oui, demain s'annonce encore chargé.

Ils échangèrent un regard plein de gratitude et d'amitié avant de se préparer à s'endormir paisiblement, enveloppés par la tranquillité de la nuit qui tombait lentement autour d'eux.

. . .

Légo se levait dans la nuit depuis aussi longtemps qu'il s'en souvenait. Sous le clair de lune, il se glissait discrètement jusqu'au lac voisin. Les eaux calmes et sereines lui offraient un répit rare dans ce monde tourmenté. Chaque nuit, il plongeait avec délice dans le lac, la fraîcheur de l'eau enveloppant son corps meurtri. Les douleurs qui tiraillaient ses ailes abîmées semblaient s'apaiser sous l'effet apaisant de l'eau, procurant un soulagement temporaire à ses souffrances physiques et émotionnelles.

Pour Légo, ce rituel nocturne n'était pas seulement une simple baignade. C'était un moment sacré de réflexion profonde sur ses actes passés et sur son existence. Alors que ses pensées s'entrelaçaient avec les reflets argentés de la lune sur la surface du lac, il ne pouvait s'empêcher de penser à la rencontre avec Amaelys. Il percevait en elle un signe du destin, une occasion de rédemption. Peut-être était-elle destinée à croiser son chemin pour qu'il puisse enfin réparer les erreurs qui lui avaient coûté ses ailes.

Cette période nocturne de méditation et de tranquillité était essentielle pour Légo. C'était un moment où il cherchait des réponses et trouvait un semblant de paix intérieure, espérant pouvoir partager avec Amaelys cette tranquillité et cette introspection dans leur périple à venir.