Sang-mêlé Tome 1

Chap 12

   Alors qu'elle errait dans la forêt, l'aube naissante éclairait faiblement son chemin, Amaelys sentait le froid s'infiltrer en elle, engourdissant ses membres fatigués.

Elle n'avait pas dormi, hantée par la vision de son père et de Jess, incapable de trouver le repos dans ce monde désormais dépourvu de leur présence. Éviter de penser à sa mère et à Rémi était devenu une lutte quotidienne, leurs souvenirs étant à la fois réconfortants et insupportablement douloureux. Elle les aimait de tout son être, mais leur absence lui pesait comme un fardeau trop lourd à porter.

La faim lui tira l'estomac, l'hiver approchait et les baies se faisaient rares. Elle n'était pas une chasseuse habile, et la perspective de trouver de la nourriture devenait de plus en plus incertaine. Cependant, même la faim ne pouvait rivaliser avec la lourdeur de son chagrin, qui pesait sur elle tel un voile sombre et étouffant.

Après un moment de déambulation dans la forêt, Amaelys finit par trouver un endroit abrité où elle pouvait se reposer un peu. Elle se força à prendre quelques instants de repos, laissant son corps se détendre autant que possible dans cet environnement familier mais désormais empreint de tristesse et de solitude. Son esprit oscillait entre le passé et le présent, entre les souvenirs heureux et les pertes déchirantes qu'elle avait subies.

Amaelys se leva avec peine, reprenant son errance à travers la forêt. Elle savait qu'elle devait continuer à avancer, même si chaque pas lui semblait être un fardeau insurmontable. Espérant trouver un peu de réconfort ou une lueur d'espoir dans ce monde désormais teinté de tristesse, elle se laissa guider par l'instinct de survie qui palpitait toujours au fond de son cœur meurtri.

Épuisée par la journée de marche et le poids des émotions qui la tourmentaient, Amaelys s'effondra finalement de fatigue lorsque la nuit commença à envelopper la forêt de son manteau obscur. Son corps meurtri par l'épreuve des dernières heures se laissa tomber sur le sol moussu, cherchant désespérément un répit dans le sommeil.

Allongée sous la voûte étoilée, elle se sentait vulnérable mais incapable de lutter contre la fatigue qui l'accablait.

Amaelys ferma les yeux, priant pour un sommeil réparateur qui lui permettrait d'oublier ne serait-ce qu'un instant la douleur qui lui enserrait le cœur.

Alors qu'elle dérivait lentement vers le monde des rêves, elle se laissa bercer par le doux murmure du vent dans les arbres et le chant lointain des créatures nocturnes.

. . .

Amaelys se réveilla près d'un feu de camp, blottie sous des peaux de bêtes qui lui offraient un maigre réconfort dans la fraîcheur de la nuit. Étourdie, elle se leva lentement, s'éveillant peu à peu à la réalité de son environnement. Autour d'elle, l'obscurité de la nuit enveloppait la forêt de son voile sombre, seuls quelques rayons de lune perçaient à travers les branches pour éclairer faiblement les alentours.

À côté d'elle, elle remarqua un petit étang ou un lac, dont les eaux sombres scintillaient faiblement à la lumière des étoiles. Une brise légère soufflait à travers les arbres, apportant avec elle le doux murmure de l'eau et le parfum frais de la nature environnante.

Amaelys se frotta les yeux, tentant de chasser la torpeur de son esprit.

Où était-elle ? Qui avait allumé ce feu de camp et couvert son sommeil de ces peaux de bêtes ? Des questions tournoyaient dans sa tête, mais pour l'instant, elle décida de profiter de la chaleur du feu et de la tranquillité de ce lieu isolé.

Amaelys plissa les yeux en direction de l'étang, intriguée par les bruits d'eau qui semblaient s'intensifier. Elle espérait apercevoir quelque chose à la lueur de la lune, scrutant les eaux sombres avec attention.