Sang-mêlé Tome 1

Chap 24

   Amaelys planta ses yeux dans ceux du démon, déterminée à réussir sa mission. Elle n'allait pas laisser ce démon lui empêcher d'accomplir sa tâche.

Elle repensait à cette nuit maudite où elle avait perdu toute sa famille. Si ce Phoenix avait le pouvoir de ramener la paix et d'éviter d'autres massacres, elle devait réussir. La colère montait en elle, ses yeux ne lâchant pas le regard du démon.

Le sourire du démon s'effaça en voyant le regard déterminé d'Amaelys. Il recula légèrement, méfiant devant cette jeune fille qui n'était pas totalement sans défense.

— J'ai dû me tromper, peut-être es-tu une sorcière noire ? tenta-t-il.

Amaelys ne répondit pas, refusant de lui accorder cette satisfaction. Elle effleura du bout des doigts le pendentif offert, espérant qu'il lui donnerait du courage pour affronter ce démon. Elle fit silencieusement une prière aux anges, espérant en sortir indemne. Mais ce geste discret ne passa pas inaperçu pour le démon, dont le sourire machiavélique revint aussitôt.

Il agrippa le poignet frêle de la jeune fille, ses yeux brillant d'excitation.

— Eh bien ! Tu as réussi à me faire douter. Moi, Deamonio, un démon, tu m'as fait douter de moi-même, tu as même réussi à me faire reculer, ricana-t-il.

Soudain, il s'approcha d'Amaelys, ses yeux fixant les siens avec une intensité glaçante. Elle tenta de se libérer de son emprise, mais ses efforts furent vains, ses gestes semblant inutiles face à sa force inhumaine.

— Je sens ta peur, j'entends les battements de ton cœur, murmura-t-il d'une voix aussi froide que la nuit elle-même.

— Laissez-moi ! cria Amaelys, sa voix résonnant dans le couloir désert.

Elle scruta frénétiquement autour d'elle, mais il n'y avait personne à l'horizon. Tous les démons qui hantaient encore les couloirs avaient soudainement disparu, laissant Amaelys seule avec ce démon dans une obscurité oppressante. Face à face, ils se fixèrent intensément.

— Ça fait bien longtemps que je ne m'étais pas autant amusé, gloussa-t-il, s'approchant de son oreille. Je suis de bonne humeur, alors on va jouer ! ajouta-t-il en relâchant soudainement le poignet d'Amaelys.

Libérée, elle en profita pour s'enfuir le plus loin possible, dans sa course sa capuche lui tomba sur ses épaules ne la cachant plus des autres démons.

— Cours, mon Lapin. Si je t'attrape, c'est que tu as perdu, et le jeu prendra fin... rugit-il d'un ton démoniaque.

Amaelys s'engouffra dans un couloir, voulant s'éloigner le plus possible de ce démon qui, malgré son apparence humaine, n'avait rien d'humain. Elle entendit son rire démoniaque résonner au loin.

« Je ne suis qu'un jouet pour lui, une proie, rien de plus, » pensa-t-elle, terrifiée.

Amaelys s'engouffra dans le couloir obscur, son cœur battant la chamade. Chaque pas résonnait comme un écho lugubre dans ce labyrinthe sinistre, mais désert à présent.

« Où sont passés tous les démons ? »

Ce détails était bénéfique pour elle, elle préférait avoir un démon à sa poursuite plutôt que des centaines de démons, ne lui laissant aucune chance de s'enfuir.

Elle entendait derrière elle les pas rapides du démon, sa respiration haletante emplissant l'air de menace. La jeune fille accéléra, ses jambes la portant aussi vite que possible dans l'espoir de semer son poursuivant.

« Si la situation se complique je serais obligé d'utiliser mon collier. » Se rassura-t-elle.

Mais le démon ne semblait pas disposé à la laisser s'échapper si facilement. À plusieurs reprises, il surgissait devant elle, comme jailli des ténèbres, s'amusant à la faire sursauter. Son rire démoniaque emplissait le couloir, amplifiant l'angoisse d'Amaelys. Chaque fois qu'elle croyait avoir pris de l'avance, il réapparaissait, s'amusant de sa terreur.