Sang-mêlé Tome 1

chap 14

   Elle se redressa lentement, cherchant du regard l'origine de cette voix inattendue. Ses yeux tombèrent sur l'ange déchu qui se tenait non loin d'elle, enveloppé dans des vêtements chauds aux tons bleu et gris, qui dissimulaient ses ailes meurtries.

— Bonjour... euh, oui, je crois, répondit-elle avec prudence, son regard scrutant l'homme avec méfiance mêlée de curiosité. Et ... vous ? Dit-elle, gênée.

Elle se sentait à la fois reconnaissante et méfiante envers cet inconnu.

« Que faisait un ange ici ? Surtout un ange déchu ? » Se demanda-t-elle.

Elle l'observa attentivement. C'était un jeune homme aux cheveux argentés, attachés en queue de cheval basse retombant sur son épaule, avec de beaux yeux argentés qui la regardaient avec un sourire angélique, probablement pour la mettre à l'aise. Il était assis un peu plus loin, probablement par méfiance également, ses yeux perçants tentant de deviner les pensées de cette jeune fille solitaire.

— Tu te sens mieux ? Je t'ai trouvée évanouie cette nuit non loin d'ici, complètement frigorifiée. Je t'ai ramenée à mon camp pour te réchauffer. Je craignais d'être arrivé trop tard, mais je suis soulagé de te voir debout, dit-il d'une voix douce et apaisante, un sourire sincère éclairant son visage bienveillant.

— Heu... merci, dit-elle timidement.

— Tu dois avoir faim, je t'ai préparé un bon ragoût. Tu me diras ce que tu en penses ! Il lui tendit un bol en bois.

Elle prit le bol et huma l'odeur. Une délicieuse fragrance émanait du ragoût, réchauffant son estomac vide. Elle regarda l'homme en face d'elle, qui se servit également dans un autre bol, puis commença à manger. Elle prit une première bouchée, savourant chaque instant.

— C'est la première fois que je cuisine pour quelqu'un d'autre, il se mis à rire, un brin timide.

— Tu vis tout seul ici ? Demanda-t-elle entre deux bouchées.

— Oui, ça fait un moment maintenant. Je suis content de pouvoir parler à quelqu'un, enfin ! Les animaux de la forêt et les familier sont de bonnes compagnies, mais entre nous, ils ne sont pas très bavards. Mais au moins, ils ne te contrediront jamais !

Il se mit à rire de sa propre blague, son rire communicatif résonnant dans la clairière. Amaelys se surprit à rire légèrement à son tour. C'était un soulagement de partager ce moment de légèreté avec cet inconnu. Ils terminèrent de manger dans le calme, savourant ce repas réconfortant.

— Alors que fait une jeune fille seule en plein milieu de la forêt en pleine nuit en plus ? Demanda-t-il, brisant le silence.

Amaelys resta silencieuse, hésitant à partager ses peines les plus intimes avec cet étranger. Elle se demandait si elle pouvait vraiment lui faire confiance.

— Tu n'es pas obligée de répondre. Je ne voulais pas te mettre dans l'embarras, ajouta-t-il rapidement. Au fait, moi c'est Légorio, mais tu peux m'appeler Légo.

— Amaelys, répondit-elle avec un léger sourire, appréciant la compréhension de Légo.

— Amaelys... J'aime beaucoup ! Tu peux rester ici aussi longtemps que tu le voudras.

Légorio récupéra les bols et se dirigea vers le lac, suivi de près par Amaelys. Arrivés au bord de l'eau, il commença à laver les bols, et Amaelys le rejoignit pour laver le sien.

— Tu aurais dû rester te reposer, Amaelys, fit remarquer Légorio en lavant les ustensiles.

— Non, non, c'est bien normal après ce bon repas ! répondit-elle en le regardant avec un sourire.