Je ne vois plus rien.
Je ne sens plus rien.
Je n'entends plus rien.
Une heure plus tôt.
Les tirs que j'entends dans la rue ne me font plus rien, j'y suis maintenant habitué. Dix neuf ans que je vis dans cet appartement avec mes parents. Dix neuf ans que j'entends chaque matin les mêmes coups de feu et les mêmes sirènes de polices.
C'est comme ça que ça se passe dans les rues de Colombie, tu n'as pas le choix, tu dois faire avec et chaque jour tu pris et tu implores n'importe qui pour que ça ne tombe jamais sur toi ou sur une personne que t'aime.
Mes deux petites sœurs, Maria et Ana, de six ans, sont assises sur le canapé en train de regarder leur dessin animé préféré.
Mes parents n'ont pas fait preuve de très grande imagination quand ils ont choisit les prénoms de leurs enfants, moi Mariana, la première de la fratrie et les jumelles, Maria et Ana, un mélange simple de mon propre prénom.
Quand les coups de feu se font entendre de nouveau, Ana se lève et me cours dans les bras, elle, ne s'y est jamais fait, elle en a toujours peur et pleure souvent la nuit, c'est pour ça que je passe toutes mes nuits avec elle ses trois dernières années.
Je sais que c'est pas bien et que je ne devrais pas mais j'ai toujours préféré Ana à Maria. Mes raisons sont évidentes, Ana est une petite fille, drôle, gentille et sensible ce qui est tout l'opposé de Maria, qui, elle se moque de tout le monde dès qu'elle le peut.
- T'es vraiment encore un gros bébé, Ana, arrête de pleurer dans les bras de Mariana à la fin, ça en devient débile. Hurle Maria à Ana.
Qu'est ce que je disais, cette petite fille, qui est ma soeur, est le diable incarné. Mais je l'aime comme même malgré tout.
C'est peut-être pour ça qu'elle est la préférée de papa.
- Maria, laisse ta sœur tranquille et pour l'amour de dieu ne parle pas comme ça. Lui répondis-je
Elle est dos à moi mais je sais qu'elle lève les yeux au ciel, c'est ce qu'elle fait tout le temps quand on la reprend.
Je me baisse au niveau d'Ana et la sert dans mes bras.
- Ce n'est rien, tu es dans la maison, il ne va rien t'arriver et je suis là. Lui chuchoté-je
Je la prends par la main et l'emmène dans la cuisine pour lui donner un verre de lait chaud, ce qui la calme en général.
Mes parents ne sont apparemment pas à la maison, je ne sais pas où ils ont dormi mais en vérité je m'en fou un peu. Ce n'est plus mon problème.
Quand j'entends la porte d'entrée s'ouvrir je prends la main d'Ana pour saluer mes parents, mais quand je remarque leur visage en panique totale, je perds immédiatement mon sourire.
- Allez faire un sac avec les affaires dont vous avez besoin. Nous dit notre père en sueur.
Je sais que mes parents sont tombés dans la drogue depuis maintenant au moins deux ans et ils n'ont pas les meilleures fréquentations, mais je ne me suis jamais imaginé fuir.
Quand je suis dans ma chambre face à mon armoire, je ne sais pas quoi prendre.
Est-ce qu'on va dans un endroit chaud ou froid ?
Où va-t-on ?
Pourquoi en partir comme des voleurs ?
Je mets deux robes légères, deux jeans, deux shorts, deux t-shirts manches courtes et deux manches longues, des sous vêtements et des produits hygiéniques.
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Mariana I
RomanceMariana Valencia. C'est le nom de cette jeune femme, qui vit en Colombie avec sa famille, mais toute sa vie ne se passe pas comme elle le voulait. Obliger de fuir son pays et de trouver un moyen de survivre. Elle va faire une mission pour la DEA e...