Tomber amoureux de la petite amie de son fils ?
Quoi de plus cliché ?
On s'attendrait à voir ça dans une série pour ados, pas dans la vraie vie.
Carl a ramené cette fille pour les vacances et naturellement, ma femme et moi avons dit oui...
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>> 𝐑𝐈𝐂𝐊 𝐆𝐑𝐈𝐌𝐄𝐒
Trente minutes plus tard, Carl nous rejoint sur le parking accompagné de Ron et Enid.
- Merci de nous reprendre avec vous Monsieur Grimes, dit le jeune Anderson en grimpant à l'arrière de la voiture.
J'hoche la tête en m'asseyant derrière le volant. Jessie avait repris ma fille pour en échange, me laisser son adolescent et la petit de ce dernier.
Sûr le trajet du retour, je sens le regard d'Enid sur moi, je regarde un coup dans le rétroviseur et la surprend. Elle détourne aussitôt le regard en rougissant pour pianoter sur les touches de son smartphone. Étrange.
- Pa', est-ce que je peux aller à la fête du village jeudi soir ? demande Carl, assis côté passager.
- Vois avec ta mère, si elle est d'accord, je le suis, je réponds en repensant à ma conversation avec Shane.
S'il y a un regroupement de personnes, je suppose que Shane aura besoin d'aide pour surveiller le périmètre. Ce n'est pas plus mal, au moins, je pourrai garder un œil sur eux... Je sors de l'autoroute lorsque le nom de ma femme s'affiche sur l'écran de la voiture. Les adolescents se taisent pour me laisser décrocher.
- Bonjour chéri, tu rentres bientôt ? demande-t-elle d'une voix qui laisse penser qu'elle est de bonne humeur.
- Bonjour, oui je serai là d'ici quinze minutes. Tu as un problème ?
Avant qu'elle ne réponde, j'ajoute rapidement pour éviter qu'elle ne dise une bêtise :
- Tu es sur haut-parleur si jamais. Je suis avec Carl et des amis à lui.
Lori hésite un instant, son ton presque conspirateur :
- Oh, c'est juste que Jessie m'a appelé pour me demander si Judith pouvait dormir chez elle ce soir. J'ai pensé qu'on pourrait laisser la maison entre les mains de Carl et passer un peu de temps ensemble, juste toi et moi, ce soir...
Elle laisse délibérément un silence suggestif s'installer, me laissant deviner ses intentions à peine voilées. Dans cette voiture, chacun comprend parfaitement le jeu qu'elle joue ce qui a pour effet de me mettre mal à l'aise. Resserrant mes doigts autour du volant, je me sens pris au piège. Un échange de regards furtifs avec Allie confirme mes craintes : la jalousie pointe le bout de son nez.
- Oui, on peut faire ça. On en discute à la maison, à tout de suite, je coupe en raccrochant.
- Est-ce que ça veut dire qu'on peut faire une soirée à la maison ce soir alors ? me questionne mon fils avec un grand sourire.
Je le regarde quelques secondes pour lui faire comprendre que l'idée ne me botte pas. Je sais qu'il est en phase guindaille et qu'il veut paraître cool auprès de ses amis mais il vit chez moi et il y a des règles à respecter.
