Chapitre 4

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Sarah et moi sommes à la cantine. Nous avons pris tellement longtemps à la trouver qu'il ne reste presque plus aucune table de libre. On cherche des visages familiers, mais on en voit aucun.

-« Oh, là regarde ! »

Je suis son doigt et je vois les deux frères, Antoine et Victor. Ils nous ont repérés et nous font des grands signes. Je ricane à leurs têtes et on les rejoint.

-« Vous êtes là, on a cherché votre chambre tantôt, mais on a pas trouvé. » Dit Antoine.

-«On est dans la chambre 207, t'as pas bien cherché. T'as des lunettes pourtant. » Répond Sarah.

Antoine imite Sarah en train de parler et passe la langue. Je rigole à leur complicité. Il n'y a pas que Sarah et moi qui avons parlé sur Instagram. Je sais de source sûre que Sarah apprécie beaucoup Antoine.

On s'assied avec eux et nous mangeons les plateaux remplis de nourriture. On discute de tout et de rien. Je parle beaucoup avec Victor qui fait du piano comme moi. Il m'explique quand il a commencé et comment. Ça passe rapidement. Sarah et moi remontons vers 21h après avoir papoté avec nos amis dans la salle commune. Elle comporte une télévision ainsi qu'un baby-foot, et même un billard. Elle est pas super grande ce qui fait qu'on est très serré, mais l'ambiance est plutôt agréable.

Ils m'ont appris qu'il y a un couvre-feu à 22h et que demain matin, il y a une réunion de l'école pour parler du règlement et ce genre de chose. On se couche, on discute encore un peu puis Sarah s'endort rapidement. Ce n'est pas mon cas. Je n'ai jamais vraiment été habitué à dormir tôt, c'est même totalement le contraire. Chez moi, j'avais l'habitude de m'endormir vers 2h du matin. J'espère que mon corps s'habituera à cet horaire. Je sors mon téléphone pour discuter avec ma mère par message.

Lorsque minuit sonne, je décide de sortir de ma chambre. Je sens l'insomnie arrivée et le stress monte en moi. D'habitude, c'est ma mère qui gérait ce genre de crise. Maintenant, il n'y a plus personne pour m'aider. J'ai besoin d'air. Je passe ma tête dans le couloir pour vérifier qu'il n'y a personne, on se croirait dans James Bond. Sauf que je suis à l'école et que je fais une crise d'angoisse. Voyant qu'il n'y a rien, je sors. Ça m'étonnerait que la porte principale soit ouverte, je dois chercher une autre sortie.

Je traîne dans les couloirs en faisant attention à ne pas faire de bruit. Je commence à perdre espoir. Mon cœur se serre, j'ai toujours du mal à être loin de chez moi. Le moment où je décide de retourner dans ma chambre, je la vois. Une fenêtre. Nous ne sommes qu'au premier étage, je peux l'atteindre sans aucune difficulté. Je pourrais même repasser par là après ma balade nocturne. Je fais passer mes jambes et ensuite le reste de mon corps. En quelques mouvements, je suis dehors.

Mon corps frisonne et c'est à ce moment-là que je remarque que je suis en pyjama. Le froid me brûle le visage. Je rejoins le jardin du domaine et m'enfonce dedans en suivant un petit chemin en pierre. Ce domaine est énorme, le jardin doit faire plusieurs hectares. Il y a des terrains de sport, un grand lac, des écuries,... Je rejoins le lac et je m'assieds. Je fais tremper mes pieds dedans, ils sont gelés, mais ça me rassure. Je ferme les yeux et me calme doucement.

Un bruit se fait entendre de l'autre côté du lac. Je me cache rapidement, mais ma curiosité me pousse à aller voir. Je m'approche doucement de la source du bruit, essayant de ne pas me faire repérer. Un hoquet de surprise sort de mes lèvres avant que je ne puisse le retenir. La princesse et une autre fille, en train de s'embrasser. Je ne m'attendais pas à ça. Suite à mon bruit, les deux filles se retournent et se reculent d'un bond lorsqu'elles m'aperçoivent.

-« Oh, euh, pardon » Je dit essayant de ne pas bégayer, ce qui est raté.

Je me retourne et j'avance le plus vite possible. J'essaie de retrouver mon chemin jusqu'à la fenêtre, ce qui n'est pas une épreuve facile. J'entends des pas rapides derrière moi. Je sais qu'elles me suivent. Je cours pour ne pas qu'elle me rattrape. Je suis rassuré quand leurs pas se font de moins en moins forts. Je retrouve la fenêtre et je pénètre dans le bâtiment.

Le chaleur soudaine me fait me relaxer d'un coup. Je rentre dans ma chambre, Sarah dort toujours. Heureusement, je n'ai aucune envie d'expliquer mon petit périple nocturne. Je me couche et ferme les yeux. Je reprends mes esprits et me calme doucement. Le sommeil m'emporte quelques minutes plus tard.

La princesse et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant