Chapitre 29

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J'ai changé d'avis, je n'ai pas assez de courage. Pourtant, c'est l'instant idéal. Mon père et mon frère sont partis chercher mon plat préféré pour mon retour, il n'y a que ma mère et moi dans le salon. Elle est occupée à regarder son émission télévisée pendant que moi, je la regarde espérant y trouver du réconfort. Depuis que je suis rentré, je n'arrête pas d'y réfléchir. Et si elle le prenait mal ? C'est vrai, on est en 2024, l'homosexualité est mieux vue qu'avant, mais certaines personnes ont du mal avec ça. Ma mère a toujours été parfaite avec moi, toujours de bon conseil.

-« Ma chérie, ton cerveau va exploser. Qu'est-ce qui te fais réfléchir à ce point ? »

Elle lit en moi comme dans un livre ouvert, j'avais oublié ce détail.

-« Je dois te parler de quelque chose, mais j'ai peur de ta réaction. »

Elle semble prendre cette discussion au sérieux, car elle baisse le volume de la télévision et me regarde fixement.

-« Tu peux me parler de tout, tu le sais ça. C'est une histoire de garçon ? Tant que tu ne me dis pas que tu es enceinte, je peux tout entendre. »

Si elle savait... Histoire de fille plutôt. Mais comment je peux lui expliquer ?

-« Oh mon Dieu, tu es enceinte ? » Elle se lève d'un bond et place sa main sur son cœur.

-« Quoi ? Mais non, tu es folle ? »

Des traits se radoucissent immédiatement. Elle se rassoit et respire difficilement.

-« Tu m'as fait peur, j'ai vu ton visage changer après ma phrase. J'ai cru que tu l'étais vraiment. Si ce n'est pas ça, alors tu peux tout me dire. »

-« Eh bien, ce n'est pas une histoire de garçon, mais une histoire de fille. »

Ses sourcils se froncent d'incompréhension.

-« Tu t'es disputé avec une amie ? »

-« Non maman. Une histoire d'amour de fille. »

-« Tu t'es disputé avec une fille qui est amoureuse ? »

-« Mais tu le fais exprès ? »

« Je te taquine mon ange. Tu aimes bien une fille ? C'est ça que tu as si peur de me dire ? »

-« Eh bien, oui. »

-« Tu es ma fille et je t'aime comme tu es. Aucun enfant ne devrait avoir peur d'annoncer ce genre de chose. Et puis, je dois t'avouer que je m'en doutais depuis quelques années, mais je n'ai jamais voulu te brusquer. »

Je m'étouffe avec l'eau que je viens d'avaler.

-« Comment ça, tu t'en doutais ? »

-« Tu n'as jamais eu de copain et tu n'as jamais parlé de garçon. Je n'en étais pas sûr, mais j'ai toujours gardé cette possibilité dans un coin de ma tête. »

Elle se lève et s'assied à côté de moi.

-« Je t'aime ma chérie. Il ne faut pas se mettre dans des états comme ça pour ça. »

Une larme coule le long de ma joue. Je ne suis pas triste, c'est la peur qui redescend, ça me touchait plus que je ne le pensais. C'est tellement stressant ce genre de chose. Je m'enfonce dans les bras de ma mère et je laisse couler quelques larmes. Je reprends mes esprits lorsque j'entends la voiture se garer dans l'allée. Je demande à ma mère de ne pas en parler à mon père pour l'instant et je file dans la cuisine me laver les mains. Mon téléphone bip dans ma poche, je le sors rapidement et un sourire se pose sur mon visage.

Allison❤️
J'espère que ça va chez toi, tu me manques. J'ai hâte de te voir.

-« Eh bah, j'ai hâte de rencontrer la fille qui fait sourire ma fille de cette manière. »

Je lève les yeux et trouve ma mère qui sourie en me regardant. Je rougis, réponds à Allison et pars manger. Je suis tellement rassuré, mais je ne lui ai pas encore dit que la fille que j'apprécie est une princesse...

La princesse et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant