Chapitre 35

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Ça fait une semaine que le drame s'est passé. Allison reste dans ma chambre d'internat depuis, c'est silence radio du côté de son père. Sa mère, cependant, a prit de ses nouvelles plusieurs fois et s'est excusé pour le comportement de son mari.

Étonnamment, la scène s'est retrouvée diffusée sur tous les réseaux sociaux et sur les médias les plus connus avec comme titre « Drame au château royal : L'homosexualité de la princesse pose problème au roi qui était tant aimé auparavant. » Ils adorent les drames de ce genre. Une sorte de rébellion lgbtqia+ a eu lieu sur Instagram. Le pays soutient la princesse, son père par contre, n'a répondu à aucune question et n'est plus sortit du château depuis.

Je rentre dans ma chambre après mon dernier cours et je retrouve Allison allongée dans mon lit, de la musique dans les oreilles. Elle est dos à la porte, je m'approche d'elle et je lui embrasse le cou. Elle sursaute et enlève ses écouteurs.

-« T'es folle ? Tu m'as fait peur. »

-« Dommage, je voulais t'embrasser, mais trop tard. »

Je fais semblant de partir et elle me tire sur elle. Je l'embrasse enfin, après cette longue journée. Même après quelques mois, je ressens toujours la même chose quand je l'embrasse. Je ne pensais jamais connaître ça avec quelqu'un, je me suis bien trompé. Je suis assise en califourchon sur elle, elle pose ses mains sur mes hanches. Les baisers deviennent de plus en plus intenses.

Nous sommes malheureusement arrêtées lorsque la porte s'ouvre.

-« Roh, faite des enfants dans une autre chambre. » Dit Sarah en entrant en nous jetant un coussin au visage.

Nous rigolons et je me cale dans les bras de la princesse.

-« Alors ta journée ? »

Je demande à Allison, elle ne sort presque plus depuis une semaine sauf pour se nourrir.

-« J'ai travaillé un peu. J'ai reçu un message de ma mère qui me demande de venir ce soir au château. »

-« Ah et tu vas y aller ? »

-« Je ne sais pas, tu viendras avec moi ? »

-« Bien sûr, si ça peut te rassurer. »

Nous restons comme ça quelques minutes.

-« Eh les amoureuses, si on allait se changer les idées ? »

-« À quoi tu penses ? »

-« Salle de jeu ensuite restaurant ? »

Je regarde Allison, elle hoche la tête.

-« Ça marche, ça nous fera du bien. »

Nous descendons dans la salle de jeu et nous mettons au billard. Je suis nulle, mais bon, c'est pour s'amuser.

D'accord, finalement, je ne m'amuse pas du tout. Ça fait une heure qu'Allison et Sarah se foutent de moi, car je n'arrive pas à faire rentrer une seule boule.

-« Eh bien, tu n'es vraiment pas doué avec les boules. TOUTES les boules. » Dit Sarah en mettant bien un accent pour accentuer sa petite blague.

-« Ah Ah Ah. Très drôle Sarah. »

Elles rigolent.

L'après-midi se passe bien. Les regards curieux se font de plus en plus intenses dans les couloirs. L'histoire a vraiment tournée partout, et même si énormément de gens ont montré leur soutiens, d'autres en ont profiter pour sortir toutes les insultes homophobes qu'ils avaient en stock. Je pensais que ça me toucherait mais je me trompais. J'avais peur d'assumer qui j'étais à cause de ça, mais en fait, j'aime Allison. Et ceux que ça dérange, leur avis ne m'importe pas du tout. Au moins, maintenant, tout le monde sait que je sors avec elle. Il n'y a plus besoin de se cacher.

On se retrouve au restaurant. Je suis à côté d'Allison et Sarah se retrouve à côté d'Antoine qui nous a rejoints juste avant de partir. Ça fait longtemps que je n'avais plus passé de temps avec lui, il m'avait manqué. C'était un bon ami.

Le serveur vient prendre nos commandes et semble me fixer plus longtemps qu'il ne le devrait. Je sens la main d'Allison se serrer plus fort sur ma cuisse.

-« On dirait que tu as une touche Liv. »

-« N'importe quoi. »

-« Bon, vous allez au château après ? »

-« Oui, il paraît que mon père veut me parler. »

Nous continuons les discussions. Nous parlons de choses plus marrantes que le roi. Lorsqu'il est l'heure de payer l'addition, le serveur revient à la charge.

-« Excuse-moi, est-ce que je pourrais avoir ton numéro de téléphone ? »

Je rougis de la situation. Je sens Allison se raidir à côté de moi.

-« Elle est déjà prise, va jouer ailleurs. » Dit-elle.

Le serveur semble s'enfoncer de honte dans le sol. Il s'en va sans demander son reste.

-« Jalouse la princesse. »

Je rigole à la phrase d'Antoine qui semble remarquer le malaise qui nous entoure.

Nous partons enfin et Allison prend bien soin de mettre son bras autour de moi pour que le serveur le voie.

-« Petite jalouse. » Je lui chuchote à l'oreille.

Nous arrivons au château au alentour de 21h. Nous sommes accueillies par la reine.

-« Coucou ma puce. »

Elle fait un bref câlin à sa fille et m'enlace également. Elle respire la gentillesse, comment peut-elle sortir avec un homme aussi grognon.

-« Écoutez, je sais que cette situation n'a rien de facile pour vous. George n'est pas habitué à ce genre de chose. Je sais que c'est lui qui est en tord et j'essaie de le conduire sur le bon chemin chaque jour, mais Allison promet moi de ne pas t'énerver. Il essaie. »

-« Il n'a pas besoin d'essayer de me comprendre. Si il m'aime vraiment comme il aime le prétendre, il n'aurait aucun mal à m'accepter tel que je suis maman. »

Je prends la main d'Allison qui semble crisper par cette conversation, elle se détend.

-« Désolée maman, je sais que tu n'y es pour rien. »

La reine la reprend dans ses bras les yeux humides. Cette situation la touche autant qu'Allison. Nous rentrons enfin. C'est partit pour le cauchemar.

La princesse et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant