La princesse et moi

Chapitre 26

Ce fait 30 minutes qu'on est assises et qu'on travaille. Aucun mot n'a été prononcé sauf un « salut » de sa part, remarquant ma mauvaise humeur, elle n'a pas tenté d'engager la conversation. Je réagis comme une gamine, je le sais. En plus, ça serait égoïste de lui dire que je ne veux pas de relation pour finalement faire des crises de jalousie dès qu'une fille s'approche d'elle. En plus, ça ne me ressemble pas.

-« Livia ? Tu penses à quoi ? » Elle me sort de mes pensées, il faut que j'arrête.

-« Rien, on a fini de travailler ? »

-« Oui, mais je me disais que tu pourrais venir dans ma chambre et qu'on pourrait passer un peu de temps ensemble ? »

J'ai envie de lui dire oui, mais mon cerveau s'oppose à cette réponse.

-« Désolée, je dois vraiment y aller. J'ai encore plein de choses à étudier. »

Sa moue déçue me fait une petite pique au coeur, mais je n'en tiens pas compte. Je lui dis au revoir et je sors de sa chambre. Cette relation est impossible, je ne veux pas lui faire d'espoir alors que je ne suis pas encore sûr de ce que je ressens. Le prince est au même endroit où je l'ai laissé. J'espère passer sans attirer son attention, mais c'est loupé. Il se lève et se met directement devant moi.

-« Laisse-moi parler avant de m'insulter. Je te demande une seule petite heure rien d'autre. Si tu n'aimes pas ce moment passé avec moi, je te laisse tranquille. »

Si ça peut lui faire plaisir, je sais déjà que je ne vais pas aimer, mais bon, au moins je n'entendrais plus parler de lui.

-« Bon d'accord, une seule heure. »

Son visage s'illumine.

-« Tu ne vas pas le regretter. »

Il m'emmène dans le fond du jardin dans un endroit que je n'avais jamais vue avant. Un arbre géant se dresse devant nous, une grande cabane en bois est positionnée dessus. J'ai toujours rêvé d'avoir une cabane quand j'étais petite, mais mon père n'a jamais pris le temps de me la construire, maintenant, je suis un peu trop grande.

-« Montes en première, je serai là si tu tombes. » Me dit-il un sourire, sa gentillesse me prend au dépourvu.

-« Je ne suis pas une petite fille faible, tu sais. »

Il hausse les épaules et commence à grimper. Je le suis et nous nous installons à l'intérieur. Un vieux canapé bleu est posé dans l'angle de droite, des petites lanternes illuminés la pièce. C'est vraiment joli en fait. Je m'assieds sur le canapé et il vient à côté de moi.

-« Alors ? Explique-moi ce qui se passe ? »

Je ne comprends pas sa question, je lève les yeux d'incompréhension.

-« De quoi tu parles ? »

-« Eh bien, je ne suis pas débile. Je sais que tu préfères ma sœur. Je ne vais pas t'obliger à sortir avec moi, mais je t'aime bien donc soyons ami ? »

Son petit monologue me fait ricaner. Cette heure ne va peut-être pas être si pénible.

-« Je vois que ça ne va pas, je suis plutôt bon pour remarquer ce genre de chose. »

-« On ne dirait pas. »

-« Tu ne me connais pas, c'est pour ça. On va apprendre à se connaître et tu verras. »