Chapitre 36

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L'endroit n'a pas changé depuis la dernière fois que je suis venue. L'ambiance est froide et terne. Un silence s'abat sur la pièce dans laquelle on vient d'entrer. Le roi est assis sur le canapé, la télévision éteinte. Il a l'air dans ses pensées. Lorsqu'il nous remarque, il se lève doucement et se rapproche.

-« Fille, pourquoi l'as-tu amener ici ? »

Je me sens directement de trop dans ce château. Ça ne pouvait pas commencer plus mal. Je suis venue pour soutenir Allison, la mère n'a l'air d'avoir aucun problème avec ma présence.

-« Parce qu'elle me soutient, le contraire de ce que tu fais. »

Il ne rétorque rien.

-« Pourquoi est-ce que tu m'as demandé de venir ? »

-« J'ai une requête. »

Allison ne répond pas le laissant continuer.

-« Tu peux sortir avec qui tu veux mais, tu ne peux pas te montrer publiquement en couple. »

Je m'approche d'Allison qui semble encore plus énervée que la dernière fois.

-« Comment peux-tu me demander ce genre de chose ? C'est hors de question. Mais ne t'inquiète pas, à la fin de l'année scolaire, tu ne me verras plus. Je pars loin de toi. Je suis ta fille et tu me rejettes pour une chose si banale. Je ne veux plus faire partie de cette famille qui fait semblant pour les médias. C'est terminé. »

Le roi est fou de rage et est prêt à répondre, mais la reine intervient.

-« Tu n'as rien à dire Gorge. Je pensais que tu voulais arranger les choses, mais tu ne fais que le contraire. Tu ne parles plus. »

On dirait que c'est la reine qui décide dans ce château. Elle se tourne vers sa fille.

-« Chérie, je t'aime. Fais ce que je n'ai jamais pu faire. Ne reste pas enfermer dans un endroit où tu ne peux pas être toi. »

Une larme coule sur la joue d'Allison, elle va vraiment quitter sa famille ? Et sa mère ne va rien faire ?

Sans que je ne puisse la rattraper, elle monte dans sa chambre. Me laissant seule face à ses parents. Le regard de son père pourrait m'abattre en une seconde. Mais je m'en fiche.

-« Je ne comprends pas comment un père peut être aussi égoïste. Vous êtes un hypocrite, vous perdez la confiance de votre peuple. Profitez des quelques années qui vous restent. Madame, vous êtes tellement gentille, désolée du désagrément que je pose. »

J'ai clairement créé un malaise en plus, mais ça devait sortir.

-« Bien dit ça. »

Cette phrase sort du haut de l'escalier où est perché Arthur. Je rigole face à sa réaction. Je monte pour rejoindre Allison. Je la retrouve un sac à la main en train de faire ses affaires.

-« Est-ce que ça va ? »

-« Oui. »

Sa voix se brise seulement avec un seul mot. Je m'approche d'elle et lui fais un câlin par l'arrière.

-« Je sais que c'est dur, mais tu es libre maintenant. Ta mère et ton frère te soutiennent. Si ton père ne veut pas, c'est son problème pas le tiens. »

Elle se retourne et se jette dans mes bras. Je lui caresse les cheveux le temps qu'elle se calme. Quelques minutes plus tard, elle se recule.

-« Désolée de t'avoir embarquée dans tout ça. » Me dit-elle.

-« Ce n'est pas comme si t'avais fait exprès, on ne s'aimait pas du tout au début. Je suis contente d'être avec toi. »

Elle rigole à mes mots.

Un autre câlin et elle se remet à tout emballer. Je l'aide à prendre les choses importantes et on redescend main dans la main.

-« Tu auras assez avec ce que tu as pris ? » Je demande curieuse de la voir avec juste un sac à dos.

-« Je veux des nouvelles choses qui me ressemblent. Pas ces choses qui datent de la Première Guerre mondiale. »

Le roi est partit, mais la reine nous attendait.

-« Tu m'appelles tous les jours. Je savais que tu partirais un jour, mais je ne pensais pas que ça serait dans cette situation. Je t'aime ma puce. »

Des câlins, des mots doux et encore des câlins et on est partie. Je ne pensais pas que ça finirait comme ça.

-« Est-ce que ça va aller ? » Je demande.

-« Je ne veux plus adresser la parole à mon père, mais c'est quand même ma famille. J'espère que ça s'arrangera mieux un jour. Ma mère va me manquer et je ne pensais jamais dire ça un jour, mais mon frère va me manquer aussi. »

-« C'est comme ça pour l'instant, mais ça s'arrangera. J'en suis sûr. »

-« J'espère. »

-« Qu'est-ce que tu comptes faire alors ? »

-« Est-ce que ça te dirait de voyager avec moi ? »

Il me faut quelques secondes pour comprendre ce qu'elle vient de dire.

-« Mais, mes études ? »

-« Tu es douée, tu peux faire ces études à l'âge que tu veux et où tu veux. Maintenant, à toi de décider si tu préfères profiter de ta jeunesse ou directement te lancer dans une carrière. Imagine-nous, dans un autre pays en train de faire des petits concerts ? Ça ne serait pas dément ? »

-« Tu me vends du rêve, mais je ne sais pas. Ce n'est pas si facile. On n'a pas l'argent pour ça.»

-« J'ai un compte en banque de princesse Liv. t'as tendance à l'oublier. Écoute, finis ton année et on en reparle d'accord ? Dans tous les cas, je veux rester avec toi. »

La princesse et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant