Partie 9 - L'aveu.

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Cinq jours plus tard.

« Salut. »

Il s'arrêta de marcher en entendant la voix chaude de Guillaume s'adresser à lui alors qu'il passait le seuil du petit bar pour rentrer chez lui. Celui-ci était en train de fumer et il vit dans la pénombre qu'il lui souriait doucement, n'osant pas s'approcher de lui. Alors il le fit lui, un peu gêné, le rejoignant près de la rambarde donnant sur le trottoir sur laquelle le plus grand était accoudé.

« Salut, Guillaume... Comment tu vas ? lui demanda-t-il, un peu attristé de ne pas avoir pu lui parler plus tôt dans la soirée, le plus grand semblant occupé en permanence.

— Ça va. Comme d'hab quoi. T'as passé une bonne soirée avec Claude ?

— Mm... C'était juste dommage... que tu sois si occupé de ton côté...

— Ah bon ? T'aurais voulu que je vienne avec vous ? lui demanda Guillaume d'un air surpris et il fronça les sourcils légèrement avant de hocher la tête.

— Bien sûr. J'aime beaucoup discuter avec toi aussi. Mais je comprends... avec les clients...

— Aurél, c'est pas à cause des clients que je suis pas venu, hein, lui dit alors Guillaume et il écarquilla les yeux de surprise en l'entendant dire ça. C'est parce que je pensais que tu voulais pas de moi.

— Hein...? Mais... Pourquoi...?

— Ben... peut-être à cause de comment ça s'est passé la dernière fois où on s'est retrouvé tous les deux seuls ? Je t'ai fait peur ou... je sais pas quoi, et tu t'es enfui. C'est une assez bonne raison pour te laisser tranquille aujourd'hui, tu ne crois pas ? »

Il écarquilla les yeux de plus belle en l'entendant lui dire ça et se mit à paniquer intérieurement en comprenant alors que Guillaume avait fait exprès de se tenir éloigné de lui ce soir-là. À cause de comment il avait réagit à son toucher la dernière fois.

« Oh non... Je suis désolé, Guillaume... Je te dois des excuses pour ça, dit-il en s'avançant vers le plus grand mais il s'arrêta net en se rendant compte qu'il était sur le point de le toucher. Ce n'est pas... Ce n'est pas ta faute... Tu n'as rien fait de mal... C'est juste que... Pour toi... C'est de l'histoire ancienne, c'était il y a longtemps...  Tu as même oublié ce moment, se força-t-il à dire, pensant qu'il se devait d'être honnête avec lui même si ça lui coûtait. Mais moi... moi j'ai grandi avec ces sentiments pour toi. Ils ne m'ont... jamais quittés... Et... je ne pensais pas un jour te revoir... mais la vie en a décidé autrement. Et maintenant, t'es le meilleur ami de Claude, et je suis obligé de te voir tous les jours. Et j'aime ça, ne te méprend pas, dit-il précipitamment en secouant la tête, de peur qu'il le prenne mal. Ça me rend heureux. Mais ça me fait aussi souffrir. Surtout... de te voir te détruire avec ces filles tous les soirs. De te voir vivre des aventures sans lendemain seulement pour... pour extérioriser ta peine... Tu mérites tellement mieux, je le sais... »

Il n'arrivait plus à s'arrêter, tout ce qu'il pensait depuis des jours déjà sortant sous le coup de la panique, et il vit Guillaume froncer les sourcils en confusion.

« Attends, de quelle peine tu parles ? Et quand tu dis que ces sentiments ne t'ont jamais quittés... tu veux dire... que tu penses m'aimer encore ? »

Il ne répondit rien, terrifié de se rendre compte de tout ce qu'il avait laissé échapper sous la panique, et il tourna précipitamment les talons pour s'enfuir. Sauf que cette fois, Guillaume ne lui en laissa pas le temps, et il le sentit le rattraper par l'avant-bras.

« Aurél, arrête de t'enfuir !

— N-Non... Lâche-moi... balbutia-t-il en sentant sa panique monter d'un grade en sentant Guillaume le retenir ainsi et ce dernier tira doucement sur son bras pour le ramener à lui.

— Pas tant que tu m'auras pas expliqué. Et que tu te seras pas calmé.

— Je ne peux pas...! Ça me fait mal... Ton contact...

— Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je ne force même pas là...

— Mais arrête... arrête... supplia-t-il Guillaume avant de sentir un déclic se faire dans son cerveau. Tu sais quoi ?! Évidemment que je suis encore amoureux de toi !! T'es content ?! Alors arrête de me toucher !! s'écria-t-il alors, complètement paniqué, voyant que Guillaume ne le lâchait pas, et il explosa en sanglots quand les mots passèrent le seuil de ses lèvres.

— Quoi ? »

Guillaume le lâcha à ça, mais ses jambes le lâchèrent de même et il tomba par terre, incapable de penser à quoi que ce soit d'autre que ce qu'il venait d'avouer au plus grand. Je suis encore amoureux de toi. Il venait de lui avouer ses sentiments. Encore une fois. Et encore une fois, Guillaume allait se moquer de ces derniers. Il attendit longtemps les mots blessants qui allaient venir, mais pourtant Guillaume ne dit rien. Celui-ci le rejoignit cependant par terre, après l'instant de choc passé, et il le sentit passer avec douceur une main dans ses cheveux noir pour les lui dégager de devant les yeux.

« Aurél... tu as dit... amoureux...?

— Depuis mes quatorze ans, Guillaume. Rien n'a changé, murmura-t-il, refusant de venir croiser son regard.

— Mais c'est pas possible... Comment tu pourrais encore...

— C'est la vérité, le coupa-t-il, frissonnant sous ses caresses. Et c'est pas grave, je peux vivre avec. Je l'ai toujours fait. Même si maintenant... je te vois tous les jours. »

Guillaume resta silencieux un long moment, réfléchissant sûrement à ce qu'il venait de dire, avant qu'il ne le sente relever légèrement son menton de ses doigts pour le forcer à le regarder, le faisant frissonner au contact :

« Aurél, tu veux venir chez moi ?

— Quoi ? balbutia-t-il, surpris de cette question sortant de nulle part.

— Est-ce que tu veux venir chez moi ce soir ? »

Il plongea son regard dans celui du plus grand, complètement perdu devant sa question, avant de hocher la tête. Oui, bien sûr qu'il voulait venir chez lui. Mais... Pour quoi faire ?

Fiction OrelxGringe - Je t'aime toujours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant