Fiction OrelxGringe - Je t'aime toujours.

Partie 12 - Le doute.

Le lendemain.

Il avait les yeux écarquillés et la bouche légèrement entrouverte tandis qu'il avait le regard fixé sur le plus grand. Celui-ci était en train d'embrasser à pleine bouche une fille rousse au bar pendant qu'il discutait avec Claude assis à quelques mètres à peine. Ce dernier d'ailleurs posa sa main sur la sienne pour attirer son attention et il se tourna vers lui, les larmes aux yeux :

« Oh, Aurél. Qu'est-ce qu'il y a ? C'est encore Guillaume que tu regardes comme ça ? »

Ce dernier ne l'avait pas vu entrer dans le bar comme il avait directement trouvé Claude en arrivant et il avait attendu que celui-ci revienne avec leurs boissons pour pouvoir aller le saluer. Sauf qu'il n'en avait pas eu le temps, Claude embrayant aussitôt sur un sujet de discussion, l'empêchant de se lever pour aller voir Guillaume. Derrière lui, il entendit le rire de la jeune fille, Guillaume ayant vraisemblablement fini de l'embrasser, et il regarda Claude d'un air paniqué :

« Je crois... que j'ai fait une connerie, Claude.

— Quoi ? De quoi tu parles ? répondit aussitôt son ami en prenant un air méfiant et il sentit sa gorge se nouer.

— J'ai... J'ai peur que tu t'énerves si je te dis...

— Hein ? Mais non. De toute façon, c'est trop tard pour reculer maintenant. Tu as commencé à parler alors tu ferais mieux de me dire ce que tu as fait.

— Hier... Guillaume t'a dit qu'il était avec moi, n'est-ce pas ?

— Mm... Oui. Il t'a ramené chez toi, non ? Il m'a pas vraiment raconté. Juste dit que vous étiez ensemble et qu'il avait besoin que je m'occupe de son service.

— Je... Pas vraiment... bégaya-t-il, effrayé à présent que son ami s'énerve, surtout comme il avait dû travailler pour deux à cause de ça. Il m'a... ramené chez lui en fait.

— Quoi ?

— On est allés chez lui et... euh... on a... on a fait... l'amour... »

Il sentit ses joues le chauffer en disant ça, indiquant qu'il était en train de rougir, et il vit Claude écarquiller les yeux de pur choc et même sembler s'étouffer.

« Vous avez fait quoi ?! Attends Aurél, il t'a forcé ??

— Quoi ? Non... Pourquoi tu penses ça directement...?

— Mais parce qu'il saute sur tout ce qui bouge ! Tu le vois bien, merde, lui dit son ami en lui montrant Guillaume qui était derrière le bar en train de parler à un groupe de jeunes personnes qui devaient être en train de commander à boire. Et que c'était ta première fois ! Dis-moi que tu étais consentant, je t'en supplie.

— Mais... Mais oui. Bien sûr. Il ne m'aurait jamais fait de mal...

— Pourtant tu as commencé par dire que tu pensais avoir fait une connerie, hein.

— Je... Je sais... bredouilla-t-il, un peu perdu à présent. Mais... j'étais consentant. Et j'ai aimé. C'est juste que... en le voyant là... je me rends compte qu'il n'a pas changé, malgré la soirée qu'on a passé ensemble...

— Ah, parce que tu pensais le changer en couchant avec lui ? Vraiment, Aurél ? » lui demanda Claude en haussant un sourcil soupçonneux et ce que lui avait dit Guillaume lui aussi ce soir-là lui revint en mémoire alors.

Et tu crois... quoi, toi ? Que si je t'essayais, je changerais d'avis ? Je me rangerais ? Oui. Peut-être qu'un peu inconsciemment, il avait pensé exactement ça. Guillaume lui avait dit ne plus avoir une once de romantisme en lui à présent, considérant que l'amour était une belle arnaque. Et lui quoi ? Il croyait aux contes de fée ? Il était ridicule.

« Aurél... soupira Claude en le voyant baisser la tête et il secoua cette dernière en laissant passer un minuscule sanglot.

— Je suis idiot je sais. J'en avais envie sur le moment et... je veux dire... ça fait sept ans que j'en rêve mais...

— Ce n'est pas de ça dont tu rêves depuis sept ans, ma crevette, le coupa Claude et il sentit ce dernier attraper sa main avec douceur par-dessus la table. Ce dont tu rêves toi c'est de l'intimité avec Guillaume. Tu veux son cœur, pas seulement son corps. Tu veux qu'il t'aime, pas seulement qu'il te désire. N'est-ce pas ?

— Oui. Tu as raison, dit-il en reniflant doucement. Mais... je ne regrette pas. Ma première fois... Ma seule et unique fois, d'ailleurs... C'est avec lui que je voulais la faire.

— Est-ce que... tu as eu mal...? lui demanda Claude d'un air hésitant et il sentit ses joues le chauffer doucement à cette question.

— Oui, un peu... répondit-il honnêtement en hochant la tête.

— Je parie... que tu lui as même pas dit que c'était la première fois que tu le faisais. »

Il resta silencieux un instant avant de détourner le regard en direction de Guillaume qui, cette fois, vint trouver son regard à travers la salle. Ce dernier parut surpris de le voir, comme s'il se demandait depuis combien de temps il était là, et il sentit un long frisson le parcourir à sa vue :

« Ne lui dis pas s'il te plaît. Je ne veux pas qu'il sache. »

Claude ne répondit rien mais il savait qu'il n'oserait pas aller contre sa volonté. Maintenant, il espérait juste que ça n'allait pas affecter les relations de ce dernier avec Guillaume. Il s'en voudrait de ruiner leur amitié pour une simple partie de jambes en l'air.