Partie 10 - La proposition.

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« Tiens, assis-toi, je vais nous faire du thé. »

Il hocha la tête, intimidé d'être chez le plus grand, ne comprenant pas encore bien ce qu'il s'était passé pour qu'il se retrouve ici avec lui. Il regarda autour de lui pour observer le petit appartement et fut étonné de voir qu'il n'était que très peu décoré, manquant de chaleur et ne disant rien de la personnalité du plus grand. Il pensa alors à la soirée qu'il avait passé avec Claude à L'Embuscade et se demanda si ce dernier était au courant que Guillaume avait déserté les lieux. Il eut sa réponse quand Guillaume revint quelques secondes plus tard avec deux tasses dans les mains :

« J'ai envoyé un message à Claude pour lui dire que j'étais avec toi.

— Mais... il va s'occuper du bar tout seul alors ce soir ? demanda-t-il timidement en prenant la tasse que lui tendait Guillaume et celui-ci hocha la tête avant de venir s'asseoir à ses côtés dans le canapé.

— Ouais, mais t'en fait pas il a l'habitude. Il l'a fait pendant des semaines avant que j'arrive pour lui prêter main forte. Même si, c'est vrai, y'avait un peu moins de clientèle à l'époque. Mais de toute façon, il est déjà minuit. On ferme dans moins d'une heure. »

Il hocha la tête avant de souffler doucement sur son thé pour le refroidir, avant de s'immobiliser en sentant le regard de Guillaume sur lui.

« Guillaume ? Qu'est-ce qu'on... fait là ? osa-t-il alors lui demander en se tournant vers lui, gêné, et le plus grand haussa les sourcils de surprise.

— Comment ça ?

— Pourquoi... Tu m'as ramené chez toi ? »

Guillaume resta silencieux un moment, semblant réfléchir à que répondre, avant qu'il ne le sente se rapprocher légèrement de lui sur le canapé ce qui fit tressauter son cœur dans sa poitrine.

« Aurél, il faut bien que tu comprennes quelque chose. Je ne suis pas un mec bien...

— C'est faux, le coupa-t-il aussitôt, ne supportant pas qu'il se dénigre ainsi. Pourquoi tu penses ça...?

— J'ai pas fini ma phrase... Je ne suis pas un mec bien pour toi. Tu ne me connais pas vraiment en réalité, hein. Tu es resté accroché aux souvenirs du moi de ton enfance. Mais c'est le passé, ça, Aurél. J'ai changé.

— Je suis sûr que c'est faux. Tu es quelqu'un de bien, Guillaume, je le vois, rétorqua-t-il en fronçant les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il voulait lui faire croire le contraire.

— Tu te rappelles quand je t'ai dit que l'amour c'était une belle arnaque ? lui demanda alors le plus grand et il hocha la tête doucement. Je sais que tu es resté sur une image de moi très romantique. Très amoureux de ta sœur. De moi qui te dis que tu ne connais rien aux sentiments amoureux. Mais la vérité, c'est que c'est moi qui n'y connais rien. Et qui, d'ailleurs, ne veut pas les connaître. L'amour, ça fait mal, Aurél. Et tu dois bien le savoir si tu crois m'aimer encore, lui dit Guillaume en plongeant son regard dans le sien avant d'aussitôt reprendre avant qu'il ne l'interrompe encore. Alors moi, j'ai décidé de ne plus jamais tomber amoureux. De seulement profiter en couchant à gauche à droite. Des baises rapides et des amours sans lendemain. Ça me convient parfaitement. »

Il observa le plus grand d'un air inquiet, refusant de se dire qu'il pensait vraiment ce qu'il était en train de lui dire. Il savait que Guillaume avait le cœur brisé, à cause de la mort de son ex, mais comment lui faire comprendre qu'il pouvait réparer son cœur, lui, sans lui parler d'elle ?

« Je suis sûr... que c'est faux, murmura-t-il simplement encore une fois, ne sachant pas quoi dire d'autre, et Guillaume lui lança un regard étonné avant d'exhaler un petit rire désabusé.

— Et tu crois... quoi, toi ? Que si je t'essayais, je changerais d'avis ? Je me rangerais ? lui demanda Guillaume en riant doucement et il fronça les sourcils en l'entendant dire ça, n'ayant pas formulé cette idée lui-même à haute voix.

— Pour...quoi pas... Peut-être... murmura-t-il, la gorge sèche, et ne sachant pas si Guillaume rigolait ou bien s'il était sérieux.

— Tu me diras... Pourquoi pas. J'ai jamais essayé de le faire avec un mec avant. Ça pourrait être une expérience intéressante. Et puis, comme ça, je me ferais pardonner pour ce que je t'ai balancé il y a sept ans. Ça te dit ?

— De... De quoi...? balbutia-t-il, ne voyant pas de quoi il voulait parler.

— De baiser, Aurél. Est-ce que ça te dit ? »

Il se sentit arrêter de respirer à cette question comme si tout s'était figé autour de lui, comprenant alors ce que lui proposait Guillaume. Guillaume lui proposait de faire l'amour avec lui ? Vraiment ? Est-ce qu'il... le pensait vraiment...? Et lui, serait-il à la hauteur ? Il se sentit hocher la tête bien malgré lui, son envie prenant le pas sur sa peur, et il vit un petit sourire en coin apparaître sur les lèvres de Guillaume à ses côtés. Puis celui-ci se pencha vers lui et déposa ses lèvres sur les siennes, lui volant la respiration et le faisant basculer sur le dos sur le canapé afin de venir le surplomber. Il sentait son cœur battre la chamade à l'intérieur de sa cage thoracique en sentant Guillaume l'entourer littéralement de sa chaleur ainsi que de son corps. Son cerveau se déconnecta et il se laissa faire dans le baiser, ayant tout le mal du monde à appréhender toutes ces nouvelles sensations qui l'assaillaient en même temps. Il fallait qu'il s'oublie et se laisse aller. Et tout irait bien. Il en était persuadé.

Fiction OrelxGringe - Je t'aime toujours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant