Le lendemain soir.
« Bonjour Guillaume. »
Le plus grand se retourna quand il le salua, ce dernier étant de dos derrière le bar en train de vérifier les bouteilles pour le soir.
« Oh, salut Aurél. Comment tu vas depuis ce matin ? »
Il hocha la tête doucement, un petit sourire intimidé s'inscrivant sur ses lèvres en pensant au matin lorsque Guillaume en parla. Comme la dernière fois, celui-ci l'avait tenu contre lui durant la nuit après qu'ils aient fini de faire l'amour et il s'était réveillé avec sa tête délicatement posée sur son torse. Alors, comme la dernière fois, il s'était levé après avoir déposé un petit baiser sur sa joue et avait sauté sous la douche avant de partir au travail. Ça lui avait paru presque familier. Intime. Mais il savait que ce n'était qu'une illusion, Guillaume n'étant là que pour la nuit.
« Je ne t'ai pas réveillé en prenant ma douche ce matin ? demanda-t-il, soudain inquiet, et Guillaume secoua la tête doucement.
— Pas le moins du monde, lui sourit ce dernier avant de s'adosser au plan de travail derrière lui. T'as du courage de te lever tous les matins aussi tôt.
— Et toi de te coucher aussi tard... C'est pareil. Tu travailles jusqu'à 1h du matin tous les jours...
— C'est pas faux. Mais je crois que je préfère me coucher tous les jours à 2h, voire 3h du matin que me lever chaque matin à 4h du mat pour être à 5h à la boulangerie à enfourner des pains dans le four. On est vraiment pas du tout synchros tous les deux, hein ? »
Guillaume rit en disant ça et il sentit un fin sourire s'inscrire sur ses lèvres en l'entendant rire ainsi. Qu'est-ce qu'il aimait son rire.
« En parlant de pain... j'ai ramené deux Benoitons aux olives vertes pour toi et Claude. Est-ce que tu connais ?
— Mm ? Ah non, pas du tout. C'est gentil, Aurél. Mais... t'es pas fatigué d'ailleurs après ta journée de travail ?
— Oh, non, ça va. Je suis derrière alors je travaille de 5 à 16h en général. La boulangerie ferme à 19h, elle. Mais les vendeurs arrivent aussi plus tard le matin. Après ça dépend des jours, des fois je reste aider si je vois qu'ils en ont besoin. Et des fois, je rentre faire une sieste avant de venir. C'est pour ça que des fois je viens tôt, et d'autres pas. »
Guillaume acquiesça, lui montrant qu'il comprenait et il lui offrit un petit sourire timide, gêné de s'être laissé emporter en expliquant son travail. Ça lui tenait à cœur. C'est alors qu'il aperçut Claude descendre du bureau à l'étage et un grand sourire s'afficha sur ses lèvres en voyant son ami :
« Claude ! »
Celui-ci se tourna vers lui d'un air étonné, ne s'attendant apparemment pas à le voir, et il le rejoignit pour aller le saluer. Il était heureux aujourd'hui. Et rien ne semblait pouvoir altérer son humeur.
***
« T'as bien fait, Aurél, de nous ramener ça. J'avais une petite faim tout d'un coup. » lui dit en rigolant Claude près de deux heures plus tard en croquant dans son Benoiton et il exhala un petit rire en voyant à quel point il semblait avoir faim en effet.
Guillaume rigola lui aussi depuis le bar où il était parti servir un client en voyant Claude manger comme un morfale le même pain qu'il lui avait ramené à lui aussi et qu'il avait déjà mangé plus tôt.
« T'as mangé à midi, Claude ? T'as l'air affamé, dit-il à son ami en lui souriant tendrement et ce dernier s'immobilisa un instant avant de finir d'avaler la totalité du petit pain.
— Dis-toi bien un truc, ma crevette, c'est que je suis toujours affamé. Mm... Au fait... Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu sois dans cet état de panique hier ?
— C'est... C'est rien, balbutia-t-il, se rappelant soudain de la veille et du fait que Claude était resté dans le flou quand il était parti avec Guillaume du bar vers 22h. Juste un mec qui m'a dragué et... qui voulait plus...
— Quoi ?? s'exclama Claude en s'étouffant presque avec son Monaco et il recula légèrement sur sa chaise de peur qu'il lui recrache la bière dessus. Attends, le mec avec qui tu discutais là ? Toute la soirée ?
— Mm... Ouais... Enfin, c'était une heure, pas plus... Faut pas exagérer. C'est moi, je suis idiot, je lui ai laissé croire qu'il avait sa chance alors que j'en avais strictement rien à faire...
— Mais... Pourquoi tu as fait ça, Aurél ? Pourquoi tu lui as pas dit non et voilà ? Je croyais qu'il te plaisait, moi, c'est pour ça que je t'ai laissé seul avec lui.
— C'est à cause... de Guillaume... murmura-t-il en jetant un petit regard en direction du plus grand qui finissait d'encaisser le client au bar. Comme il m'avait blessé en embrassant cette fille après qu'on l'ait fait pour la première fois... je crois que j'ai voulu le rendre jaloux... Mais je me rends compte maintenant que c'était idiot. Guillaume est comme il est et je n'ai qu'à m'en accommoder.
— Qu'est-ce que tu veux dire par là ? lui demanda Claude en lui lançant un regard hésitant et il haussa les épaules, avant de sourire.
— Je ne vais pas le changer, et je le sais. Ce serait ridicule d'essayer, et surtout contre son gré. Mais par contre... Tant qu'il veut bien de moi dans son lit, je compte bien en profiter.
— Vous avez... recouché ensemble ? Hier soir ? »
Il hocha la tête doucement, un petit sourire sur les lèvres en repensant à la veille, et il vit Claude lui lancer un petit regard inquiet :
« Tu es sûr que c'est bien prudent, Aurél ? Tu n'as pas peur... de finir blessé ? »
Il haussa les épaules à ça, comprenant les inquiétudes de son ami mais s'en fichant pour l'heure. Finir blessé ? Oui, ça risquait fort. Mais est-ce que ça ne valait pas le coup ? Car de toute façon, il n'avait toujours vécu que pour Guillaume. Le reste, il s'en fichait totalement.
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Fiction OrelxGringe - Je t'aime toujours.
FanfictionAurélien revient dans la ville de son enfance où il a laissé de nombreux souvenirs. Joyeux, certes, mais aussi d'autres malheureux. Dont un en particulier et sa rencontre avec Guillaume va raviver ce dernier dans sa mémoire.