Partie 17 - La soirée.

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Trois jours plus tard.

« Ah, Aurél...! »

Il sentit ses joues le chauffer lorsque Guillaume cria son prénom en l'apercevant entrer dans le bar. Claude était avec lui, une queue de billard dans les mains, et il comprit qu'ils étaient en train de jouer avec d'autres personnes qu'il ne connaissait pas. Son ami vient le rejoindre pour le prendre fortement dans ses bras et quand Claude déposa un petit baiser sur sa joue, il vit Guillaume détourner le regard brièvement. Puis, celui-ci s'approcha de lui à son tour et il le sentit se pencher vers lui pour lui faire la bise rapidement :

« C'est à cette heure-là que t'arrives ? l'entendit-il dire en exhalant un petit rire et il se sentit rougir de plus belle à ça.

— Je... Désolé, je suis rentré me reposer un peu avant de venir.

— Oui, bien sûr. Je comprends. Je rigolais, lui dit en souriant Guillaume en se redressant. Aurél, je te présente Matthieu et Ablaye. Deux de mes meilleurs potes depuis le lycée.

— Enchanté de te rencontrer ! lui lança celui des deux qui était blond avant que son ami ne surenchérisse.

— Ouais, depuis le temps que les deux zigotos nous parle de toi. Enfin, surtout Claude... »

Il hocha la tête et sourit aux deux garçons qu'il savait maintenant être des amis de Guillaume – et non pas des clients comme il se l'était demandé en les voyant. Claude passa alors un bras sur ses épaules pour l'attirer à lui et il se tourna vers son ami, un air hésitant sur le visage :

« Claude ? Qu'est-ce que tu leur as raconté sur moi ?

— Rien du tout ! On fait une partie de billard, ma perle. Tu sais y jouer ?

— Euh... Non... Pas vraiment. Je veux dire... Je dois connaître les règles dans les grandes lignes, mais c'est tout.

— Mm, ok. Guillaume, tu lui montres pendant que je vais lui chercher à boire ? »

Ce dernier acquiesça et il se sentit rougir de plus belle. Il était ridicule. Matthieu et Ablaye se tournèrent alors pour prendre leurs verres sur la table derrière eux et il les entendit se mettre à parler d'un groupe de musique qu'ils avaient découvert il y a peu. Guillaume s'approcha alors de la table de billard et lui fit signe de venir le rejoindre.

« Tu vois ta canne... il faut que tu la tiennes comme ça, pour la faire coulisser entre tes doigts, lui explique Guillaume en lui montrant les gestes à faire face à la table. Et le but c'est de faire rentrer le plus de boules dans les trous. Et à la fin, c'est l'équipe qui a fait rentrer toutes ses boules plus la noire qui a gagné. Tu as compris ?

— Mm... Je crois... Tu pourras m'aider si je suis nul ?

— Bien sûr, t'en fais pas. Toi, Claude et moi contre les gars, ok ? On va les atomiser tu vas voir. »

Il vit Guillaume hésiter un moment, le sourire aux lèvres, avant de le sentir poser avec douceur sa main sur le haut de son dos et se pencher vers lui pour lui chuchoter à l'oreille :

« Tu rentres comment ce soir ?

— Je ne sais pas encore, j'ai pas pris ma voiture.

— Alors... tu veux que je te raccompagne ? »

Il déglutit péniblement, se doutant très bien de ce que cette proposition signifiait, avant de hocher la tête en se tournant vers le plus grand :

« Je veux bien, oui. Avec plaisir, répondit-il en lui offrant un petit sourire et le sourire de Guillaume s'élargit sur ses lèvres à cette réponse.

— Super alors. On fait comme ça. »

C'est à ce moment-là que Claude revint avec un coca dans une main et une bière dans l'autre et il se détacha de Guillaume, la main de ce dernier glissant le long de son dos avec douceur. Cette soirée s'annonçait bien.

***

« Ça va, Aurél ? »

Il frissonna en entendant Guillaume lui demander ça près de quatre heures plus tard alors qu'il était allongé tout contre lui, sa tête sur son torse chaud. Ils venaient de faire l'amour et celui-ci l'avait nettoyé un tant soit peu avant de l'attirer à lui et de venir caresser son dos du bout de ses doigts pour le bercer.

« Est-ce que... t'es comme ça avec tous tes coups d'un soir ? murmura-t-il et quand il sentit Guillaume arrêter ses caresses sur son dos à cette question, il releva la tête pour venir le regarder.

— Comme ça ? Comme ça quoi ?

— Je veux dire aussi... doux ? Aussi... prévenant ? »

Guillaume resta un moment silencieux, comme s'il réfléchissait à sa question, avant qu'il ne le voie secouer la tête.

« Non. Que avec toi.

— Pourquoi ?

— Je sais pas... Peut-être... parce que tu es le seul garçon avec qui je l'ai jamais fait jusqu'ici ? Ou bien... parce que tu es mon ami ? Le petit frère de cœur de Claude ? »

Il hocha la tête, content de voir que malgré tout il bénéficiait d'un traitement de faveur de sa part, bien qu'il n'était pas le seul avec qui ce dernier couchait.

« Et est-ce que... tu aimes ça quand on couche ensemble ? demanda-t-il, ressentant soudain le besoin que le plus grand le rassure sur ce point.

— Bien sûr, Aurél. Sinon je n'aurais pas accepté cette deuxième fois et je te l'aurais pas proposé ce soir non plus.

— Alors tu me trouves pas... trop nul ?

— Quoi ? Non, bien sûr que non, rigola Guillaume et il fit une petite moue, réfléchissant à quelle autre question lui poser maintenant que cela semblait être le moment propice pour le faire.

— Et par rapport aux autres, tu me mettrais combien ? Sur une échelle de 1 a 10.

— T'es sérieux ? rit le plus grand et il hocha la tête contre son épaule, les yeux rivés sur son visage. Ok. Je dirais un bon petit 8 ? Y'a des efforts mais peut mieux faire ?

— Eh... Je croyais que j'étais bien...

— Je rigole, Aurél, j'en sais rien. De toute façon, j'ai pas trop de comparaison possible vu que t'es le seul mec avec qui je l'ai jamais fait. D'accord ? »

Il hocha la tête et Guillaume vint lui dérober un baiser, lui volant un instant la respiration. Il faillit lui demander à cet instant s'il embrassait aussi ses autres conquêtes d'une nuit quand ils le faisaient mais il se retint de justesse, une autre question lui traversant alors l'esprit, plus importante celle-ci :

« Et est-ce que... tu penses à quelqu'un d'autre quand tu le fais avec moi ? Enfin... quand tu le fais tout court ?

— Quoi ? »

Guillaume lui jeta un regard confus à cette question et il se mordit la lèvre inférieure, se disant que s'il continuait dans cette voie il risquait de gâcher la soirée.

« Non, rien. Oublie ce que j'ai dit. »

Il déposa ses lèvres de nouveau sur celles du plus grand pour éviter de croiser son regard confus et quand le baiser prit fin, il vint se blottir contre lui, dans sa chaleur. La distance que continuait à mettre entre eux Guillaume pendant l'acte même s'il voyait qu'il faisait des efforts, ainsi que la lueur de tristesse des fois qu'il interceptait dans ses yeux ne trompaient pas. Peut-être qu'il pensait à Chloé à ces moment-là. Et il n'y avait rien qu'il pouvait faire contre ça. Il pouvait seulement se taire et le regarder se perdre dans ses pensées.

Fiction OrelxGringe - Je t'aime toujours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant