Partie 13 - La conversation.

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Deux jours plus tard.

« Aurél ? »

Il sursauta quand Guillaume entra dans les toilettes alors qu'il était en train de se laver les mains aux lavabos. En arrivant ce soir-là, il n'avait pas vu ce dernier et s'était même demandé si peut-être il ne travaillait pas aujourd'hui. Mais apparemment, il s'était trompé.

« Gu-Guillaume ? Tu m'as fait peur, s'exclama-t-il en se tournant pour lui faire face et celui-ci lui offrit un petit sourire désolé. Qu'est-ce que tu fais là ? Je ne t'avais pas vu en arrivant.

— Oui, j'étais au téléphone à l'étage. Mes vieux, expliqua le plus grand en haussant les épaules. Puis je t'ai aperçu en redescendant et quand j'ai vu que tu semblais aller aux toilettes je t'ai suivi. »

Il hocha la tête en compréhension et un petit silence prit place entre eux, avant que Guillaume ne reprenne la parole :

« Tu... Tu n'es pas venu me parler la dernière fois.

— Ah... Oui, c'est vrai... Tu semblais... occupé... dit-il en détournant brièvement le regard en pensant à la fille rousse et quand il le regarda de nouveau, il vit Guillaume froncer les sourcils.

— Pourquoi tu me sors toujours ça comme excuse ? Tu sais que tu peux venir me parler n'importe quand, même quand je suis avec des clients. Ça me fera toujours plaisir. »

Il laissa passer un silence, ne sachant que répondre à ça, et il vit Guillaume se rapprocher légèrement de lui :

« Tu... Tu es parti avant que je me réveille aussi la dernière fois.

— Oui, je devais aller au travail. J'ai pas jugé bon de te réveiller. Tu dormais profondément. »

Guillaume hocha la tête en compréhension et il se mordit la lèvre inférieure, gêné par la distance entre eux deux.

« Je sais même pas ce que tu fais d'ailleurs.

— Je travaille dans une boulangerie. C'est pour ça, je dois me lever tôt le matin.

— Je vois. Ça te ressemble bien. C'est mignon. » sourit le plus grand, lui volant un battement.

Il rougit au compliment du plus grand et déglutit difficilement, se sentant encore blessé de l'avoir vu embrasser cette fille comme il l'avait fait la veille avec lui.

« Aurél, est-ce que tu regrettes ? lui demanda alors Guillaume et il écarquilla les yeux, ayant soudain peur que Claude lui ait parlé de leur petite discussion de la dernière fois.

— Quoi ? Non, pas du tout. Pourquoi tu dis pas ?

— Je ne sais pas... Je te trouve distant. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal pendant la soirée ?

— Non... C'était très bien... C'est juste que... je t'ai vu embrasser cette fille... Alors qu'on venait juste de le faire la veille.

— Oui, et alors ? dit Guillaume qui ne semblait pas comprendre où était le problème.

— Et alors, ça m'a fait mal. On venait tout juste de coucher ensemble, Guillaume. Est-ce que toi tu n'as pas aimé ? Je n'étais pas assez bien, c'est ça ?

— Mais quel rapport ? Tu étais très bien, Aurél, vraiment, rétorqua le plus grand en fronçant les sourcils et il exhala un petit soupir.

— Pas si bien que ça apparemment... murmura-t-il, fatigué, les yeux se perdant dans le vague.

— Mais de quoi tu parles ?

— Je suppose... que je me suis dit que si tu appréciais le faire avec moi cette première fois, tu ne verrais pas l'utilité d'aller voir ailleurs de nouveau et qu'on pourrait recoucher ensemble autant de fois que t'en aurais envie. Je pensais... que nous deux on pourrait y trouver notre compte. Qu'on pourrait... être ensemble. Parce que moi je t'aime. »

Guillaume ne répondit rien un long moment avant qu'il ne le voit soupirer, le faisant hausser les sourcils de surprise :

« Je t'avais dit que c'était juste du sexe, bordel. Je t'ai expliqué que je ne voulais pas que ça aille plus loin. Je t'ai dit que je ne voulais plus jamais tomber amoureux. Que des coups d'un soir ça me convenait. Je t'avais prévenu que je n'étais pas quelqu'un de bien pour toi.

— Et moi, je t'ai dit que je pensais que c'était faux, rétorqua-t-il, la boule au ventre. Je ne te crois pas, Guillaume. Tu te mens à toi-même. Tu as seulement peur de retomber amoureux, c'est tout. D'être blessé de nouveau, dit-il en pensant à Chloé, mais Guillaume n'était pas au courant qu'il savait pour elle donc il devait penser qu'il parlait de sa sœur.

— Mais qu'est-ce que tu racontes ?

— Je te l'ai dit... Je suis sûr que je peux te changer. Prendre soin de ton cœur, le réparer. Et tu as dit que peut-être tu pourrais te ranger après m'avoir essayé.

— C'était une blague, Aurél. Je ne le pensais pas vraiment, dit Guillaume sèchement, indiquant qu'il ne souhaitait plus discuter de ça.

— Mais...

— Arrête ça. Personne ne me changera, Aurél. Ni toi, ni personne. Cette vie me convient très bien, et je m'en fous si tu me crois pas. Maintenant, si tu veux recoucher avec moi, j'ai aucun problème avec ça. Mais n'attends pas plus de moi. C'est au dessus de mes forces. »

Il baissa la tête en l'entendant dire ça et une seconde plus tard, il entendit la porte des toilettes claquer derrière Guillaume. Il sursauta, les larmes aux yeux. Il était parti. En colère. À cause de lui. Il avait essayé de lui expliquer qu'il n'avait besoin de personne d'autre dans sa vie et qu'il saurait prendre soin de lui, mais il ne l'avait pas entendu. Guillaume ne voulait pas de lui ainsi. C'était la vie. Et il se détestait pour y avoir cru, ne serait-ce que le temps d'une nuit.

Fiction OrelxGringe - Je t'aime toujours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant