Partie 26 - La blessure.

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Il resta paralysé derrière la porte de la chambre, tous ses sens en éveil. Il était complètement paniqué. Guillaume était là, derrière cette porte qui le séparait du salon et de lui à présent, et il n'osait pas faire un bruit ou ne serait-ce qu'un geste qui pourrait lui faire comprendre qu'il était debout. Il écouta longtemps ce qu'il se passait dans la pièce voisine mais n'entendit absolument rien et lorsque Guillaume se dirigea enfin vers la porte de la chambre, semblant de toute évidence avoir réfléchi un long moment avant de se décider à bouger, il ne sut pas où se mettre et resta figé là où il était. Il sursauta quand il entendit le plus grand toquer doucement contre la porte de bois bien qu'il s'y attendait et une seconde plus tard, la porte s'ouvrit et le visage de Guillaume apparut devant ses yeux. Celui-ci parut surpris de le voir debout et déjà derrière la porte, et il le vit lui offrir un petit sourire qu'il n'arriva pas bien à décrypter. Était-il soulagé ? Attendri de le voir ? Content ? Il ne savait pas.

« Eh, mon petit chat... l'appela alors Guillaume et il se sentit fondre à ce surnom qu'il aimait tellement entendre sortir de sa bouche. Tu es réveillé ? Claude m'a dit que tu faisais la sieste. »

Il se demanda quand est-ce que ce dernier avait bien pu lui dire cela avant de se rappeler que ceux-ci étaient déjà en train de parler quand il s'était réveillé. Il hocha donc la tête et Guillaume s'approcha un peu plus de lui, de manière à pouvoir glisser sa main dans ses cheveux encore tout emmêlés dû à son sommeil récent.

« Guillaume... Je suis désolé... murmura-t-il d'une petite voix enrouée par les pleurs et ce dernier secoua la tête avant de l'attirer à lui, dans ses bras.

— Ne t'excuse pas, mon chat. C'est moi l'idiot dans l'histoire. Le débile incapable de voir à quel point ce qu'il a sous les yeux est important pour lui. À quel point tu es important pour moi. Et à quel point je t'aime, moi aussi. »

Il s'effondra alors en sanglots à ça et secoua la tête contre le torse de Guillaume, ne pouvant pas croire qu'il lui disait la vérité. L'aimer, lui ? Guillaume ? C'était impossible. Il n'en était pas capable.

***

« Je quoi ?

— Te laisse pas aimer. Tu ne veux pas. »

Ils étaient à présent assis côte à côte sur le canapé de Claude, Guillaume ayant préparé une tasse de thé pour chacun d'eux. Il avait réussi à arrêter de pleurer quelques minutes à peine plus tôt et Guillaume l'avait entraîné jusqu'au salon, lui assurant qu'il allait tout lui expliquer mais que d'abord, il voulait savoir pourquoi il pleurait autant.

« Je... C'est vrai. Tu as raison, répondit Guillaume, étonnamment sincère ce à quoi il ne s'attendait pas. Toutes ces années, j'ai eu peur de m'attacher. De me laisser aimer, comme tu dis, mon chaton, dit Guillaume en venant prendre sa main avec délicatesse dans la sienne. J'avais peur de blesser l'autre personne si je le faisais. Voilà pourquoi je préférais voler de fille en fille. Entre autres...

— Je sais. Et j'étais d'accord avec ça. Je m'attendais à être blessé et ça m'allait, répondit-il honnêtement à son tour. Parce que je t'aime depuis que je suis petit... Je suis amoureux de toi depuis mes quatorze ans. Et que je ne peux pas faire autrement. C'est plus fort que moi. Mais... au final, je ne le peux pas. Ça me fait trop mal de te voir batifoler avec d'autres gens. Je te veux pour moi tout seul, même si c'est égoïste. Et quand je te vois embrasser ces filles... ça me fait mal.

— Je comprends, Aurél. Et je suis désolé de t'avoir blessé. Mais c'est fini. Parce que j'ai compris ce que tu représentes pour moi.

— Tu mens...

— Non, vraiment, je t'assure, répondit aussitôt le plus grand. J'ai eu tellement peur de t'avoir perdu ces deux derniers jours en ne te voyant ni revenir au bar ni répondre à mes appels. Je t'ai toujours apprécié, dès le début, sois-en sûr. Je veux dire... quand tu es réapparu dans ma vie. Mais après... avoir couché ensemble... je me suis rappelé quand même que j'étais sorti avec ta soeur... toutes ces années. Que tu étais son petit frère...

— C'est pas juste, Guillaume. Je ne suis plus un enfant, dit-il en voulant se lever mais Guillaume le retint en attrapant son poignet.

— Non, non, je sais. Mais... tout part de là. Ma névrose sur l'amour. Tu vas comprendre si tu me laisses t'expliquer. Tu veux bien ? »

Il hésita un moment avant de hocher la tête et de se rasseoir sur le canapé.

Fiction OrelxGringe - Je t'aime toujours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant