Partie 24 - Les sentiments.

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« Aurél ? Mais qu'est-ce...? »

Il vint aussitôt se blottir contre son ami quand celui-ci lui ouvrit lorsqu'il se présenta chez lui et explosa en sanglots sans plus se retenir quand il sentit son ami refermer son étreinte sur lui.

« Eh... Ma crevette, c'est quoi le problème ? Ça a à voir avec Guillaume ? »

Il hocha la tête et il entendit Claude pousser un petit soupir avant de le sentir déposer un baiser contre son cuir chevelu tendrement :

« Ok... Tu sais quoi ? Je vais aller nous préparer un bon thé bien chaud et tu vas tout me raconter, d'accord ? Ça te va ? »

Il hocha la tête de nouveau contre le torse de son ami et Claude caressa un instant encore son dos de sa main avant de se reculer :

« Allez, viens. Restons pas dans l'entrée. »

Claude tourna les talons pour lui montrer le chemin jusqu'au salon et il m'y suivit, lui emboîtant aussitôt le pas. Claude était là, avec lui. Et son ami, il savait qu'il saurait le réconforter.

***

« Alors... tu lui as parlé de Chloé ? lui demanda Claude dix minutes plus tard quand il lui eut raconté ce qu'il s'était passé pour qu'il ressente le besoin de venir chez lui à cette heure indue de la nuit et il hocha la tête, les yeux baissés en direction de sa tasse de thé. Bordel, il va me tuer...

— Désolé... Je ne sais pas ce qui m'a pris...

— C'est pas ta faute, Aurél, tenta de le rassurer son ami et il secoua la tête à ça.

— Si, ça l'est... Je me suis mis à paniquer pendant qu'on faisait l'amour... J'ai pensé à toi... et à ce que tu m'as dit... encore une fois... que je risquais de finir blessé... et j'ai pensé au fait que malgré le fait que je sois là, pour lui, totalement et uniquement pour lui, Guillaume ne le voyait pas. Ou plutôt... que ça ne lui suffisait pas. Que je ne lui suffis pas. Et... alors j'ai senti une immense chaleur m'envahir et je me suis senti mal. Je me suis levé du lit en lui disant que je ne pouvais plus et là, je me suis évanoui.

— Tu t'es évanoui ? Vraiment ? lui demanda son ami d'un air soucieux et il hocha la tête, les larmes aux yeux.

— Je me suis évanoui... et quand je suis parti tout à l'heure, après lui avoir avoué que je savais pour Chloé, je me suis rendu compte que je saignais de nouveau.

— Au nez ?

— Oui... bredouilla-t-il avant de dire enfin ce dont il avait peur de dire à haute voix depuis plusieurs jours. Claude, est-ce que tu crois que j'ai un problème ? »

Son ami l'observa avec attention avant qu'il ne le voit approcher une main de son visage et il sursauta en le sentant le toucher tout d'un coup.

« Peut-être, ma perle. C'est peut-être rien comme ça peut être grave. On ira chez le médecin demain, d'accord ?

— Tu veux bien... m'accompagner ? balbutia-t-il, se sentant soulagé de l'entendre lui dire ça.

— Évidemment. Je sais bien que tu oseras pas y aller tout seul. Je te connais bien, hein...

— Pourquoi... t'es aussi gentil avec moi ? T'es toujours si... rassurant...

— Parce que je t'aime, Aurél. Tout simplement, lui dit en souriant alors Claude et il sentit son cœur rater un battement dans sa poitrine en l'entendant lui dire ça et il eut un sursaut de recul sur le canapé.

— Tu... m'aimes ? Co-Comment ça ?

— Panique pas, Aurél. C'est vrai qu'avant, quand on était encore que des enfants, je te considérais déjà comme mon petit frère. Mais y'avait autre chose aussi. Et un jour, j'ai fini par comprendre que c'était que je t'aimais pour de vrai. Comme cela. Mais ne t'inquiète pas, je l'ai bien compris déjà à cette époque que tu n'avais d'yeux que pour Guillaume, lui expliqua son ami dans un petit rire et il sentit une énorme tristesse s'emparer de lui à ça.

— Claude... Je suis...

— Ne dis pas désolé, ma perle. Tout va bien, je t'assure. J'ai compris assez tôt que je n'étais pas à la hauteur, hein, rigola de nouveau Claude, lui brisant une deuxième fois le cœur à ce rire de sa part.

— Dis... pas ça... C'est moi... moi le problème... pas toi... Toi... n'importe qui serait heureux de t'avoir pour eux... bégaya-t-il alors qu'il sentait les larmes lui monter aux yeux. Mais moi... moi je ne peux pas répondre à tes sentiments... Je suis désolé...

— Je le sais, Aurél. Ça fait longtemps que je le sais, ne t'inquiète pas, lui répondit Claude en souriant. Tout va bien, c'est de l'histoire ancienne tout ça.

— C'est faux... Tu sais que c'est faux. Je t'ai blessé. Je te blesse peut-être encore toujours... Et moi qui suis là à te raconter mes histoires de cœur... alors que... Je te fais du mal...?

— Hein ? Mais non, ma crevette. Aurél, arrête de paniquer s'il te plaît, l'appela alors Claude en prenant soudain sa tête entre ses mains. C'est fini, c'est de l'histoire ancienne je t'ai dit, ok ? Et même, je dis bien même si j'étais encore amoureux de toi, ce que je ne suis plus, d'accord ? Même là, tu as tout à fait le droit d'aimer quelqu'un d'autre et de m'en parler si t'en ressens le besoin, hein ? T'es amoureux de l'autre asperge depuis tes quatorze ans, Aurél. Et c'est devenu mon meilleur ami sans même que je sache que c'était lui ton fameux amoureux ! Je crois que je me suis fait à l'idée depuis, hein, tu crois pas ? »

Il chercha dans les yeux de son ami la moindre preuve qu'il lui mentait mais il n'en trouva pas alors il vint se blottir contre lui en explosant en pleurs :

« Pardon. Pardon, Claude... Je m'excuse pour tout... Je savais pas. »

Il entendit son ami soupirer devant ses excuses encore une fois, puis il le sentit entourer sa taille de son bras pour le serrer contre lui :

« Arrête de t'excuser, ma perle. Tu n'as rien à te faire pardonner je t'ai dit. C'est la vie tout simplement. Et je suis tellement heureux de t'avoir dans la mienne, si tu savais. »

Il ferma les yeux dans les bras de Claude, ayant bien du mal à s'arrêter de pleurer devant toutes ces nouvelles révélations après la soirée qu'il venait de passer. Jamais en un million d'années il n'aurait pu imaginer que Claude était – ou avait été – amoureux de lui. Peut-être avait-il été trop égocentrique, ne voyant que son amour pour Guillaume pour ignorer ainsi les sentiments que lui portait son ami depuis tout ce temps ? Ou peut-être était-ce parce qu'il n'avait jamais perçu ce dernier comme autre chose qu'une simple figure fraternelle pour lui ? Il ne savait pas, mais il en avait soudainement honte. Il s'en voulait d'avoir pu blesser son ami par le passé, celui-ci étant si important à ses yeux. Et il espérait ne plus jamais lui en faire.

Fiction OrelxGringe - Je t'aime toujours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant