Partie 11 - Les pensées.

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Il regardait Guillaume d'un air fasciné, n'osant pas bouger d'un millimètre au risque de le réveiller. Quand ils avaient fait l'amour hier au soir, il s'était laissé complètement faire, guidé par ce dernier. C'était sa première fois alors il n'y connaissait rien, il avait essayé d'y aller à l'instinct et en imitant le plus grand dans ses gestes. Il avait eu peur que Guillaume se doute de quelque chose et n'arrête tout, mais non. Il se souvenait dans les moindres détails de comment ça avait commencé, quand le plus grand s'était penché vers lui sur son canapé pour l'embrasser. Il l'avait senti l'amener à se coucher sur le dos pour pouvoir le surplomber et il avait senti son cœur battre à tout rompre, ayant l'impression de suffoquer à cause de leurs positions. Mais bien vite, Guillaume était venu déposer des baisers dans son cou et son cerveau s'était déconnecté, lui soufflant qu'il fallait qu'il le laisse faire comme il en avait l'habitude, Guillaume étant le plus expérimenté des deux, et qu'il allait forcément prendre du plaisir à un moment donné. Ce qui n'avait pas manqué quand Guillaume avait ensuite glissé sa main sous son tee-shirt pour caresser sa peau avec douceur, avant de glisser cette dernière dans son pantalon pour caresser son entrejambes. Tout ça sans jamais s'arrêter de dévorer la peau fine de son cou. Et quand Guillaume s'était levé subitement du canapé, il avait eu peur d'avoir mal fait quelque chose pour que tout s'arrête ainsi aussi abruptement. À cause de son inexpérience, il avait eu peur que Guillaume soit énervé qu'il ne participe pas plus que ça et se laisse simplement faire, mais non, celui-ci l'avait seulement pris par la main et l'avait entraîné jusqu'à sa chambre où ils avaient repris où ils en étaient. Le rouge lui monta aux joues en repensant à ça et il se blottit contre Guillaume en fermant les yeux, n'y tenant plus. Quand ils avaient terminé, Guillaume s'était effondré sur lui avant de se laisser glisser à ses côtés et il l'avait vu tendre le bras pour attraper un mouchoir de la boîte à mouchoirs posée sur sa table de chevet. Il se souvenait d'avec quelle délicatesse le plus grand avait essuyé son ventre avant d'en faire pareil pour lui – ayant ejaculé pour sa part sur leurs deux ventres quand il avait atteint le point de non-retour – et à quel point il avait rougi en voyant ça. Celui-ci avait simplement rit et l'avait attiré à lui en se rallongeant dans le lit en passant un bras sur ses épaules. Deux minutes même pas plus tard, ils dormaient, l'un contre l'autre. Il rouvrit les yeux en pensant à ça, ceux-ci se perdant dans le vague en se faisant cette réflexion. Guillaume avait semblé distant tout le temps de l'acte sexuel malgré les bisous et les caresses, ne s'adressant jamais à lui directement, avant de l'attirer littéralement dans ses bras pour dormir. Il était un peu perdu. Ils n'en avait même pas parlé après. Il décida alors de se lever, se disant que de toute façon il devait bientôt être l'heure pour lui de partir au boulot et qu'il ferait mieux de passer se laver chez lui avant, et il se redressa légèrement, juste assez pour pouvoir observer le plus grand qui dormait à ses côtés dans le lit. Guillaume était tellement beau. Et il n'était pas si différent que celui dont il se rappelait de son enfance. Les mêmes yeux marrons qui tiraient étrangement sur le vert, les mêmes cheveux bruns en pagaille, et les mêmes taches de rousseurs. Celles-ci paraissaient juste un peu moins visibles maintenant, surtout qu'une partie de son visage était à présent recouverte par sa fine barbe. Son visage s'était affiné, ses traits plus droits et anguleux qu'à l'époque. Il passa alors une main avec douceur sur une de ses joues pour la caresser avec délicatesse avant de se pencher pour déposer un baiser sur cette dernière :

« Dors bien, Guillaume. On se revoit très vite, à L'Embuscade. »

Guillaume ne réagit pas au baiser, si ce n'est un minuscule froncement de sourcil qu'il n'était même pas sûr de ne pas avoir imaginé. Alors il se leva et se pencha pour ramasser ses affaires sur le sol afin de s'habiller, ignorant la douleur qu'il ressentit aussitôt en se levant. Moins de cinq minutes plus tard, il était déjà hors de l'appartement, refermant simplement la porte derrière lui et espérant que Guillaume ne lui en voudrait pas pour ça. Il avait déjà hâte de le revoir. Et qui sait, peut-être aussi de recommencer.

Fiction OrelxGringe - Je t'aime toujours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant