Partie 15 - La demande.

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« Comment tu te sens ? »

Il releva la tête de la tasse que lui avait passée Guillaume un peu plus tôt avec du thé dedans, ce dernier l'ayant ramené chez lui. Il avait encore sa veste sur les épaules, Guillaume étant allé chercher cette dernière dans le bureau pendant qu'il l'avait laissé à Claude près du petit bar. Son ami avait paru infiniment inquiet de le voir dans cet état, mais Guillaume l'avait vite rassuré, lui disant que rien de grave ne s'était produit, qu'il lui expliquerait plus tard, et qu'il le ramenait chez lui. Claude avait alors donné son adresse à Guillaume pour qu'il puisse le ramener et celui-ci avait posé sa veste sur ses épaules un pas à peine fait à l'extérieur, le surprenant grandement.

« J'ai... honte... bafouilla-t-il avant de prendre une gorgée de la boisson en ramenant la tasse à ses lèvres et Guillaume lui lança un regard confus à ça.

— Honte ? Comment ça ?

— Si... S'il a réussi à m'entraîner jusque là bas... C'est parce que je n'avais pas compris ses sous-entendus...

— Qu'est-ce qu'il a dit, vraiment, Aurél ? lui demanda Guillaume en fronçant les sourcils, semblant encore plus confus à présent.

— Il m'a... Il m'a demandé si j'en avais envie, bredouilla-t-il en venant se cacher derrière sa tasse, rouge écarlate. Et j'ai pas compris tout de suite ce qu'il voulait dire.

— Je vois... Mais je t'ai entendu m'appeler alors t'as dû essayer de le repousser, non ?

— Oui mais... je suis bête, dit-il en se mettant à sangloter. Je voyais bien comment tu nous regardais et... Je savais qu'il me draguait et même si j'étais pas intéressé, je voulais... te rendre jaloux... j'avais envie... de te rendre la pareille. Sauf que c'est allé trop loin sans que je m'en rendes compte et que j'ai été bête. Et quand je lui ai dit d'arrêter, que je ne voulais pas, il m'a pas écouté... J'ai eu tellement peur... Y'a que avec toi que je veux le faire. »

Un petit silence passa dans la pièce avant qu'il ne sente Guillaume lui prendre la tasse des mains pour la reposer sur la table basse à leurs pieds, puis il sentit ce dernier l'attirer à lui en le prenant dans ses bras.

« Eh... Tout va bien... Je t'observais, Aurél. Je t'ai pas lâché une seule fois du regard de toute la soirée. Je trouvais ça bizarre aussi de te voir discuter avec ce mec que j'avais jamais vu auparavant. Alors quand il s'est levé en t'entraînant avec lui, je savais que quelque chose allait pas et je vous ai suivi. Et quand je t'ai entendu m'appeler en entrant à mon tour dans les toilettes, j'ai su que j'avais bien fait. »

Il sanglota contre le plus grand, sa chaleur réconfortante l'enveloppant et le rassurant petit à petit, Guillaume caressant avec délicatesse son dos dans le même temps. Jusqu'à ce qu'une pensée lui traversa l'esprit et il se redressa, prenant son courage à deux mains pour l'exprimer à voix haute :

« Guillaume... Tu veux bien qu'on couche ensemble ?

— Quoi ? lui demanda ce dernier en fronçant légèrement les sourcils, surpris par sa question, et il esquissa un petit sourire à son intention.

— S'il te plaît. Je sais bien que tu m'aimes pas comme moi je t'aime, mais c'est pas grave. Je retire ce que j'ai dit, je ne veux pas te changer. Un coup d'un soir, ça me va aussi. Mais que si c'est avec toi.

— Oui, j'ai compris, lui sourit doucement le plus grand avant de lui lancer un regard hésitant. Mais tu es sûr ?

— Mm... Je veux enlever son visage de mes pensées. Le remplacer par le tien. J'ai besoin de toi s'il te plaît. »

Guillaume sembla hésiter encore un moment avant qu'il ne le voit acquiescer doucement et alors il se pencha vers lui pour déposer ses lèvres sur les siennes. Il avait l'impression de revivre. Que seules ses lèvres pouvaient lui permettre de respirer. Et il ne voulait plus jamais les quitter.

***

« Gui... Guillaume... »

Il entrouvrit les yeux lorsqu'il cria le nom du plus grand d'une voix éraillée, les sensations qui le submergeaient étant bien trop fortes pour lui. Celui-ci le regardait d'un petit air décontenancé, presque hésitant, adossé contre sa tête de lit avec lui par-dessus ses cuisses. C'est Guillaume qui lui avait proposé cette position d'ailleurs, lui disant que cela lui serait peut-être plus agréable comme ça que la dernière fois où il était simplement allongé sous lui. Guillaume lui sourit alors tendrement et il se sentit fondre à ce sourire, ayant déjà l'impression qu'il allait imploser à cause de toutes ces sensations qu'il ressentait et qui étaient encore nouvelles pour lui même s'il les avait déjà ressenties en faisant l'amour avec lui la dernière fois.

« Eh... De quoi tu as besoin, Aurél ? lui demanda ce dernier en lui souriant et il secoua la tête doucement, les larmes aux yeux, en le sentant petit à petit ralentir la cadence de ses caresses sur son membre.

— Guillaume... Pourquoi... tu es si distant...?

Distant ? Qu'est-ce que tu veux dire par là ? lui demanda ce dernier, véritablement confus, et il chercha à reprendre sa respiration un court instant avant de reprendre, le cœur battant à cent à l'heure dans sa poitrine.

— Tu... parles pas... Tu gardes tout... pour toi...

— Ah... Je comprends mieux. T'as besoin d'entendre ma voix, Aurél ? C'est ça ? »

Il hocha la tête précipitamment et il sentit alors Guillaume l'attirer à lui en passant sa main derrière sa nuque. Il le sentit l'embrasser d'un air qu'il trouva presque amoureux et il laissa échapper un petit sanglot à ça sous l'émotion.

« Tu as raison. C'est mieux comme ça. Viens-là, l'entendit-il l'appeler et quand il le sentit l'attirer de nouveau à lui, il vint enfouir son visage dans le cou de Guillaume. C'est bien, Aurél. C'est vachement bien... »

Il ne savait pas vraiment à quoi Guillaume disait que c'était bien, mais il trouva qu'il s'en fichait totalement. Là, dans ses bras et sa chaleur, il était le plus heureux du monde. Et tant pis si ce n'était que pour une nuit. Il saurait s'en contenter.

Fiction OrelxGringe - Je t'aime toujours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant