𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔 | 𝐓𝐇𝐄𝐎𝐃𝐎𝐑𝐄

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Theodore.

Sensual politics.

Cardigan, Taylor Swift

*

Saint-Louis, Missouri,
7 pm

Laësa ressort de son cours particulier de danse avec une ancienne amie à mon frère, Charlie. Elle avait un service à me rendre, alors je l'ai utilisé pour faire plaisir à la blonde. Qu'un sourire prenne place sur ses lèvres. Et j'ai eu raison, puisque le sourire qu'elle abordait était si lumineux pendant qu'elle virevoltait au milieu du lino gris que j'ai senti mon cœur fondre. Au-dessus de nos têtes, les feuilles d'un chêne centenaire bruissent à cause de la fine brise d'été qui traverse la ville alors que les portes claquent, la laissant sortir, décoiffée, les joues rouges mais un air heureux et tranquille sur ses traits.

– Merci, Theo, fait Laësa en se laissant tomber sur le siège passager.

Je lui tends un gobelet Starbucks que j'ai été préalablement lui chercher avec un léger sourire, et accompagne la boisson d'une glace. Elle me dévisage avec stupéfaction, puis accepte la boisson que je lui propose mais refuse la glace. Je démarre et commence à faire le chemin inverse. La blonde ne s'est pas changée à nouveau après revêtu la tenue qu'elle portait pour les cheer cette après-midi, un t-shirt rose et un cycliste noir. Sous le coucher de soleil, sa peau paraît bien plus hâlée qu'à l'ordinaire.

Elle est magnifique.

– Ça t'a plu ?

Elle hoche sa tête, celle-ci calée contre le repose-tête, son genou ramené contre sa poitrine. C'est magnétique, je suis incapable de détacher mes yeux de sa personne. Elle aspire une gorgée de sa boisson avant de me répondre :

– Merci, Theo, vraiment. C'était incroyable.

– Avec plaisir, bella.

J'arrive à sortir de Saint-Louis sans encombre, puis commence à rouler pour rentrer chez nous, le soleil encore haut dans le ciel nous faisant doucement cuire avec ses rayons. Thomas sera sûrement fou d'inquiétude de la voir arriver avec plus d'une heure de retard, mais voir placardé ce sourire béat sur le visage de Laësa vaut tous les savons du monde. De la part de n'importe qui.

Malgré tout ce que j'ai pu essayer dans le but de comprendre Thomas, ses réactions disproportionnées m'étonneront toujours. Surtout quand il s'agit de sa jumelle, il œuvre comme s'il était son père ou toute figure d'autorité. Mais pourquoi faire ? Je ne me rappelle pas avoir laissé mon ami comme cela à Montpellier avant que je ne parte à des kilomètres d'eux.

Evidemment, les gens changent, mais pas leur personnalité. Ou bien peut-être que Thomas a toujours été ainsi et que le déménagement lui a permis de révéler qui il était réellement ?

Le trajet se déroule dans un silence tranquille, seulement rompu par mes brèves accélérations et la musique, Say It de Tory Lanez. Je roule sans pause tandis que le soleil débute sa chute sur l'horizon.

– Laësa ?

Aucune réponse.

Je tourne ma tête pour m'assurer qu'elle va bien. Sa tête est posée sur le repose-tête, ses paupières closes et ses lèvres légèrement entrouvertes d'où s'échappe un mince filet d'air à peine audible. Ses cils projettent des ombres sur le haut de ses pommettes pendant que son corps gît, détendu, sur le fauteuil comme s'il s'agissait du plus confortable des canapés. Je lui enlève sa boisson de la main et incline doucement son siège vers l'arrière, la soustrayant aux rayons dorés du soleil qui la rendent aussi belle qu'une déesse. Elle est prise d'un spasme et marmonne quelque chose d'incompréhensible avant de retrouver cet air paisible qu'elle abordait avant. Je sens mes lèvres s'étirer dans un large sourire mais je dois cependant recentrer mon attention sur la route.

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