𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐 | 𝐓𝐇𝐄𝐎𝐃𝐎𝐑𝐄

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Theodore.

I still hear your voice, tryna rip my world to pieces

        Nessa Barrett, hope you're miserable until ur dead

*

Sullivan, Missouri,

7 pm

– Mec, j'ai vraiment besoin de ton aide, m'apostrophe Thomas sur un ton énervé alors que je viens tout juste de décrocher.

J'étais sous la douche quand j'ai entendu la sonnerie de mon téléphone résonner à travers la porte coulissante qui sépare ma chambre et la salle de bain. J'ai cru qu'il s'agissait de Laësa qui m'appelait pour une raison ou pour une autre alors je me suis rué sur mon lit pour lui répondre, mais c'était seulement Thomas qui faisait appel à moi. Putain. Mais c'était logique, pourquoi Laësa m'appellerait-elle de son plein gré ? J'ai renoncé à faire basculer mon correspondant sur ma messagerie vocale et revenir sous la douche mais puisque que j'avais déjà drapé une serviette autour de moi, j'ai pris l'appel presque à contrecœur.

– Qu'est-ce qu'il y a ? croassé-je en sortant mon paquet de clopes d'un tiroir de mon bureau.

Mon meilleur ami marque une pause pendant laquelle je m'assois sur mon lit en attendant qu'il reprenne, mes doigts serrés autour du cylindre que je fais tournoyer entre mes doigts sans chercher à m'emparer d'un briquet. Ma chambre est meublée assez sobrement, uniquement occupée par mon lit et mon bureau. Une petite étagère sur laquelle repose les coupes qu'on a gagnées lors des match en compagnie des Eagles, qui cachent mes paquets de cigarette et les pétards que je fume occasionnellement.

De l'autre bout du fil, j'entends mon interlocuteur soupirer longuement, exhalant sûrement la fumée de sa puff. Je n'ai pas compris pourquoi il préfère fumer ces biberons aux couleurs criardes que des vraies cigarettes : au moins, avec les miennes, on peut savoir la quantité de nicotine qu'on inhale et essayer d'y remédier - même si ma consommation a brusquement augmenté depuis que je croise Laësa tous les jours -, tandis qu'une puff est équivalent à un paquet de cigarette et que parfois, l'intérieur du tube est marron. De moisissure à cause de l'humidité.

Quant à moi, je n'y tiens plus, je tâtonne du bout des doigts pour ouvrir le tiroir de ma table de nuit et saisir mon briquet pour allumer l'extrémité du cylindre. Je vais remonter ma fenêtre qui bute avec un claquement sec et inhale une première bouffée de nicotine.

– Theo, t'es le seul sur qui je peux compter pour pas que tu me trahisses, putain, souffle Thomas.

Mais encore ?

Ma main s'enroule autour du collier papillon qui a toujours pendu autour de mon cou, mon pouce jouant avec l'animal qui pend au bout tandis que j'exhale longuement la fumée qui se dissipe dans l'air. L'allée de notre quartier est bordée de chênes et de saules qui ombragent la route ; c'est ça que j'aime dans le climat du Missouri, c'est que malgré la chaleur apparente, il fait souvent frais les soirs. Une sorte de moiteur presque étouffante qui surgit parfois, qui te colle et épouse ta peau. C'est Laësa qui me l'a offert, ce collier, quand on était petits et que tout allait bien avant qu'elle ne me blâme pour tout. Elle jouait au loin avec ses PetShop dans son jardin lors de son anniversaire, je me suis pointé et toutes ses amies ont réclamé un atelier maquillage sur moi. A la fin, elle me l'a tendu avec du regret visible dans ses yeux, je l'ai accroché à mon cou et je n'ai jamais ôté. La seule chose qui pourrait le remplacer serait sa bague de fiançailles autour de mon cou et une alliance à son annulaire.

RENEWALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant