Mon détestable ex-patron (Tome 2)

Chapitre 13 : Elyssa VS Matthew

Mon cerveau fulmine. Tout s'explique, toutes ses zones d'ombres ! Son comportement qui avait totalement changé en une demi-journée d'après Alexia et Lou, son départ soudain en Belgique, il était déjà au courant, et n'a rien dit.

            — La lettre quand j'étais à l'hôpital, je suppose que c'était déjà à cause de ça !

            — Oui, m'avoue-t-il les yeux baissés, encore une fois.

Je n'en reviens pas. Cela fait des mois que je pense que cet homme est un lâche, qu'il m'a quitté parce qu'il avait peur de me faire du mal.

Je ne sais même pas ce que je préfère, entre ça, et le fait qu'il me mente pour me protéger.

            — Les mensonges ! Vous n'avez vraiment que ça à la bouche dans cette famille ! C'était vraiment trop dur de me dire la vérité ! Pour une fois dans ta vie Matthew c'était trop dur ? le secoué-je tandis qu'il s'est levé du lit.

Mais il ne réagit pas, acceptant ma colère.

            — J'en ai plus que marre de vous deux ! Je pars de cette maison !

Furieuse et d'un pas décidé, je rejoins ma chambre. Empoignant mon sac, je prends le premier short et la première brassière qui vient avant de me diriger vers la salle de bain :

            — Qu'est-ce que tu fais ? me demande Matthew devant l'escalier, tandis que son frère et en train de nous rejoindre.

            — Je vais courir ! C'est un problème ?

            — Non, mais tu n'y vas pas seule ! m'ordonne Jordan d'une voix paternelle.

            — Ah oui ? Et j'y vais avec qui ? Un garde du corps ? Je n'en ai pas ! Et excuse-moi Jordan mais je pense que même un homme de la cinquantaine a une meilleure condition physique que la tienne. Donc il ne reste que moi, conclue-je en fermant la porte de la salle de bain.

Mais, en la refermant, Matthew cale son pied entre deux et la rouvre.

J'avais oublié qu'il avait ce fichu réflexe.

            — Hors de question que tu y ailles seule. Je viens avec toi !

            — Même pas dans tes rêves Matthew ! ricané-je nerveusement.

Je veux courir pour me défouler après ce qu'il m'a dit, pas pour avoir son visage dans mon champ de vision.

            — C'est moi ou rien, Elyssa ! m'affirme-t-il comme s'il voulait me donner le choix.

Mais il n'y a aucun choix ici, si je veux courir je suis obligée de me le coltiner. Et, même si la Elyssa d'avant aurait répondu rien, par provocation, la Elyssa de maintenant a beaucoup trop besoin de courir. Je le sais, sinon je ne vais pas tenir. J'en ai pris conscience à mes dépends, quand je ne me défoule pas, mes émotions se contiennent au fond de mon cœur jusqu'au jour où le vase est trop plein et j'explose. C'est pourquoi, je prends la solution qui me parait concilier les deux.

            — Fais ce que tu veux, dans tous les cas je vais te semer en cinq minutes, lui déclaré-je en claquant cette fois ci la porte, faisant bien attention à ce que son pied soit hors d'état de nuire.

Néanmoins, avant qu'elle ne se referme, je l'entends murmurer :

            — Ça c'est ce qu'on verra !

Serait-ce un défi ? En tout cas, si c'est le cas, je compte bien le relever haut la main.

***