Chapitre 43 : L'hôpital, encore

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Lorsque j'ouvre de nouveau les yeux, je me rends compte que je suis à l'hôpital, encore. Je suis vêtue d'une blouse blanche et bleu immonde, couchée dans des draps blancs, les murs également blancs. En résumé, l'ambiance est toujours aussi maussade à l'hôpital.

Pour être honnête, je n'ai que de vagues souvenirs de ce qu'il s'est passé après mon malaise. Je me souviens avoir été portée, puis mise dans un brancard qui a été conduit jusqu'à l'extérieur de la maison où j'étais retenue. Je me souviens que c'est là que j'ai vu Matthew, il s'est penché au dessus de moi et m'a embrassé le front. J'ai vu ses lèvres bouger, mais avec le brouhaha dehors je n'ai pas pu entre ce qu'il voulait me dire, moi-même trop choquée pour parler. Après, je me souviens avoir été perfusée dans l'ambulance, et puis plus rien. Je me sentais si faible, j'avais l'impression que je n'étais pas capable de tenir debout, ni même assise, comme privée de toute énergie.

Cependant, ce qui m'étonne le plus à cet instant est que, contrairement à la dernière fois, personne ne se trouve dans ma chambre, pas que je me considère comme le centre du monde, mais je me demande bien où ils sont tous passés. Décidée à trouver une quelconque personne capable de contacter mes amis, je touche mon corps dans les moindres détails, vérifie que je n'ai pas de pansement ou de blessures dont je n'ai pas le souvenir, avant de décrocher ma perfusion pour la tenir dans ma main et de poser mes pieds nus sur le carrelage froid de l'hôpital. Néanmoins, à peine ai-je posé un pied par terre qu'une voix que je ne connais que trop bien me parvient vers la porte de la chambre :

— Eh ! Qu'est-ce que tu fais là ? Reste allongée Elyssa ! m'ordonne Jordan que je reconnais aussitôt.

Je souris à sa remarque mais l'interroge immédiatement.

— Qu'est ce qu'il s'est encore passé ? J'ai encore fini dans le comas ? Et votre père, ce n'est pas lui qui nous veut du mal, il faut le dire à Matthew !

— Ehh, calme-toi, accoure Jordan auprès de moi pour m'apaiser. Tu vas bien, tu n'as pas été mise dans le comas et nous sommes au courant pour papa.

Je suis soulagée. Je n'aurais pas pu supporter qu'ils aient continué de lui en vouloir alors qu'il n'y était pour rien dans mon enlèvement. Cependant, il y a toujours quelque chose que je ne comprends pas :

— Si je vais bien, alors pourquoi suis-je à l'hôpital ?

— Tu étais en dénutrition quand... Quand cet homme t'a kidnappé. Apparemment il ne te laissait manger qu'à peine, alors tu as fais un malaise quand la police est venue te sauver.

Mes yeux s'arrondissent.

— Alors je n'ai pas pris de balle ? Pourtant j'ai entendu un coup de feu quand la police est arrivée et après je suis tombée...

— D'après les médecins, l'adrénaline t'a permis de tenir le coup jusqu'à l'arrivée de la police, mais te sentant ensuite en sécurité, tu as fait un malaise. Tu n'as pas été blessé, me rassure-t-il en prenant ma main.

— Mais le tir, il était pour qui ?

Je crains que je ne le sais déjà. Mais j'ai besoin de l'entendre par sa bouche.

Jordan m'attrape ma seconde main et les serre devant moi.

— Cet homme qui t'a kidnappé, il était armé quand la police est arrivée. Elle n'a pas eu le choix, elle lui a tiré dessus...

Mes yeux s'arrondissent de stupeur.

— Et il est [...]

Ma voix se brise avant de prononcer le dernier mot. Quelqu'un n'a pas pu décéder à côté de moi. Pas encore.

Mon détestable ex-patron (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant