Chapitre 26 : À la découverte du deuxième étage

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Sans un mot, après avoir commencé ma course, Matthew s'est également mis à débuter sa séance. Au vu des exercices qu'il répète, j'en déduis qu'il a décidé faire une séance dos et bras aujourd'hui. Du coin de l'œil, alors qu'il ne me reste plus que quelques minutes à courir, ayant mis un minuteur pour une demi-heure, je me surprends à l'observer. Il est de dos et tire sur deux sortes de poignées, dans chaque main, ce qui contracte tout le haut de son corps. Ses biceps et ses triceps sont dessinés, rouges par l'effort qu'il est en train de donner. Et, quand il entame les tractions sur la barre située au fond de la salle, je vois les muscles de son dos, et plus particulièrement ses trapèzes se contracter.

Ai-je déjà précisé que je trouvais les muscles du dos particulièrement beau chez les hommes ? Ou est-ce juste les siens qui me font cet effet-là ?

Plus tard, je le remercierai d'avoir installé ce long miroir me permettant de l'observer à son insu, lui qui est imperturbable pour une fois. Son regard est fermé, mais pas comme lorsqu'il est contrarié, ici il est plus concentré, comme dans son monde. Et, je ne saurais m'expliquer mais ça me fait plaisir de le voir comme ça, comme à sa place.

Mon chronomètre, m'indiquant que mes trente minutes sont écoulées, me ramène à la réalité. Peut-être aurais-je pu directement le programmer sur le tapis mais, je ne sais pas si c'est possible, et si oui comment le faire car je ne connais pas ce modèle qui n'est pas le même que celui de la salle de sport près de chez moi. Et puis, j'avais beaucoup trop de fierté pour le demander à Matthew. C'est à cet instant que ce dernier relève pour la première fois la tête vers moi, son visage comme le mien, perlé de sueur, tandis que j'exécute une marche rapide de quelques minutes pour récupérer.

Lorsque je m'arrête finalement, son regard est toujours posé sur moi. C'est là que je l'informe, les joues rouges et les muscles endoloris :

            — Je descends boire un verre d'eau.

Pour être honnête, j'ai la flemme de descendre deux étages pour les remonter ensuite, uniquement pour boire un verre d'eau, mais je ne me vois pas attendre comme une plante verte Matthew jusqu'à la fin de sa séance. Enfin, ça c'est la version officielle. En réalité je pourrais descendre boire puis aller me doucher, mais il faut avouer que j'ai envie de rester là, avec lui.

            — Tu peux aller dans la salle de bain si tu veux. C'est la première porte à droite, me propose-t-il pour m'éviter de me rendre au rez-de-chaussée

D'un mouvement de tête, encore essoufflée, je remercie et me dirige dans la direction indiquée. Je referme derrière moi la porte noire de la salle de sport et me dirige vers la salle de bain. L'avantage, c'est qu'avec seulement deux portes et les indications de Matthew, je ne peux pas me tromper.

Lorsque j'arrive dans la salle de bain, l'ambiance étrange que j'avais ressenti en montant à cet étage se fait sentir à nouveau. La salle de bain a ses murs noirs, seul un est recouvert de carrelage alliant le gris, le noir et le blanc. Tout est froid dans cette pièce, à tel point que si je n'avais pas couru juste avant, j'aurais frissonné. C'est comme si personne n'était venue dans cet endroit depuis des années. Un petit centimètre de poussière recouvre tous les meubles de la pièce que ce soit au niveau du lavabo, de la douche ou du meuble sous le miroir. Mais, ce qui est le plus frappant est qu'il n'y a rien de personnel ici. Ni brosse à dent sur le lavabo, ni serviette posée sur l'étendoir prévu à cet effet. Il n'y a même pas de gel douche ou de shampoing dans la douche italienne. Je me demande même si elle a un jour été utilisée.

Quoiqu'il en soit, être ici me fait froid dans le dos. Je me dépêche de me pencher au robinet pour boire l'eau froide qui s'en écoule et de sortir de cette pièce. Néanmoins, quand je passe le pas de la porte, encore dans mes pensées, je me cogne à la poignée et lâche mon téléphone qui vient s'écraser contre la porte de la pièce restée fermée. Enfin, ça c'était avant que mon téléphone, dans sa chute, ne l'entrouvre un peu.

À cet instant, je me remémore le visage triste que Matthew a pris en regardant vers cette salle. Je me demande bien ce qu'elle cache pour le peiner à ce point.

Je n'ai qu'une envie, ouvrir cette porte. Mais en même temps, je trouve ça immoral de m'y rendre sans y avoir été invité, surtout si cela peine Matthew. Après, si personne n'est au courant, je peux juste l'ouvrir une seconde et repartir comme si de rien n'était, non ? Et puis, je pourrais comprendre la raison de sa tristesse !

C'est ainsi que, ma curiosité l'emportant sur ma raison, je pousse la porte en bois noire. Et, le moins que l'on puisse dire, c'est que je m'attendais à tout sauf à ça...

Mon détestable ex-patron (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant