Mon détestable ex-patron (Tome 2)

Chapitre 12 : La journée des révélations...

— Je ne pensais pas que tu accepterais si facilement de rester, m'avoue Jordan, scotché qu'il n'ait pas eu à batailler avec moi.

            — Pour être honnête, je ne le fais pas pour vous. J'ai vraiment eu peur ce soir-là quand il m'a suivi et je n'ai pas envie de revivre ce qu'il m'est arrivé l'année dernière ...

            — Je comprends, je suis désolé pour ce que tu as vécu, rajoute-t-il.

Il va continuer pendant combien de temps de faire semblant ?

            — J'espère que tu sais que je ne suis pas stupide et que j'ai très bien compris que tu as toujours su où était Matthew.

Aussitôt, Jordan fuit mon regard.

Je le savais ! Comment a-t-il pu me mentir dans les yeux pendant six mois ?

            — Pourquoi tu ne m'en as pas parlé Jordan ? Bordel, tu as vu à quel point j'ai été mal pendant des mois ! haussé-je le ton, furieuse.

Peut-être que Matthew m'entend. Mais à vrai dire je m'en fiche, je ne comprends pas Jordan. Je lui faisais confiance moi !

            — Elyssa... Tu sais très bien pourquoi ! Si je te l'avais dit tu aurais tout fait pour le retrouver et tu aurais été en danger !

Il se moque de moi ! Se rend-il compte de la stupidité de sa phrase ?

Nerveusement, j'explose de rire.

            — Et je suis quoi là ? Tout ça n'a absolument servi à rien encore une fois ! Tu m'as caché où était Matthew pendant des mois, pour au final près de sept mois plus tard me ramener je ne sais où !

Occultant la première partie de ma phrase, à croire que c'est une habitude dans cette famille, Jordan m'informe :

            — Nous sommes en Belgique, près de la frontière française, dans la première maison qu'a construit Matthew pour notre mère avant qu'elle ne tombe malade.

            — Et pourquoi la Belgique ? On ne pouvait donc pas rester en France ! m'exclamé-je, frustrée de ne rien comprendre.

            — Notre père est en cavale et toutes les frontières ont son signalement, c'est pour ça que nous sommes ici. Cela nous permet de pouvoir gérer nos affaires en France si besoin, tout en étant protégés par le fait qu'il ne puisse pas traverser les frontières.

Je comprends mieux pourquoi ils m'ont fait faire toute cette route. Peut-être aurait-il d'ailleurs fallu commencer par là au lieu de penser que j'allais tout bonnement accepter de rester ici avec eux, sans la moindre explication.

Néanmoins, je repense également à Matthew, il avait l'air dévasté tout à l'heure :

            — Tu ne vas pas voir Matthew ? Il avait l'air vraiment mal tout à l'heure...

            — Oula non, ricane Jordan. Quand il est comme ça, il vaut mieux le laisser seul au risque d'en subir les frais...

            — Tu veux que j'essaie d'aller lui parler ? lui proposé-je, sans savoir moi-même pourquoi cette phrase sort de ma bouche.

Ses sourcils se froncent :

            — Euh, tu es sûre ? Tu ne voulais même pas lui adresser la parole il y a encore une heure !

            — Je le déteste pour ce qu'il m'a fait, pour ce qu'il a dit. Pourtant il a compté dans ma vie et je n'aime pas le voir comme ça.