Chapitre Trois

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CHAPITRE TROIS

Il y a deux ans
GIULIA, 18 ans

Maman s'occupe de finaliser ma coiffure, alors qu'une légère musique se diffuse dans l'enceinte Bluetooth. Face à ma coiffeuse, je regarde le reflet concentré de maman. Ce soir est le grand soir. Le soir où papa et maman me passeront officiellement le flambeau de nos deux clans réunis. Vous vous rendez vous ? Moi, la petite Giulia, à la tête de tout ça. C'est surréaliste ! Je suis excitée, mais terrifiée à la fois. Mais je sais que je peux compter sur mes parents pour m'épauler, mais aussi sur Leonardo et oncle Luis. Je ne suis pas seule dans cette immensité faite de requins.

_ Est-ce que tu es stressée ?

Je relève les yeux vers elle. Nos yeux verts se rencontrent, un sourire se dessine sur son beau visage. Elle est rayonnante, toute pimpante.

_ La vérité, où un beau mensonge ? dis-je en riant légèrement.
_ La vérité, comme toujours entre nous.

Je tourne ma chaise vers elle, alors qu'elle s'assoit sur le rebord de mon lit. Ses long cheveux noirs sont parfaitement lisses, et contrastent avec sa robe rouge flamboyante. Elle me sourit, et ce simple sourire maternel me donne assez de courage pour lui exprimer ce que je ressens.

_ J'ai hâte, vraiment, j'affirme ça en hochant la tête. Mais d'un autre côté, j'ai peur de ne pas être à la hauteur.
_ Depuis que ton père a récupéré le clan des mains de son cousin il y maintenant dix-sept ans, il n'a pas hésité une seule seconde à te désigner comme héritière. Il a cru en toi dès le début. Même quand tout le monde lui disait de choisir Andrea en héritier, tout ça parce qu'il a une paire de couilles, il n'a jamais cédé, son rire me fait sourire. Pour lui, sa première fille, son premier bébé, c'était elle son héritière.
_ J'ai peur, maman... murmuré-je en baissant la tête.

Elle approche ma chaise de moi, pour venir me prendre les mains.

_ C'est normal d'avoir peur, mon ange. J'ai eu peur aussi, quand j'ai repris les rênes après la disparition de ton père, alors que j'avais dit à Nonno* (grand-père) que je refusais ce poste, dit-elle en riant. Mais regarde, j'y suis arrivée. Détermination et persévérance.

Je lui souris. Elle a raison, je peux y arriver. Je vais y arriver. Elle s'apprête à me dire autre chose, mais des coups retentissent à la porte. Nous nous levons simultanément, alors que papa pénètre dans la pièce. Wouah, qu'est-ce qu'il est beau. Son costume noir lui va à ravir. Il s'est coiffé en arrière, et sa barbe est rasée de près. Son parfum familier embaume la pièce. Son visage porte les traces du temps passé et des nombreux coups durs, mais il reste toujours aussi beau. Son regard passe plusieurs fois de maman à moi, sans qu'aucun son ne sorte d'entre ses lèvres.

_ Ta fille et moi attendons un compliment de ta part, mon cher Narciso.
_ J'ai l'impression de voir double, avoue-t-il en souriant.

Il s'avance vers nous, et c'est seulement là que je remarque qu'il tient une boite dans le creux de ses mains.

- Mais vous êtes absolument magnifiques, i miei amori.* (mes amours)

Il embrasse affectueusement maman, avant de se tourner vers moi.

_ Avant que la cérémonie ne commence, je voulais te donner ça, il me tend la boite d'une main tremblante. Elle complètera ta tenue à la perfection.

J'ouvre la boite d'un geste lent, sous les regards de mes parents. Une fois le couvercle enlevé, une magnifique broche pour les cheveux apparait. Elle est d'une beauté à couper le souffle. Je la sors délicatement, en prenant soin de ne pas la faire tomber. La dorure est intacte, et les perles sont de la même couleur que mes yeux.

Power or love ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant