Chapitre Six

102 7 0
                                    

CHAPITRE SIX

Aujourd'hui
GIULIA, 20 ANS

Je regarde le fourgon remonter l'allée, sourire aux lèvres. Je suis fière que Leonardo ait réussi à l'amener sans encombre. Enfin, ils étaient quand même à deux doigts de coucher ensemble. J'ai dû prendre sur moi pour ne rien dire, parce que tout le monde m'aurait entendu. Je n'ai aucune raison légitime d'être jalouse.

Mais tu l'es malgré tout.

Je tente de garder le sourire quand leur voiture s'approche. Leo sort le premier de la voiture, pour venir ouvrir la porte arrière du fourgon.

_ Votre livraison, chère demoiselle.

Je n'arrive pas à retenir mon sourire face aux mots de mon meilleur ami. Il a dû sentir la tension pendant qu'il était avec cette fille. Deux de mes hommes sortent cette dernière, un bandeau sur les yeux, ainsi qu'une corde entre les lèvres. Autrement dit, elle ne peut rien voir ni rien dire.

_ Allez la mettre dans le sous-sol numéro deux, cellule 281, le temps qu'elle se calme, ordonné-je.

_ A vos ordres.

Je les regarde remonter une des allées, alors que le fourgon redémarre pour aller se stationner au dépôt. Mes deux bras droits montent les escaliers du manoir, visiblement satisfait de la finalité de cette mission.

_ Vous me devez un pique-nique, mademoiselle, me nargue Leo en arrivant face à moi.
_ Il fait un peu nuit pour un pique-nique, non ?

Nous nous tournons ensemble vers Andrea. Il le fait exprès, où il est juste idiot ? Il faut avouer que ce n'est pas la chip la plus croustillante du paquet.

_ Bah quoi ? Rassurez-moi, vous le voyez qu'il fait nuit ? continue-t-il en montrant le ciel obscur.
_ Tu es vraiment débile, Andrea, soupire Leo. Heureusement qu'on t'aime quand même.
_ Oula je te stoppe, mec, s'exclame ce dernier en reculant. Ma sœur est peut-être attirée par les deux sexes, mais ce n'est absolument pas mon cas ! Je t'aime simplement comme un frère.

C'est la goutte de trop. Je croise le regard noisette de Leo, avant que nous éclations de rire. Ouais, mon frère a dû être bercé trop près du mur quand il était bébé.

_ Ne change jamais mec, s'exclame Leo en continuant à rire.
_ Ça ne risque pas d'arriver, lui promets mon frère.

Nous pénétrons dans le hall du manoir. Andrea se précipite dans la cuisine. C'est un peu son rituel d'après mission. Il aime manger la même chose : un bol de céréales, avec un grand verre de jus de tomate. Mon frère est extrêmement bizarre, mais je l'aime quand même.

_ Tu as été parfait pendant cette mission, dis-je en pénétrant dans ma chambre.
_ Je n'ai fait que mon devoir.

Je le regarde s'appuyer contre le chambranle de ma porte. Putain, il est sacrément sexy dans cette position. Et cette chemise fait ressortir les muscles tendus de ses bras. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres, quand il se rend compte ou était posé mon regard. Cramée.

_ Elle était sexy en plus, dis-je d'une voix qui se veut bien plus amère que je ne l'aurai cru.
_ Sacrément sexy. Je pense que si nous n'avions pas été en mission, je me serai infiltré dans sa chambre avec plaisir.

Oh le salaud. Je m'assois sur mon lit, dos à lui, pour venir enlever mes chaussures. Il sait très bien ce qu'il faisait en disant ce genre de chose. Putain, il me connait par cœur. Il peut lire en moi comme dans un livre ouvert. C'est bien le seul d'ailleurs. J'ai beau tenter de cacher mes émotions derrière mon armure de glace, il est le seul à apercevoir la vraie moi à travers mes failles. Je relève la tête, pour fixer l'extérieur, plongé dans la nuit noire. La porte se ferme dans mon dos. Le parquet grince. Je peux l'entendre se déplacer lentement. La tension grimpe dans la pièce. La température frôle la canicule, malgré la baie vitrée entrouverte. Le lit s'abaisse derrière. Son souffle chaud caresse la peau nue de ma nuque.

Power or love ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant