Chapitre Neuf

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CHAPITRE NEUF

Aujourd'hui
GIULIA, 20 ANS

Installée dans le jet privé, je continue de feuilleter le dossier sur l'homme que nous allons cueillir dans son pays natal. Bastien Meier, 53 ans, propriétaire de quasiment toutes les stations de ski du pays. Deuxième fortune du pays. Autant dire que c'est un homme à la réputation qui n'est plus à faire. Il n'y a aucune rumeur dans le pays, qu'il collabore avec un réseau de pédo-prostitution. Mais je compte bien le faire tomber, et libérer tous les enfants qu'il garde dans un endroit normalement secret, mais que mes hommes ont réussis à localiser. Je n'ai aucune idée du nombre d'enfants que nous allons trouver là-bas. Le moins sera le mieux. Je récupère sa photo, épinglée sur le devant du dossier.

_ Il n'a vraiment pas la tête d'un gars qui bosse pour Da Voncino.

Leo s'installe à mes côtés. Je fais glisser le dossier devant lui.

_ Il y a quelque chose de pervers dans son regard. Je ne saurais pas l'expliquer, mais il me fou les jetons, dis-je en haussant les épaules.

Il parcoure le dossier en silence. Notre plan est prêt, il ne reste plus qu'à le mettre à exécution ce soir. Certains de mes hommes iront cueillir Bastien directement chez lui, pendant que d'autres feront une descente dans la seconde maison ou il garde les enfants à l'abri des regards. J'envoie Andrea et oncle Luis dans l'équipe qui récupèrera Bastien, alors que Leonardo et moi iront dans l'équipe qui libèrera les enfants.

_ Nous allons bientôt atterrir, mademoiselle Giordano.

La voix de l'hôtesse de l'air me sort de mes pensées. Je fais signe à mon frère et mon oncle de me rejoindre, pour que nous puissions mettre au clair le plan une dernière fois pendant la descente de l'avion.

_ Bon, je récapitule, avant de nous séparer sur le tarmac, dis-je en me redressant. Comme prévu, Luis et Andrea, vous faites équipe pour aller me chercher par la peau du cul cet enculé de Meier. Ne me le tuez pas, j'aimerai le faire moi-même, un mauvais sourire se dessine sur mes lèvres. Après l'assaut, deux jets privés nous attendront à l'aérodrome de Berne. Vous prenez le premier, pour aller l'enfermer au manoir, pendant que nous nous occuperons avec Leo de libérer les enfants. Nous serons de retour avant le petit matin, pour une réunion de débrief à 10h. Des questions ?

Les trois hommes secouent la tête. Parfait. Le jet entame sa descente, pendant qu'ils parlent ensemble d'une nouvelle cargaison d'armes que nous avons reçu hier. De mon côté, je tente d'estimer le nombre d'enfants qui sont enfermés. J'ai peur de ce que nous allons découvrir là-bas. A la descente de l'avion, deux berlines surteintées nous attendent. Nos hommes sont déjà sur place, à attendre patiemment dans deux maisons différentes, proche de leur cible. Tout est prévu pour l'assaut de ce soir. Cet enculé va tomber.

*

Je tente d'enfiler mon oreillette, face au miroir de l'entrée de la maison. Mon cœur bat à la chamade, comme à chaque fois que je pars en mission sur le terrain. C'est devenu rare, il faut se l'avouer. Mais dans ce genre de mission de haute importance, je veux être au cœur de l'action. Je veux montrer à mes hommes que je suis prête à risquer ma propre vie pour mener à bien nos actions. Je me dois de libérer ses enfants. C'est impensable de les laisser dans cet enfer un jour de plus.

_ Allo la Terre ?

Je croise le regard de mon meilleur ami dans le miroir. Il porte du noir de la tête aux pieds. De ses baskets, au gilet pare-balles. Il ne lui manque plus que sa cagoule qui ne laissera apparaitre que ses yeux.

Power or love ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant