Chapitre Trente

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CHAPITRE TRENTE

Aujourd'hui
GIULIA

J'enfile mon sweat dans la petite salle de bain de l'hôpital, en regardant mon reflet dans le miroir. Le tissu couvre enfin le pansement qui recouvre mon ventre. Et encore, ils l'ont fait plus petit que celui que j'avais quand je me suis réveillée du coma il y a sept jours. Je dégage les cheveux coincés dans le col, sans arriver à détourner le regard. Mon visage est marqué par ce séjour à l'hôpital. Le teint terne, les joues creusés, la fatigue permanente. Il faut l'admettre, je fais peur à voir. Je n'arrive pas à comprendre comment Leo peut encore me trouver attirante dans cet état. Je rassemble rapidement mes cheveux en un chignon bas, en soupirant.

_ Tu es prête, mon cœur ?

Leo pénètre dans la petite pièce. Il ne porte plus son attelle, qu'il a enlevé hier après avoir vu avec Zack. Il a l'air de revivre. Mais il est toujours interdit d'entrainement, ce qui le rend fou. Je lui souris doucement, mais pour tenter de le rassurer.

_ Oui, je suis prête. On peut y aller.

Mais Leo n'est pas dupe. Il me bloque la sortie de la salle de bain, les bras croisés sur le torse. Son regard me scrute sans aucune gêne. Il hausse un sourcil, attendant probablement que je lui dise que quelque chose ne va pas. Mais il a déjà géré tellement de choses depuis des semaines, je ne vais pas lui en rajouter.

_ Tu ne trouves pas qu'on est un couple spécial ? dis-je en souriant, pour tenter de changer de sujet. Un couple d'éclopés, alors qu'on est censés être à la tête de la mafia.

Il m'attrape par la taille, en déposant un baiser sur mon front.

_ Mais j'aime notre couple comme il est, dit-il en souriant, même si tu essayes de changer de sujet en croyant que je suis quelqu'un de stupide.

Cramée. Je l'embrasse à mon tour sur la joue, avant de le contourner pour quitter la pièce. Ma valise m'attend à côté de la porte, prête à rentrer à la maison. Je ne retourne pas tout de suite dans mon appartement. Je pense passer quelques jours au manoir, afin d'être au plus proche de Leo pendant qu'il gère encore le clan à ma place. Je sais que je ne suis pas encore en état de reprendre la gérance de tout ça. Leo récupère ma valise, et nous quittons la chambre ensemble.

_ Je m'installe dans quelle chambre au manoir ? dis-je en attachant ma ceinture, alors qu'il démarre la voiture.
_ Dans la mienne, quelle question.

Je souris de sa réponse. Il tourne un œil vers moi, lui aussi en souriant. Nous allons enfin pouvoir vivre notre relation sans nous cacher, malgré l'incident avec Andrea. Ne plus devoir cacher mon amour pour mon meilleur ami. Et ça, j'ai hâte.

_ J'ai hâte de te sentir te blottir contre moi cette nuit. Parce que plus de deux semaines à dormir sans toi, c'est en train de me rendre fou.

Je me blottis contre lui, pendant qu'il conduit jusqu'au manoir. Il faut avouer que le lit de l'hôpital n'était pas très confortable, et Leo n'a jamais pu rester dormir avec moi. Nous avons des heures de sommeil à rattraper ensemble. Une fois stationné à sa place privative, Leo vient m'ouvrir la portière.

_ Merci beaucoup, monsieur Mancelli.

Il roule des yeux en souriant, avant de m'attirer à lui. Son parfum si apaisant se faufile dans mes narines. Son cœur bat contre ma joue. C'est le son le plus apaisant qui existe sur cette Terre.

_ Tu m'as tellement fait peur, murmure-t-il. J'aurais été incapable de vivre sans l'amour de ma vie si tu avais quitté cette Terre. Comment vivre sans la femme qu'on aime ? C'est mission impossible.
_ Mais je suis là, dis-je en relevant la tête, un petit sourire aux lèvres. Je me suis battu chaque jour, grâce à ta voix et à ta présence.

Power or love ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant