Chapitre Trente Quatre

21 2 0
                                    

CHAPITRE TRENTE QUATRE

GIULIA

Je serre les dents, malgré la douleur qui se propage autour de mon œil. Ma vision se floute de cet œil. Je n'ai jamais vu un homme aussi certain que Da Voncino quand il lève la main sur une femme. Comme si ce geste était anodin pour lui, normal. Mais je ne lui donnerai pas le plaisir de me plaindre, ou de me tordre de douleur. Je suis bien plus forte que ça. Tout est dans le mental.

_ Votre précieux manoir est complètement parti en fumée, dit-il en pianotant sur son téléphone, un sourire machiavélique sur le visage. Il ne reste plus rien, seulement un tas de cendre.

J'espère qu'il n'y a aucun blessé, que tout le monde a pu s'échapper à temps. Je le dévisage, en silence. Je ne lui donnerai pas non plus le plaisir de lui répondre. Je sais que je ne resterai pas ici indéfiniment. Quelqu'un va finir par venir me chercher. J'ai confiance en mes hommes, en mon frère, en Leo. Julio s'approche, en tournant le téléphone dans ma direction. Et il a raison. Il ne reste plus rien. Tout a brûlé. Tous nos souvenirs étaient dans cette maison. Je n'imagine même pas l'état émotionnel de maman et papa.

_ Tu es bien silencieuse. Aurais-tu perdu ta langue, ma jolie ?

Résiste Giulia. Il range son téléphone, toujours en souriant. Je n'ai aucune idée de ce qu'il compte faire avec moi, ni de son plan. Je ne peux rien lui apporter, je n'ai rien qu'il veut. S'il veut de l'argent, je peux lui en donner sans problème. Mais qu'il laisse ma famille tranquille.

_ Je n'en reviens pas qu'une gamine de ton âge m'ait fait autant chier pendant 2 ans. Mais aujourd'hui, tout est terminé.

Tout est terminé ? J'ai peur de connaitre son plan, qui impliquerait potentiellement ma mort. Mais quelque chose dans son regard me dit que je ne suis pas loin de la vérité. Il s'assoit sur une chaise, face à moi.

_ Je sais que chez les Giordano, il y a une hiérarchie et un protocole bien spécifique en cas de mort du chef de clan. Mais te tuer serait bien trop facile, dit-il en souriant.
_ Arrête de tourner autour du pot, râlé-je, excédée.

Son sourire s'agrandit, à l'entente de ma voix. Mais maintenant que je suis lancé, je ne peux plus m'arrêter.

_ Comment tu as su pour l'attaque ?
_ Ma femme peut être très discrète quand elle écoute aux portes.

Je le regarde se lever, pour s'approcher de moi.

_ Et tu sais pourquoi elle m'a aidé ? son sourire n'annonce rien de bon. Parce qu'elle aussi prenait son pied avec ses gosses.

LEONARDO

La villa grouille de monde, me donnant la migraine. Tout le clan s'est retrouvé ici, dans une villa appartenant au clan Giordano. Nous n'avons eu aucune perte humaine dans l'incendie du manoir, par chance. Mais nous avons eu des pertes matériels considérables. Heureusement, nous avons des entrepôts ultra sécurisé dans plusieurs coins de l'Europe, qui nous permettent de nous ravitailler en cas de grosse attaque comme hier soir. Je termine mon café d'une traite, avant de rejoindre ce qui me sert de chambre, que je partage avec Andrea. Je n'arriverai pas à bosser en étant ici, entouré d'autant de monde. Je m'installe au bureau, face à l'immense vitre. La vue est magnifique d'ici, Giulia l'adorerait. D'ailleurs, sa peluche ne m'a pas quitté d'une semelle depuis hier. Je n'arrive pas à savoir où Julio pourrait la retenir. Avec Andrea, nous avons vite éliminé la villa de ce dernier. Nous y étions, et je doute qu'il serait resté sur place avec elle. L'endroit où Giulia est gardé ressemblait à une cave humide bien pourrie. Elle doit avoir tellement froid là-dedans.

Power or love ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant