Power or love ?

Chapitre Quinze

CHAPITRE QUINZE

Aujourd'hui
GIULIA, 20 ANS

Des bruits lointain me sort difficilement de mon sommeil. Quoi, ils sont déjà là ?

- Giulia ?

La voix rauque de Leonardo n'arrive même pas à me faire ouvrir les yeux. Je suis si bien dans cette position. J'enfonce ma tête dans mes bras, bien trop fatiguée pour faire quoi que ce soit d'autre. J'entends Leo se déplacer dans la pièce, jusqu'au moment où son corps arrive proche du mien. Il caresse doucement mes cheveux, me laissant le temps d'émerger de ce mini sommeil.

_ Je sais que le réveil est un peu brutal, dit-il en voyant mes yeux s'ouvrir doucement, mais ils sont arrivés.
_ Je n'ai aucune force pour affronter cette journée, avoué-je d'une petite voix.
_ Je sais, ma Giulia. Mais après ça, tu prendras ta journée, et je gérerai avec ton frère, propose-t-il avec un adorable sourire en coin. Et ce n'est pas négociable.
_ Je n'allais pas négocier, dis-je en souriant.

Il roule des yeux, avant de se lever.

- Je t'attends dans le salon des invités.

Il quitte la pièce sans attendre. Je me redresse difficilement sur ma chaise de bureau, avant de m'étirer. Après qu'Andrea soit venu nous apprendre l'attaque de notre base au nord du pays hier soir, nous avons quitté la réception tous les trois. Nous nous sommes connectés au service de surveillance, et nous avons pu voir chaque seconde de leur assaut. Par chance, nous n'avons quasiment aucune perte humaine, moins de dix hommes tués. Ils se sont bien défendus. Et là, j'ai profité que les deux chefs de la base attaquée fassent les 2h30 de vol jusqu'ici pour tenter de me reposer un peu. Mais j'ai plutôt l'impression de n'avoir fermé les yeux que quelques minutes. J'ouvre mon ordinateur pour regarder l'heure, mais la lumière m'aveugle quelques instants.

_ Saleté de luminosité.

Mes yeux s'habituent à la lumière. L'écran affiche 3h18 du matin. Je grogne de frustration, avant de m'étirer une seconde fois et quitter mon bureau. Je ne prends même pas la peine de vérifier mon reflet, mais je dois avoir une tête à faire peur, parce qu'aucun de mes hommes ne croisent mon regard. Je pénètre dans le salon réservé aux invités, ou les deux chefs sont là. Ils ont l'air aussi épuisés que nous, compte tenu de la bataille qu'ils ont dû mener il y a seulement quelques heures.

_ Bastian, Enzo, je suis contente que vous alliez bien, soupiré-je en leur serrant la main.
_ Nous ne pouvons pas en dire autant de certains de nos hommes, lâche Bastian en s'asseyant.

Je croise rapidement le regard d'Andrea et Leonardo. Visiblement, il n'y a pas que moi qui ait passé une petite nuit. Pendant les minutes qui suivent, Bastian et Enzo nous racontent en détail l'attaque. Et il n'y a aucun doute, ce sont bien les hommes de Da Voncino qui s'en sont pris à mes hommes.

_ Ils cherchaient la fille. Ils étaient déterminés à nous tuer pour mettre la main dessus, mais nous l'étions bien plus, conclue Enzo.
_ Je vais faire une réunion d'urgence avec chaque chef de base via notre réseau privé, dis-je en m'appuyant contre le dossier du canapé. Nous allons faire renforcer la sécurité, ainsi que faire livrer de nouvelles armes plus récente et en plus grande quantité.
_ Tu penses qu'ils vont nous attaquer ici, à la base principale ? demande Andrea en se redressant.

Je ne préfère pas lui répondre, parce que je connais déjà la réponse. Nous sommes la base la plus sécurisé de tout le pays, nos murs sont infranchissables. Mais ils vont comprendre tôt ou tard que Carla est ici, et tenter de s'en prendre à nous.