CHAPITRE QUATRE
Aujourd'hui
GIULIA, 20 ANSJ'examine la cartographie du quartier, dans le silence de mon bureau. Dehors, la nuit est déjà bien avancée. Mais le plan n'attend pas. Je reprends une gorgée de café, en examinant les différentes rues et ruelles. Si nous planquons le fourgon dans cette ruelle, Leonardo pourrait facilement le rejoindre sans attirer l'attention. Je pourrais aussi y cacher la voiture avec laquelle il rentrera au manoir. Ça devrait marcher, il faut juste que je montre tout ça à Leo demain, et qu'il accepte de suivre le plan que j'ai passé la nuit à concocter. Je décide de fermer le dossier, les yeux brûlants. Il serait peut-être temps que j'aille dormir. Je rassemble rapidement tous les papiers, quand des faibles coups retentissent. Qui ça peut bien être à cette heure-ci ?
_ Entrez.
Par simple précaution, je récupère discrètement mon arme, pour venir la glisser dans la ceinture à l'arrière de mon jean. Bien qu'aucun ennemi ne puisse pénétrer sur nos terres, je préfère assurer mes arrières et toujours avoir la capacité de me défendre. La lourde porte s'ouvre. Son visage familier me rassure.
_ Qu'est-ce que tu fais encore debout ?
Leonardo pénètre dans la pièce, en veillant à refermer en silence la porte derrière lui. Il n'est pas loin de trois heures du matin.
_ Les plans d'attaque n'attendent pas. Et toi ?
_ Je reviens de la salle de sport, je n'arrivais pas à dormir.
Je remarque seulement maintenant sa tenue de sport. Sa peau est encore luisante de l'effort, ses muscles tendus. J'inspire discrètement, refoulant mes émotions dans un petit tiroir de mon cerveau.
_ On peut parler ?
_ J'allais aller me coucher, Leo.
_ S'il te plait.Il croise les bras sur son torse, ne me laissant pas le choix que d'accepter sa discussion. Ses muscles ressortent encore plus. Ferme ce putain de tiroir, Giulia. Je retourne m'asseoir sur mon fauteuil, signe que j'accepte. Il s'avance, mais sans pour autant s'asseoir.
_ Ça fait quatre jours que tu m'ignores.
C'est vraiment pour ça qu'il voulait me parler à trois heures du matin ?
_ Je ne t'ignore pas Leo, j'ai juste beaucoup de boulot en ce moment.
En vérité, je l'évite depuis notre dispute au bord de la fontaine. Il a remué en moi des choses que je préfèrerais faire taire à tout jamais. Le pire, c'est qu'il sait que je déteste parler de ce jour-là.
_ Je sais que je n'aurai jamais du parle de... Ça, et je suis vraiment désolé. Mais tu me manques, Giulia. Nos escapades interdites en ville la nuit, nos pique-niques sous le cerisier, nos dîners nocturne. Tout ça me manque. J'aimerai tellement pouvoir retrouver ma Giulia...
Son aveu me coupe le souffle. Leonardo n'a jamais été du genre à dévoiler ce qu'il ressent, même envers moi. Le peu de fois qu'il l'a fait, je peux les compter sur les doigts d'une main. Et ce fameux jour compte dedans.
_ Je suis toujours la même.
_ Non, c'est faux, me contredit-il en contournant mon bureau. Tu as perdu de ton éclat. Tu ne souris presque jamais. Tu es distante et froide avec tout le monde, y compris tes parents et Andrea. J'ai l'impression que tu as blindé ton cœur, pour ne plus rien ressentir, parce que tu as peur de souffrir comme ce jour-là. Mais la souffrance est humaine, Giulia !
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Power or love ?
RomanceCETTE HISTOIRE PEUT SE LIRE INDÉPENDAMMENT DE FALLEN FOR THE ENEMY 1 ET 2 Italie. Un clan règne sur le pays, avec à sa tête l'héritière des deux plus grands clans réunis : Giulia Giordano. Fille du plus grand couple de la mafia italienne Narciso...