Chapitre Vingt Neuf

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CHAPITRE VINGT NEUF

Aujourd'hui
GIULIA

J'entends tout, je sens tout. Mais je suis incapable d'ouvrir les yeux, ni de parler. J'ai l'impression que mes lèvres sont comme scellées. C'est une horreur d'entendre tout le monde me parler, de les savoir si proche de moi, mais de ne pas être capable de leur répondre. C'est étrange d'être dans le coma, puisque je suis consciente de tout ce qui se passe autour. Je n'ai pas conscience du jour et de la nuit autour de moi, mais chaque fois que quelqu'un vient, ils me disent la date du jour. J'ai l'impression que ça m'aide à ne pas me perdre dans le néant où je me trouve. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi je n'arrive pas à me réveiller, alors que je suis consciente ! Cette situation me donne envie de pleurer... Je veux ouvrir les yeux, revoir ma famille, leur dire que je les aime. Une porte s'ouvre proche de moi. Je me demande qui est venu me voir.

_ Bonjour, mon amour.

Leo. Je sens son baiser sur mon front. Il vient tous les jours, sans exception. Il reste bien plus longtemps que tout le monde. Je suis certaine que s'il pouvait, il resterait carrément dormir avec moi. J'avoue que ça ne me déplairait pas de le sentir contre moi, d'être dans ses bras.

_ On est mercredi, et ça fait 9 jours que tu es ici. Ta voix me manque, tes magnifiques yeux me manquent, tout de toi me manque, il soupire en attrapant ma main. J'ai eu Théo au téléphone ce matin. Le pauvre ne comprends pas pourquoi il ne peut pas venir te voir. Mais le médecin m'a bien dit que les enfants étaient interdits dans le service de réa, surtout s'ils ne sont pas de la famille.

Et si j'essayais de bouger mes doigts ? Peut-être que j'ai assez de force pour que Leo le sente. Je me concentre, en sentant ses doigts autour de ma main. Sa peau douce contre la mienne. Je tente de transférer toute mon énergie dans mes doigts. Une nouvelle sensation m'envahit, quand ma propre peau caresse la sienne. J'ai réussi !

_ C'est bien, continue comme ça ma Giulia.

Mon pouce se met à caresser la main de Leo. Cette sensation me fait tellement de bien. Mes paupières semblent bien plus légères que tout à l'heure. Je crois que c'est la première fois que je ressens ça. Peut-être que je vais enfin réussir à ouvrir les yeux. J'immobilise mes doigts, pour me concentrer sur mes paupières. Allez Giulia, tu peux y arriver.

_ Ma Giulia, tu pleures ?

Je n'en ai aucune idée. Mes paupières se décollent lentement. Le simple plafond blanc de la chambre d'hopital m'accueille. La lumière est tamisée, mais la luminosité ambiante m'agresse malgré tout. Je n'en reviens pas. J'ai les yeux ouverts ! Le visage de Leo apparait dans mon champs de vision. Ses traits m'avaient tellement manqué. Un maigre sourire se dessine sur mes lèvres, parce qu'une fatigue intense s'abat sur mes épaules.

_ Salut, dit-il d'une voix tremblante, malgré son immense sourire.

Et là, je les sens. Les larmes qui dévalent en cascade mes joues. Leo me prend dans ces bras sans attendre, malgré son bras blessé. Son contact accentue mes larmes. J'ai rêvé pendant 10 jours de sentir son corps contre le mien.

_ J'ai l'impression d'être en train de rêver, avoue-t-il en posant son front contre le mien. Tu m'as tellement manqué...
_ Toi aussi... murmuré-je difficilement.

Ma voix est si faible, et ma gorge me fait mal tans elle est irritée. Mais je passe au-dessus. Je suis tellement heureuse d'enfin le revoir. Je referme les yeux, par manque de force, sans pour autant me défaire du petit sourire. Je suis enfin de retour dans le monde réel.

Power or love ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant