Chapitre Trente Cinq

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CHAPITRE TRENTE CINQ

GIULIA

Mon corps tout entier est douloureux. Je sens le sang couler de mon arcade. Je dois avoir quelques côtes de cassées, probablement d'autres os aussi. Mais je ne craquerai pas. Je suis une Giordano, j'ai été élevé pour affronter ce genre de choses. Même si ça fait un mal de chien, putain. Mon cerveau s'est mis en mode automatique, depuis mon arrivée ici. Je tente de ne penser à rien, de faire le vide dans mon esprit, dès que Julio où un de ses hommes pénètre dans la cave. Dans cet endroit lugubre et délabré, j'ai perdu toute notion du temps. Je ne sais pas si ça fait une journée, où une semaine que je suis ici. Il y fait un froid insoutenable, et l'humidité commence à me donner du mal à respirer. Où c'est à cause de la douleur, je ne sais plus trop. Ils m'ont enlevé mon gilet pare-balle, ainsi que tout ce qui était électronique. Ils les ont tout simplement claqués dans un coin de la pièce. Je suppose qu'ils ont fait ça pour pouvoir me faire du mal plus facilement. Ils prennent tous un malin plaisir à me torturer, sans jamais prononcer un mot. Je ne sais pas pourquoi ils font ça, sans me demander d'informations compromettante sur ma famille ou sur notre clan. Je ne comprends vraiment pas. Le grincement de la porte du haut des escaliers me fait frissonner. C'est reparti. Je fixe l'ombre qui s'approche de moi. Mais aujourd'hui, Julio n'est pas seul. Il est accompagné d'une fille.

_ Tu as l'air en forme, ça fait plaisir, plaisante-t-il.

Je garde mon regard rivé sur cette fille. Elle n'a pas plus de seize ans. Et elle est terrifiée. Elle n'a aucune envie d'être ici, tout comme moi. Son regard larmoyant me supplie de l'aider, de la sortir de là. Mais malheureusement, je ne peux rien faire. Je suis tout autant coincé qu'elle dans cet enfer. Les larmes me montent subitement aux yeux.

_ Tu dois te demander ce que cette jeune et jolie jeune femme fait ici.

Il s'approche, en gardant le bras de cette fille dans sa main.

_ Elle va devenir mon jouet pendant les prochaines heures, dit-il en souriant. Et bien sûr, tu seras au premier rang.

La fille se met à sangloter, comprenant le sens de ses mots. Mes propres larmes coulent en silence sur mes joues. Il va violer cette fille, sous mes yeux, sans aucun remord. Ils quittent la cave en silence après ça. À l'instant où la porte claque, mes sanglots brisent le silence. En plus de s'en prendre à moi, il s'en prend sans scrupule à cette fille sans défense. C'est un véritable cauchemar, et je vais finir par me réveiller.

*

Les mains liées dans le dos, un tissu sur la bouche, les deux hommes derrière moi me forcent à pénétrer dans la pièce. La chambre aurait pu être jolie, si c'était dans d'autres circonstances. Un immense lit à baldaquins se trouve sur le côté gauche de la pièce. Sur la droite, se trouve plusieurs sièges individuels. Certains sont vides. Sur d'autres, des hommes y sont déjà installés. Je ne les ai jamais vu, mais au vu de leur style vestimentaire et des nombreux bijoux qu'ils portent, tous viennent de familles aisées. Personne n'a l'air étonné de me voir là, dans cet état. Si les deux hommes ne me soutenaient pas, je ne sais pas si je tiendrais debout par mes propres moyens.

_ Allez, avance, râle l'un des deux hommes.

Je secoue la tête, en tentant de m'arrêter. Je ne veux pas entrer là-dedans. Je ne veux pas pénétrer dans ce cauchemar qui risque de me hanter jusqu'à la fin de mes jours. Mais ils me font entrer de force. Ils m'emmènent au premier rang, face au siège à côté du radiateur. Ils me forcent à m'asseoir, avant de venir m'attacher le poignet droit à ce radiateur. Ma seconde main est attachée à l'accoudoir du siège, mes chevilles aux pieds du siège, pour être certain que je ne m'enfuie pas. Au vu de mon état, je ne risque pas d'aller bien loin de toute façon. Je fixe le lit devant moi d'un œil vide. Je veux que quelqu'un intervienne, où quelque chose d'extérieur se produit, pour éviter de vivre ce qui va suivre. Un incendie, une inondation, n'importe quoi ! Au bout de quelques minutes, tous les sièges sont pleins. J'évite de croiser leurs regards. Ils me dégoutent tous. Tout à coup, la pièce est plongée dans le silence, alors que la porte s'ouvre. Julio pénètre dans la pièce, avec la jeune fille de tout à l'heure. Il l'a forcé à se changer. La pauvre fille porte une nuisette noir, tout en dentelle. Une gamine de 16 ans ne doit pas porter ce genre de choses, face à des hommes qui ont l'âge d'être son père. Il verrouille la porte derrière elle, pour être certain que personne ne puisse s'enfuir.

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