Chapitre Dix Neuf

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CHAPITRE DIX NEUF

Aujourd'hui
LEONARDO

Le corps chaud et nu de Giulia contre le mien, j'émerge lentement d'un sommeil plus que réparateur. Ce que nous avons vécu cette nuit, c'est tout bonnement impossible à expliquer. Nos cœurs et nos âmes, se sont ouverts l'un à l'autre. J'ai tenu ma parole, je n'ai pas joui en elle malgré le préservatif. Je ne veux pas qu'elle s'angoisse à propos de ça. Nous étions consentants pour coucher ensemble, je prends donc aussi mes responsabilités. Je lève le menton, pour tenter d'apercevoir l'heure sur l'horloge murale. 7H35. J'ai encore un peu de temps, avant de devoir affronter le monde extérieur. Pour le moment, je veux profiter de cette bulle qui s'est formé entre nous. J'enfouie mon nez dans ses longs cheveux bruns, pour inspirer profondément son odeur. Elle sent tellement bon, que ç'en est addictif. Je sers son corps contre le mien, en sentant une érection pointer le bout de son nez contre sa fesse.

Non, ce n'est pas le moment bordel.

Giulia marmonne quelque chose d'incompréhensible dans son sommeil, avant de se tourner vers moi, encore endormie. La tête sur l'oreiller, elle semble si paisible. Personne ne pourrait croire que cette si jolie jeune femme soit à la tête d'un clan aussi meurtrier et sanglant que le nôtre. Quand elle dort, elle semble rajeunir de quelques années. Ses traits sont détendus. J'ai l'impression de voir une jeune femme à la vie normale. Je décale une mèche de son visage. J'espère ne pas lui avoir fait peur en lui confiant ce que je ressentais avant de lui faire l'amour. J'étais à deux doigts de lui dire les deux mots qui m'auraient été fatal. Mais je lui ai dit la vérité. Si je lui faisais l'amour, je serais incapable de la laisser partir. Et c'est exactement ce qui est en train d'arriver.

_ Si tu continues à me regarder comme ça, je vais commencer à croire que tu prépares un plan pour me tuer dans mon sommeil pour prendre ma place.

Sa remarque d'une voix endormie m'arrache un rire. Ses paupières s'ouvrent, me dévoilant ses magnifiques iris verts. J'ai constaté que le matin, ils étaient bien plus clairs que le reste de la journée. Un peu comme si son regard se remettait à zéro chaque nuit, pour oublier les horreurs que nous voyons au quotidien.

_ Bien dormi ?
_ J'ai les jambes légèrement courbaturés, dit-elle en souriant. J'avais oublié à quel point c'était si physique de coucher avec un homme.
_ C'était une femme, la dernière fois ?
_ Je n'ai couché qu'avec des femmes, depuis l'incident, avoue-t-elle avec un sourire triste.

Et je sais très bien pour quelle raison.

_ J'aurai bien aimé te voir avec une femme tiens, dis-je en souriant. Ça m'exciterait.
_ Tu es un vrai obsédé du sexe, dit-elle avant d'exploser de rire.

Je la suis dans son rire, avant de la prendre contre moi.

_ Je n'ai aucune envie de quitter ce lit, murmure-t-elle. Surtout que j'ai rendez-vous avec le chef de la police à 9h.
_ Tu vas accepter sa proposition ?
_ Je pense. Je n'en sais rien, à vrai dire.

Je comprends son dilemme. Moi-même je n'ai aucune idée si nous devons accepter ou pas. Dans un sens, faire justice nous-même nous ferait du bien. Mais s'ils passent devant la justice, ils seront confrontés à leurs actes jusqu'à leur mort. Chaque matin, ils devront se regarder dans un miroir et faire face aux monstres qu'ils sont.

_ Peu importe la décision que tu prendras, elle sera la plus juste.

Je l'embrasse sur le sommet du crâne, comme pour lui donner du courage. Elle se redresse, en gardant la couverture sur sa poitrine. Ce n'est pas comme si je l'avais vu nue une bonne partie de la nuit. Je la regarde s'étirer tel un chat, avant qu'elle ne se tourne vers moi en souriant.

Power or love ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant