Power or love ?

Chapitre Trente Trois

CHAPITRE TRENTE TROIS

LEONARDO

Je fais évacuer les enfants dans la plus grande discrétion. Nous avons réussi à tuer en silence chaque homme sur notre passage. Personne n'est donc encore au courant de notre intrusion. Trente-deux enfants, âgés de moins d'un an à quinze ans. Ils étaient détenus dans le même style de cellule que les enfants chez Meier, en Suisse. Mais ce qui m'a le plus dégouté, c'est le nombre de chambre mise sous caméra. La dernière fois, il n'y en avait qu'une seule. Ici, il y en a au moins une dizaine. Et au vu des travaux dans les quatre pièces du fond, il avait pour projet d'en ouvrir d'autres. Heureusement que Giulia n'est pas dans les groupes qui s'occupent du sous-sol, mais dans ceux qui s'occupent de récupérer Da Voncino. C'est elle qui a insisté pour ne pas être avec les enfants. Ce qu'elle a vu en Suisse l'a traumatisé, elle ne veut pas revivre ça. Et je la comprends parfaitement. Je risque d'avoir du mal à dormir les prochaines nuits.

_ Leo, tu me reçois ?
_ Tout va bien, Andrea ? demandé-je en me déplaçant.
_ Je n'arrive pas à avoir des nouvelles de Giulia, ni de son groupe.

Un frisson me parcoure la colonne vertébrale. Je récupère le boitier, pour basculer sur le canal que nous avons utilisé tous les deux dans la voiture tout à l'heure.

_ Giulia ? Giulia, tu me reçois ?

Aucune réponse ne me parvient. Je bascule à nouveau sur le canal principal, pour tenter d'avoir des nouvelles des gars de son groupe. Mais encore une fois, ce n'est que le silence qui me répond. C'est la merde, putain. Je tente de rester calme et lucide. Ils ont peut-être eu des problèmes de réseaux, et sont occupés avec Da Voncino. Mais dans la villa, aucun bruit pouvant ressembler à un bagarre ne retentit. Pour commencer, il faut que j'aille voir au niveau de la porte où ils devaient entrer dans la villa. Mais je ne vais pas prendre le risque d'y aller seul.

_ Andrea, rejoins-moi à l'endroit où ils devaient entrer.
_ J'y vais.

J'enfile à nouveau ma cagoule. Je remonte au rez-de-chaussée en silence, prêt à me défendre si quelqu'un s'approche un peu trop près. Je rebrousse chemin jusqu'à l'extérieur de la villa. Tout à l'air si calme. Trop calme. Je fais le tour de la propriété, pour arriver à l'entrée que Giulia et son groupe devait emprunter. Andrea arrive en même temps que moi. La porte vitrée est entrouverte, signe que quelqu'un a voulu entrer discrètement.

_ Tu crois qu'ils ont réussis à entrer ? me demande-t-il en chuchotant.
_ J'en ai aucune idée. Mais ce n'est pas normal qu'aucun d'entre eux ne nous réponde.

Nous regardons autour de nous comme des paumés, à la recherche d'indice ou quelque chose du genre. Y'a un truc vraiment pas net.

_ D'ailleurs, tu ne trouves pas que ça a été un peu trop facile de libérer les enfants ? demande Andrea.
_ Leonardo, Andrea, il faut que vous veniez voir ça, et vite !

Nous nous tournons vers un homme qui se précipite vers nous. Au vu de la panique sur son visage découvert, quelque chose est en train de se passer. Nous le suivons sans attendre à l'intérieur. Nous arrivons devant une porte, où quatre de nos hommes nous attendent.

_ Qu'est-ce qu'il y a dans cette pièce ? demande Andrea.

Je n'attends pas leur réponse et entre dans la pièce. Quatre murs simples, une immense baie vitrée devant nous, avec pour seul meuble une table au milieu avec un ordinateur posé dessus. Il n'y a aucune lumière dans la pièce, seulement la lumière de la lune à l'extérieur.

_ Vous avez ouvert l'ordinateur ? demandé-je aux hommes.
_ Non.

Andrea me rejoint, et nous avançons vers le bureau. Pourquoi j'ai un mauvais pressentiment, tout à coup ? Et si Giulia avait raison depuis le début ? Je regarde Andrea, avant d'ouvrir l'ordinateur. Un seul profil est disponible, nommé Una Sorpresa. J'enlève mon gant pour pouvoir utiliser le pavé tactile. Je clique sur le profil, qui s'ouvre instantanément. Sur le bureau se trouve une unique application, nommé comme le profil. Je jette un second coup d'œil à Andrea, qui hoche la tête. J'ouvre l'application. Dedans se trouve une vidéo, qui a l'air d'être en direct. Comme une application de caméra de surveillance. Sans attendre, je clique dessus. Une caméra de surveillance apparait en plein écran. Ce qui s'y trouve fait monter la rage à pleine puissance dans mes veines.