Chapitre 33

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𝑨𝒍𝒆𝒔𝒔𝒊𝒂

Mes pupilles s'écarquillent tellement que j'ai plus l'impression qu'ils essayent de sortir de leur globe. Ces mêmes iris commencent également à se
remplir de larmes.Tout s'explique en fait. J'ai commencé à visualiser les pires scénarios qui aurait pu lui arriver. Je me suis imaginé le pire, alors que
c'était lui, cet homme debout à quelques mètres de moi, le pire, c'était lui.

Je n'arrive pas à croire ce que je viens d'entendre. Ezio, ma perfection, tuer. Ces deux mots ne faisaient preuve d'aucune bonne résonance et je n'aurais
de toute ma vie jamais voulu voir des deux mots être utilisés dans une même phrase je dis bien jamais.

Je ne sais pas quoi faire.

Tout ce que je ressens c'est cette déception, cette déception qui a prit vit, qui a grandi et qui maintenant est aussi grande que mon dédain
envers lui. Ma déception va maintenant de paire avec ma perte d'estime envers lui. Je le comprends maintenant rien qu'à voir comment je le regarde maintenant.

Je pose brièvement mes yeux sur lui, et là c'est comme si je regardais un inconnu . Sous ce nouvel angle qui s'offre à moi, il m'apparaît comme étant étranger.

J'arrive pas à mettre des mots sur ce que je ressens à l'instant, mon cœur commence à s'affoler dans ma cage thoracique, je ne sens plus l'air rentrer dans mes poumons, tout ce que je réussis à dire c'est son prénom, son putain de prénom d'assassin.

- Ezio, je murmure alors qu'il dépose les documents qu'il était en train de feuilleter sur son bureau.

Il fait un pas vers moi.

- Merde, une voix retentit à l'autre bout du fil. J'appellerai plus tard.

Nikita met donc fin à l'appel, ce qui cause un silence dans la pièce. Je laisse tomber l'appareil sur le lit, et fait à mon tour un pas vers lui, sans pouvoir me contrôler.

Pourquoi mon corps fait-il cela ?

Je veux fuir, fuir et m'éloigner de lui. Je n'ai nullement l'envie d'écouter ce qu'il a à dire. Je prends maintenant conscience de la naissance en mon être d'une nouvelle sensation, d'un nouveau sentiment, la peur. J'ai peur, peur de lui, jamais je n'aurais pensé pouvoir être effrayée par lui, de lui.

Lentement, ces mots quittent mes lèvres.

- As-tu tué Livio?

Je le vis froncer des sourcils, ses yeux se posant sur chaque parcelle de cette chambre, la détaillant comme si c'était la première fois qu'il pénétrait dans cette pièce.

- As-tu tué Livio, je réitère ma phrase en ancrant mon regard dans le sien.

Je sais que les yeux ne mentent pas, toute vérité s'y trouve peu importe la maîtrise des muscles du visage, tout ce qu'il y a à savoir sera vu dans les yeux. Cependant, j'avoue être prise au dépourvu par cette désolation que je capte.

Il est peiné d'avoir commis un meurtre.

Ou serait-ce de préférence le fait qu'à présent je le sache. Ou non, mieux, le fait que je l'apprenne ainsi.

Il soupire puis s'approche de moi.

Instinctivement je fais un pas en arrière et lève le bras lui signifiant de ne plus s'approcher. Je ne veux plus de lui dans mon espace personnel, déjà que
mes mains commencent à trembler, je n'ai pas envie de perdre la face devant lui non plus.

- Dis-moi que c'est faux Ezio, je t'en supplie.

Son visage reste neutre, impassible puis il passe d'un geste nerveux ses doigts dans ses cheveux. Il continue de me fixer avec ses yeux, ceux qui me montrent que je compte pour lui, ceux aussi qui me montrent ce que je refuse de comprendre.

GLIMPSE OF LOVE | Tome 1 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant