GLIMPSE OF LOVE | Tome 1 |

Chapitre 40

Alessia

Une brise caresse mon visage, mon regard reste sur ce paysage qui se défile, à mes côtés Ezio, reste sans dire un mot. Je finis par raccrocher de mon appel avec Roméo, je pose ma tête sur le rebord de la portière et laisse le vent fouetter ma peau.

Mara est partie depuis un moment avec Gaïa, je voulais rester m'assurer que tout est en ordre et que tout se passe bien avant de quitter les lieux.

Je n'ai jamais pensé qu'une chose pareille allait m'arriver, cette année n'est pas mon année. Je partage le même sang avec la personne qui fait des trafics d'être humain, des trucs que je condamne ouvertement, ma vie a été mise en danger à cause d'elle deux fois, la première avec Livio quand il m'est rentré dedans avec ce camion et la deuxième il y a quelques heures.

L'homme dont je suis amoureuse, fait partie de la mafia, encore des choses qui me sont très contradictoires.

La vie me joue des mauvais tours, me pousse à faire des choix sans me laisser le temps de réfléchir parce qu'elle passe rapidement à un autre pour me faire plus de mal.

L'orphelinat que je pensais être un refuge pour beaucoup, il a été mon refuge dans le passé, c'est le siège d'une activité criminelle que ce gouvernement ne s'est même pas foutu d'apercevoir, mais comment les en vouloir puisque j'habitais les murs et méconnaissais les faits.

Participant au désespoir de plusieurs familles, à un vide éternel qui ne pourra jamais plus être remplacé. Je soupire tout en continuant de penser, ce lieu regorge de bons et de mauvais souvenirs, c'est très dur d'abandonner les bons. Mais puisqu'ils habitent aussi nos cœurs, on pourra avancer et brûler ce qui devrait l'être depuis longtemps.

Quelque chose me vient immédiatement à l'esprit, changer d'établissement, je dois le faire le plus rapidement possible même si je viens à peine d'investir dans plusieurs choses, j'ai dépensé beaucoup d'argent pour ajouter un nouveau papier peint sur l'ancien que Maggie s'amusait à déchirer.

Je ne peux pas non plus laisser les autres et les nouveaux enfants grandir dans de mauvais souvenirs pour certains.

Ce monde existe donc, l'endroit où règne la paix, faut quand même passer par les plus difficile pour l'atteindre, il est mon seul objectif.

J'ai de plus en plus peur de demain parce que je ne sais pas de quoi il sera fait, ni les projets de Maggie pour m'effrayer ou pour me rallier à sa cause.

Je suis terrifiée mais je dois passer par là pour l'atteindre.

La voiture s'accélère brusquement, je me redresse et interroge Ezio du regard, son visage est concentré entre le route et le rétroviseur. Il répète le même mouvement puis hoche la tête en regardant le petit miroir.

Ce moment me plonge aussi brusquement dans des souvenirs que je désire rester caché à jamais, je me revois enfant dans la voiture de Maggie, sortant du parking d'un hôpital. Les sirènes des voitures de police retentit dans mes oreilles, je ressens ce petit être bougé dans mes bras.

Le sourire de cette femme semblait plus mécanique qu'humain, évoquant un sentiment de danger imminent ou de duplicité. Le silence qui l'accompagnait le rendait encore plus effrayant, comme s'il dissimulait des intentions inavouables.

Mes pensées se bousculent et je me fige.

Pourquoi ça m'arrive maintenant ?

Les lèvres d'Ezio s'étirent lentement, presque trop parfaitement, laissant entrevoir ses dents serrées d'une manière trop calculée pour être naturelle.

Ce sourire ne touche pas ses yeux, qui restent froids et perçants, comme si l'émotion qui l'accompagne n'était qu'une façade.

- La voiture derrière est en train de nous suivre, me fait-il savoir dans le plus grand des calmes.