26. Piège.

426 19 10
                                    

Je me lève avec un mal de tête immense, peut-être que dormir dehors un jour de pluie étais une mauvaise idée. Malgré mon corps qui me hurle de rester couché, je finis par me lever et rejoindre mes amis dans le chalet, dès que je rentre, j'entends des hurlements, des désaccords, alors je reste dans l'entrée en écoutant, aucun ne remarque ma présence.

— C'est un piège, on ne peut pas y aller, il va juste nous tuer.

— C'est l'occasion d'avancer, on n'a rien pour l'instant, aucune piste, qui sait, on arrivera peut-être à le tuer.

— Tout ce qu'on va réussir à faire, c'est de nous faire tuer. Tout ce qu'il veut, c'est se venger de Layana et on ne peut pas le laisser l'avoir.

— Et pourquoi ? Hein, depuis qu'elle est rentrée dans nos vies, on n'a que des emmerdes, on a essayé de tuer Livia, on a dû fuir de chez nous, elle nous pourrit la vie.

Un bruit strident raisonne dans la pièce, Maria vient de gifler son frère, celui-ci la regarde incrédule, ne comprenons pas son geste.

- Je t'interdis de parler d'elle comme ça, elle aurait très bien pu exécuter sa mission, tuer ma fille et non, elle s'est mis le seul homme qui lui restait dans sa vie, a dos, elle a pris le risque de se retrouver seul pour sauver ta nièce, rien ne l'obligeait à prendre cette décision. Et elle a fait, elle n'est en rien responsable du contrat qui a été mis sur la tête de Livia, sans elle, on ne serait même pas qui était responsable de ça. T'es perdu dans ce que tu ressens, ce que tu penses, mais ce n'est pas une raison pour être un putain de connard, alors maintenant que ce soit bien clair, je t'interdis de mal parler d'elle.

- Laya !

Livia court dans ma direction et me saute dans les bras, je la rattrape et me dirige jusqu'au comptoir. Quand je passe derrière Maria, je lui glisse une merci dans l'oreille, elle comprend alors que j'ai entendu toute la discussion et me lance un regard désolé. Je décide de faire comme si je n'avais rien entendu pour les garçons. Je préfère jouer la carte de l'ignorance, car c'est bien connu, l'ignorance est le plus grand des mépris.

- Ça va, tu n'as pas l'air bien.

Je me regarde dans la glace derrière et constate que Tilio a raison, mon teint est très pâle et mes yeux cernés.

— Je crois que j'ai attrapé froid.

— Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée de dormir dehors, tu dormiras avec nous ce soir.

— Je...Je ne peux pas.

— Comment ça ?

— Je déteste me retrouver coincé, serré, j'ai besoin d'espace.

— Tu es claustrophobe ?

— Et oui, je ne suis pas invincible.

Ray semble amusé par ma réponse.

— Tilio t'appelle des hommes, je veux une dizaine d'hommes au chalet dans 3h.

— Tu ne nous écoutes vraiment pas !

— Je n'en ai rien à foutre, qu'elle crève ! Tu resteras au chalet, je veux un homme avec vous à chaque pas, vous ne sortez pas du chalet.

Il quitte le chalet sans un mot.

— Quelqu'un peut m'expliquer ?

— Pablo nous a donné rendez-vous dans une usine désaffectée, il veut nous rencontrer, parler, d'après ce qu'il dit, une mission suicide, mais Emylio ne veut rien entendre. Tout ce qui va réussir à faire, c'est de te faire tuer.

Je prends la main de Maria, la regarde droit dans les yeux.

— Je préfère mourir en essayant de tuer l'homme qui m'a pris mon père, plutôt que de laisser une occasion pareil filet, ne t'inquiète pas, on ne mourra pas, tu sais à quel point je suis doué, non ?

SicarioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant