16.À sang.

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Emylio

Malgré ce que je venais de dire à ma sœur, je ne peux me résigner à la laisser seule. Un mauvais pressentiment m'envahit, comme une sensation d'inconfort. Je ne sais pourquoi, mais je ne peux pas m'en empêcher, c'est comme si on me broyait l'estomac, je me dirige rapidement vers l'étage, je rentre dans sa chambre, ni trouve personne, je me dirige donc vers la salle de bain, j'entends la douche, mais quelque chose me dit que ce n'est pas normal.

Je prends alors le risque d'ouvrir la salle de bain et tous mes soupçons se confirment, personne n'est sous l'eau qui coule alors, je parcours la pièce des yeux, la salle de bain étant séparée en deux parties, une première partie douche et une deuxième séparée par un petit mur, bain, de ce fait, je me dirige préconiseusement vers ce petit enfoncement, jusqu'à tomber sur Layana en sous-vêtements, assis dans la baignoire, les bras et les jambes en sang, et se les lacérant à l'aide de ses ongles. 

Doucement, je m'approche d'elle, ses doigts s'agitent à une vitesse folle, le sang s'accumule jusqu'à ce que des gouttes coulent le long de ses membres. J'attrape ses poignées et les maintiens en l'air.

- Fais-moi mal à moi, mais n'abîme pas ton magnifique corps, je...je n'ai aucune envie de voir à nouveau quelqu'un sombrer.

- Pou... Pourquoi, tu veux...m'aider ?

- Moi-même, je ne sais pas.

Ses prunelles perdues sondent les miennes sans que je m'y attende, elle attrape le poignard que je porte constamment et se le plante dans sa cuisse. 

Mes réflexes réagissent d'eux-mêmes, et attrape l'objet avant de le balancer de l'autre côté de la pièce. Je rentre dans la baignoire et cale son dos contre mon torse, appuie sur le robinet, fessant couler l'eau sur nos deux corps.

L'eau froide nous englobe petit à petit,

Elle se lâche complètement dans mes bras, ses ongles griffe, mes avant-bras qui l'entourent. Au bout d'une dizaine de minutes, je la sens totalement calme, de ce fait, je nous lève tous les deux de l'eau et enroule une serviette autour de son corps. Puis la soulève du sol, sa tête repose sur mon épaule tandis que mes bras se posent sous ses genoux et ses épaules.

Je la transporte jusqu'à ma chambre et la pause sur mon lit, elle semble épuisée, elle ne réagit même pas. Je me déplace jusqu'à la chambre juste à côté de la mienne et attrape des vêtements au hasard dans sa chambre, puis je lui mets rapidement ces quelques vêtements, évidemment sans profiter de la situation pour la regarder, je veux bien être un connard, mais je ne suis pas malsain à ce point. Je finis par la coucher correctement dans mon lit, lui laissant l'espace dont elle a besoin. 

Assis au bord de mon lit, je me demande comment de simples paroles ont pu la faire sombre et à ce point, je l'ai vu se battre, me répondre, me tenir tête, débattre de sujets totalement débile avec Ray, la seule image que j'avais d'elle c'était une femme forte au tempérament de feu qui ne se laisse jamais marcher dessus, qui sait se battre la perfection, je n'ai rien retrouvé de tout cela en elle tout à l'heure. Elle me fait penser à elle, sur ces derniers jours à enchaîner les crises d'angoisse, les crises de colère, ses blessures qu'elle s'infligeait, cette perte totale de contrôle, il est hors de question que ça se reproduise pas tant qu'elle sera sur mon toit.

Je me rapproche d'elle et caresse sa joue, près de son oreille, je lui chuchote.

- Je ne te supporte toujours pas, mais sache que je ne te laisserai pas sombrer.

Je finis moi-même par me coucher à ses côtés.

****Eclipse de la nuit...

 Layana 

SicarioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant