30. Adorable.

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Emylio

Courir

Pour énormément de monde, c'est un supplice, pour moi, c'est un moyen d'extérioriser, de me défouler sans blesser les gens que j'aime.

Cette nuit sont revenues, ses souvenirs lointains, mais si récents dans mon esprit, dans mes rêves, dans mon quotidien, chaque parcelle de ce souvenir me détruit.

Malgré les années passées, je les sens encore, ils me répugnent toujours autant. Ses mains touchent mon corps. Ses souvenirs gardés secrets depuis tout ce temps, comment j'aurais pu expliquer à ma mère que la personne en qui elle avait tant confiance, celle qui gardait ses enfants avec autant de gentillesse, profitait de son fils chaque fois qu'elle était seule avec moi.

Dix ans que ça me hante.

Dix ans que le contact me dégoûte.

Dix ans que je garde ça pour moi, comment je pourrais expliquer que malgré ma grande carrure et ma réputation, je n'ai eu aucun rapport de mon propre chef ? Qu'un dirigeant de cartel ne supporte pas les contacts intimes ?

Jamais je ne pourrai.

Dix ans que je repousse chaque fille qui m'approche, que je détruis avant même qu'ils ne puissent exister mes sentiments.

Dix ans que je pousse mon corps, 10 ans que j'essaye de me le réapproprier.

Arrivé devant cette étendue d'eau, je ne réfléchis pas et me lance, mon corps entier se frigorifie, je le ressens enfin, ce corps qui est le mien. Mes vêtements collant à la peau, mes cheveux se plaquant à mon crâne.

Je remonte à la surface, découvrant la seule personne qui me comprend.

- Emy rentre, tu vas attraper froid, en plus il faut qu'on trouve une solution.

- J'arrive Maria.

Layana

Assis autour de la table, chacun réfléchit à une solution, on est tous à court d'idées.

- On est vraiment dans la merde !

- Je ne te le fais pas dire Ti.

Ray attrape la main de Tilio, essayant de le rassurer, au moins leur relation avance, c'est déjà ça de pris.

- Je connais peut-être quelqu'un.

Dans l'encadrement de la porte, Emylio nous fait face, tremper de la tête au pied.

- Je prends une douche et je vous explique.

Sans nous laisser réagir, il disparaît, si seulement il pouvait le faire définitivement.

Après une demi-heure à attendre notre altesse, il se décide enfin à prendre place autour de la table. Aria et Livia jouent dehors, nous laissant donc les garçons, Maria et moi.

- À l'époque du club, il y avait ce mec Rayan, vous vous en souvenez ?

- Quel club ?

Ray me fait face et s'exprime.

- Il y a quelques années, on avait ouvert un club pour les gens comme nous.

- Les gens ayant des goûts musicaux douteux ?

- Très drôle, Laya, non, les hors la loi, les voyous, les méchants, si tu préfères.

- Donc je reprends, c'était un de nos serveurs, ce mec avait des priorités dans toute l'Europe, on peut essayer.

SicarioOù les histoires vivent. Découvrez maintenant