✓ 𝐋𝐄𝐒 𝐀𝐌𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐃𝐄𝐒 𝐂𝐄𝐍𝐃𝐑𝐄𝐒. [Eren x OC]

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒.

               𝐃𝐔𝐑𝐀𝐍𝐓 les jours qui suivirent, Alice s'était plusieurs fois faufilée dans les prisons de Revelio. A chaque fois, une nouvelle excuse lui permettait de passer la porte gardée par les deux mêmes soldats niais. Elle s'amusait toujours à les mener en bateau, et lire la panique sur leurs traits effarés par ses menaces était jubilatoire.

Cette matinée-là, alors que son père s'était retiré pour une réunion importante au nom du bal d'honneur qui allait se dérouler le soir-même, elle en avait profité pour s'éclipser du manoir sans l'ombre d'une trace, après avoir volé quelques ressources alimentaires dans les cuisines bien garnies de son grand logis.

Elle se satisfaisait d'observer Eren dévorer les mets délicats et raffinés qu'elle lui avait rapportés. Il avait récupéré des forces depuis ses petites visites clandestines. Il buvait à sa soif, mangeait à sa faim, et elle se démenait pour qu'il profite d'un minimum de confort malgré ses conditions arides.

En échange, Eren lui divulguait beaucoup d'informations sur sa propre existence, sur Paradis et ce qu'il savait du peuple eldien. Mais aussi et surtout sur les agissements de Reiner, Bertolt et Annie. Cette dernière était toujours prisonnière là-bas, enfermée volontairement dans son cocon aussi résistant que le diamant brut.

— Et ton père ne t'a jamais rien laissé qui expliquerait pourquoi il t'a fait ça ? s'enquit-elle après avoir attentivement écouté le récit d'Eren au sujet de sa manière d'avoir récupéré le pouvoir de l'Originel sans jamais l'avoir désiré.

— Non, rien. soupira-t-il en fronçant les sourcils. Hormis une clé, qui doit ouvrir la porte de notre cave. Mais je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller. Je l'ai confiée à ma meilleure amie en espérant qu'elle y trouve une solution pour me venir en aide. Mais pour le moment, pas l'ombre d'un signe...

Elle hocha tristement la tête, assise en tailleur face à sa cellule. Lui-même était appuyé contre le mur adjacent, et seuls les barreaux de sa prison les empêchaient d'être côte à côte.

— Et ce bal ? demanda-t-il contre toute attente afin d'aborder un sujet moins lourd à supporter. Tu comptes t'y rendre ?

— Je n'ai pas le choix. râla-t-elle en levant les yeux au ciel. Mon père fait partie de la noblesse, je dois être là pour représenter notre famille.

Néanmoins, Alice ne lui avait pas révélé que son père était en réalité Willy Teyber, le même homme qui le gardait enfermé ici contre son gré. Elle craignait bien trop la réaction d'Eren s'il connaissait la vérité sur elle. Il avait eu assez de mal à lui confiance d'un premier abord.

— Dommage que je ne puisse pas y aller. s'amusa-t-il en esquissant un de ses faibles sourires bien trop rares. J'aurais bien aimé te voir en petite princesse de l'aristocratie.

— Parce que je ne semble pas assez noble pour toi, là tout de suite ? s'offusqua-t-elle en arquant un sourcil hautain.

Il entreprit donc de l'observer plus en détails. Ses émeraudes oculaires se promenèrent sur la silhouette de la jeune fille, dont les pommettes prirent une légère couleur hibiscus face à son regard insistant. Il étudia d'abord son joli chemisier blanc en soie, puis son pantalon noir et serré en matière de cuir raffinée. Ses alliances remontèrent sur ses traits doux, poupins et légèrement empourprés, ainsi que sa crinière blonde, tirée en arrière par une haute queue de cheval parfaitement exécutée. Elle était l'image même d'une noblesse délicate et sophistiquée. Alors, Eren sourit un peu plus, malicieux.